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Un trou de mémoire ?
Category Archives: Au fil des jours
Pierres bois feu cordes et amour
Professionnellement l’année qui vient de s’écouler marque un aboutissement, et en même temps une déception. Je me réjouissais d’apponter dans un havre mais à l’arrivée je me sens plutôt comme dans une nasse. L’horizon me semble singulièrement rétréci. En même temps c’est peut être juste un fonctionnement ? Une forme de masochisme social qui me pousse à fuir à chaque fois que je peux me poser quelque part ? Je l’ai fait une première fois dans mon premier taf, puis une seconde il y a dix ans… Jamais deux sans trois ?
Pourtant ce que je fais ne manque pas d’intérêt… C’est plutôt modeste par rapport aux choses que j’ai pu faire par le passé mais ça a vachement de sens. Le souci c’est que ça végète. C’est comme une plante qui ne donnerait que de toutes petites fleurs chétives. Ces jours ci je scrute l’horizon et je pense parfois à cet ancien mentor qui disait que si rien ne se passe dans un job pendant un temps donné il vaut mieux partir ailleurs. L’idée de changer encore fait son chemin, mais ce genre de projet se mûrit, se polit et il me semble que j’ai encore des choses à faire par ici avant de partir;-)
Sur le plan amoureux j’aime et me sens aimé comme jamais je ne l’ai été. Je passe tout mon temps libre, mes week-ends, mes vacances, avec iel. C’est à la fois simple, plaisant, jouissif et perturbant. Parfois je me souviens que notre histoire n’est, ne peut être qu’une parenthèse et qu’il faut vivre tout ce qu’il y a vivre. C’est flippant et d’un autre côté c’est le destin de toute chose ? Iel m’enseigne l’absolue nécessité d’aimer au présent, comme si demain n’existait pas, alors merci pour ça, et merci pour les caresses et le petting aussi :-). Maître.esse, amant.e, compagne.on. On explore beaucoup, dont la déconstruction des pronoms, mais ça c’est plutôt normal pour une linguiste je crois ;-)
On fait des cordes, mais pas tant que ça en fait. C’est juste une facette de nos jeux. Au début de notre relation ça m’avait perturbé. J’avais même craint un temps de régresser, puis l’été s’était chargé de me rassurer, avec une série de sessions somptueuses. Puis quelque chose est arrivé vers la fin de l’été : une rencontre inattendue avec une jeune femme volontaire et disponible pour des rencontres de cordes régulières en semaine. Depuis ce temps j’ai la joie et le privilège de travailler les cordes toutes les semaines avec elle. C’est une fine guêpe et une super modèle, avec une belle complicité qui se noue au fil des rencontres.
Pour la première fois je vis deux vraies relations de front, et en toute transparence. C’est une situation assez inédite que je gère du mieux que je peux. Une des principales difficultés est de ne pas me laisser piéger par mes propres représentations. Arriver à déconstruire ce que je sais, ou crois savoir. et m’affranchir de la culpabilité que je ressens parfois à ne pas être tout entier dévolu à une seule personne… Un ressenti d’autant plus curieux que ces deux relations sont assez merveilleusement complémentaires.
Quelque part ça ressemble à une vieille croyance limitante issue d’une éducation ancienne. En règle génerale j’aime assez l’éducation que j’ai reçue, elle porte de belles choses qui méritent d’être perpétuées, mais dans ce cas précis elle me semble quelque peu dépassée, alors choisir de cultiver des relations multiples harmonieuses et bénéfiques me semble un assez bon programme pour les temps qui viennent. Je trouve d’ailleurs particulièrement réjouissant d’écrire ces lignes en cette belle nuit de solstice d’hiver doublé de pluies d’étoiles filantes et je fais un voeu donc, et plusieurs même, car c’est une pluie…
Pleine lune à 18h49…
Belles fêtes de fin d’année, chaleureuses, à vous :-)
Ps. dans quelques jours ça fera pile un an que j’ai arrêté de fumer, et c’est un assez bon motif de fierté je trouve :-)
Par delà les années
Ces derniers temps je ressens une appréhension à l’approche d’un anniversaire que j’ai plusieurs fois évoqué depuis la création du blog de Heidi. Pendant des années je suis tombé malade chaque année vers fin octobre début novembre sans comprendre pourquoi, puis il y a dix ans j’ai fait un vrai pétage de plombs, qui d’une certaine manière a marqué le début du chemin qui m’a mené où je me trouve à présent. Depuis je suis toujours un peu sur mes gardes aux alentours de cette période de l’année.
Généralement ça se passe bien, et même très bien depuis que j’ai tiré la leçon (ou une leçon ?) de cette histoire. Mais pour ce trentième anniversaire c’est spécial. J’ai régulièrement les larmes au bord des yeux, comme si quelque chose ne demandait qu’à sortir, peut être car je me trouve devant un noeud de situations, évolutions, événements… professionnels, familiaux, amoureux, kinky… Des choses qui me touchent et m’interrogent dans ce que j’ai de plus profond et de plus intime, au coeur de mon être, et là, tout de suite, maintenant je me sens un peu submergé devant tout ce qui m’arrive.
Il y a des choses dont je parlerai certainement en ce lieu, quand j’y verrai un peu plus clair ;-), et d’autres qui me semblent relever davantage de l’intimité d’un journal qu’il est grand temps pour moi de reprendre après quelques années de pause.
Dans tous les cas je sais juste que ça ira bien, et que j’ai tout ce qu’il faut pour traverser ce passage et en faire quelque chose de positif
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Pleine lune demain à 18h46
( Giorgia Hofer )
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Un an de cordes, et les six mois qui ont suivi
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je profite du calme estival pour publier, tardivement, une galerie de cordes 2017. Il y en eut beaucoup cette année là, avec l’impression d’avoir atteint un palier technique exploré au rythme des rencontres qui ont émaillé l’année. Ma technique a peu évolué, en revanche j’ai beaucoup grandi dans mon rapport à mes partenaires, avec quelques personnes, modèles et instructeur.trice.s qui m’ont ouvert de belles portes. Iels se reconnaitront, je pense, à la lecture de ces lignes :-)
Je réalise que j’ai peu d’appétit pour la performance, le spectaculaire ou l’extrême dans les cordes. C’est la qualité du lien qui m’importe avant tout, ce qui est bien la moindre des choses en matière de cordes je trouve ;-). J’ai renoncé aux (modestes) ambitions de belles photos de shibari que j’ai pu avoir pendant un temps. C’est impossible pour moi de mener les deux en même temps, et ça fait longtemps que j’ai choisi mon camp. J’ai heureusement la joie et le privilège de bosser parfois avec des photographes talentueux. Eux également se reconnaitront :-)
J’ai eu la chance de faire de merveilleuses rencontres de cordes en 2017, et vers les derniers mois de l’année une merveilleuse rencontre tout court qui s’est progressivement muée en quelque chose d’autre. Au départ j’ai simplement commencé à faire moins de cordes quand on se voyait, au fur et à mesure que notre relation se déployait sur de nouveaux territoires… et progressivement c’est devenu moins important pour moi.
D’autant plus que… est ce que j’ai mentionné sur ce blog, ou même simplement en ligne, que j’ai arrêté de fumer fin 2017 ? Je ne crois pas en avoir parlé alors je le fais à présent, d’autant plus qu’après plus de 6 mois je crois que je peux commencer à m’en prévaloir. Bien sur ça eu un impact sur ma pratique de cordes, et je n’en ai plus faites du tout pendant quelques semaines. J’ ai recommencé avec des choses simples, sans acrobaties, et lorsque je repense à l’état de confusion où je me trouvais alors c’était clairement mieux ainsi ;-)
Puis l’envie est revenue avec le printemps. Comme quoi, dès qu’on on veut chasser le naturel ;-). J’ai refait des cordes avec ma Déesse chérie bien sûr et, joie de la soumission, pas seulement en tant qu’attacheur ;-). J’ai reçu quelques visites également, avec l’assentiment et souvent en présence, de ma Déesse. Puis iel est repartie de l’autre côté du grand océan. Iel est loin d’ici pour le moment, mais reviendra cet automne, et je trouve très amusant qu’iel passe l’été dans une montagne couverte de forêts et pleine d’ours, comme quoi on était fait pour se rencontrer :-D
Bien sûr depuis son départ je profite honteusement de son absence pour faire plein de cordes :-D.
J’en profite également pour passer une annonce : je recherche une modèle de corde qui habiterait assez près de chez moi, Vers Nîmes ou Alès donc, pour faire des sessions régulières en semaine. Bien sur il ne suffira pas d’être géographiquement proches pour pouvoir établir une complicité dans la durée, mais c’est déjà un bon début, et si ensuite il y a une envie partagée, et que ça ne met pas ma vie amoureuse en danger alors ça vaut le coup d’être tenté je trouve o:-)
Si cette annonce vous parle j’espère que vous vous manifesterez :-)
Dans tous les cas, lectrice, lecteur régulier.e ou non, qui que vous soyez, je vous remercie d’honorer ce petit coin des prairies de silicium de votre passage. Je vous offre donc cette humble rétrospective de ce que fut 2017 avec une pensée émue pour toutes les personnes qui y figurent, celles que je ne vois plus, celles que je revois de temps à autres, celles que je vois régulièrement. Une pensée aussi pour les personnes qui ne figurent pas dans ces galeries, et qui ne sont pas les moins importantes loin s’en faut
je vous offre également un moment de cordes plus actuel, souvenir d’une session toute récente quelque part du côté des rives du Rhin. J’ai vécu des moments de cordes superbes cet été, mais c’est une autre histoire, et une nouvelle étape sur mon chemin :-D
Modèles : Cécile Asami et LamangeuseDom ; Photo : Louis-Pierre Henri
Pleine lune, et méga éclipse totale ce soir à 22h21 :-)
Sauge et marjolaine
L’an dernier j’écrivais en ces lieux qu’en 2017 je veux apprendre à dire oui
Puis, il y a quelques semaines une délicieuse jeune femme m’a demandé si j’accepte de recevoir ce qu’elle a à me donner… Ma réponse a fusé presque instantanément, un cri du coeur !
Ce fut une assez bonne année je crois, épuisante à bien des égards mais fructueuse avec de belles portes ouvertes. Il y eut des moments magiques aussi. D’une beauté, d’une intensité, d’une simplicité ! Puis cette rencontre improbable en fin d’année. Au seuil de l’an neuf je vois assez bien où je veux aller. Hermann Hesse disait que l’important c’est le chemin et c’est en toute humilité que je l’aborde au clair de la lune et des étoiles.
L’année commence sous le signe du changement. Je ne puis m’étendre à ce stade, ne veux rien dire ou prévoir, juste rendre hommage à cette lunaison de début d’année, qui a déjà des airs de message en soi je trouve :-)…
Vous saluer aussi, lecteurs fidèles ou occasionnels, amis chers ou visiteurs de passage, arpenteurs numériques, vous remercier d’honorer ce petit coin des prairies de silicium de votre attention, ce qui est déjà énorme je trouve :-).
Vous souhaiter à chacun, à chacune, à il, à elle, à iel, tout le meilleur et une merveilleuse année 2018 <3
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Sous la lune exactement
Demain sera pour moi un jour très particulier. Une porte ouverte vers de nouveaux embranchements, de nouveaux chemins, professionnels. Saurai je la franchir ?
Ce billet aussi est particulier : c’est le 600ème que je publie depuis l’ouverture du blog et je n’aurai jamais cru que cette aventure m’entrainerait aussi loin, avec une pensée particulière pour Home, qui m’a dit récemment toujours passer par ici :-).
L’accélération du monde étant ce qu’elle est je suis plus actif sur fetlife et facebook à présent, mais il me tient à coeur que ce blog perdure au fil des lunes… Heidi a encore des choses à dire. Des choses importantes :-)
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Lune de coquelicot
C’est amusant comme cette photo me rappelle les débuts du bog de Heidi, lorsque la blogosphère bruissait du murmure des didascalies courant de blog en blog, comme des feux scintillants au sommet des collines de silicium. C’était il y a longtemps, presque neuf ans jours pour jour, avant la grande migration vers les réseaux sociaux… Je n’ai pas de nostalgie pourtant, seul importe le présent…
et que la fleur éclose, aussi, sous la lune et les étoiles
Pleine lune ce soir à 23h43
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Sous le signe du bambou (2)
J’ai réalisé récemment que j’ai un problème de communication. Ca a commencé avec plusieurs séances de cordes décevantes, comme celles que j’évoquais dans mon billet précédent… Des séances inabouties, avec une sensation d’incomplétude à la fin…
Puis j’ai eu un problème de communication avec une belle personne rencontrée autour du tournant de l’année… Une difficulté qui a pu s’aplanir fort heureusement grâce à l’intervention d’une bonne fée, témoin de la situation, qui m’a fait part de son malaise et de ses interrogations…
On a parlé de beaucoup de choses et l’une d’entre elles concerne ma pratique des cordes… Je réalise que je ne sais pas entendre ma partenaire lorsque je fais des cordes. Ce n’est pas que je ne sache pas en fait, c’est plutôt que j’ai du mal à l’entendre, comme si mon esprit zappait simplement le message, ou le faussait et l’évacuait en l’interprétant de travers… Jusqu’à ce que le message devienne clair et net… A partir de ce moment j’entends ce qu’on me dit, mais il y a une dissonance, voire un malaise, qui a eu le temps de s’installer…
Je pense à cette jeune femme qui m’avait dit avoir mal à l’épaule. Je pense à celle qui m’a dit un jour qu’elle était fatiguée. Je pense à celle qui m’a dit qu’elle avait le vertige en l’air… pourquoi diable l’ai-je suspendue quand même et les yeux bandés en plus ? Jusqu’à ce que je doive la descendre car elle se sentait nauséeuse…
Je veux dire… faut être idiot pour faire des trucs pareils !
C’est pas la fin du monde, et la situation s’est à chaque fois réglée, mais c’est juste tellement dommage. J’y vois autant d’occasions ratées de passer un bon moment, harmonieux, abouti… d’aller au bout de l’expérience des cordes, et je sais la perfection qu’elle peut atteindre parfois…
Dorénavant avant de commencer une séance je préviens mes partenaires que je suis parfois un peu autiste sur les bords et leur demande d’exprimer haut et fort ce qu’elles ressentent. La bonne fée m’a expliqué que dans une société genrée comme la nôtre les femmes sont incitées, dès le plus jeune âge, à exprimer discrètement ce qu’elles ressentent… C’est très possible en effet et j’y vois une raison supplémentaire pour dynamiter le truc, la première à mes yeux étant que ça n’arrange pas du tout mon problème d’audition…
Je leur demande également de me prévenir si elles ne se sentent pas entendues. C’est un peu l’équivalent du safeword en SM… sauf que là ça concerne les limites : un bouton d’arrêt d’urgence qui signifie : « Hé ! Tu ne m’entends pas », et là on arrête et on débriefe le play…
J’ai eu l’occasion d’utiliser ce protocole plusieurs fois au cours du dernier week-end et ça s’est à chaque fois très bien passé… C’est curieux, car c’était dans un lieu public, et il y a quand même eu un incident sur une suspension en fait : une intervention externe hautement improbable – quelqu’un qui nous a aspergés de biseptine en pleine session… Le genre de truc qui n’arrive jamais. Je m’étais demandé pourquoi ça arrivait précisément à ce moment là et avec le recul j’y vois une validation de cette nouvelle façon de procéder…car le fait est que j’ai très bien su gérer la situation…
J’espère faire encore beaucoup de cordes cette année. J’espère bien aussi ne jamais avoir besoin du limit-word, et pas seulement en 2017…
Ce billet je le dédie tout particulièrement à cette bonne fée, et à toutes les merveilleuses partenaires de cordes que j’ai rencontrées sur mon chemin…
Je le dédie aussi à ceux et celles à qui j’ai dit non à un moment. Ce n’était pas par rejet de leur personne mais simplement pour pouvoir avancer dans ma quête. Si je perds du temps lorsqu’il n’y a pas d’alchimie, ou pas d’envie, ou pas d’intensité, comment pourrais-je espérer rencontrer les personnes avec qui ces ingrédients essentiels sont présents ? Et j’avoue avec joie que la seconde partie de l’an écoulé m’a amplement confirmé le bien-fondé de ce principe :-)…
Ca aura été ma grande affaire de 2016 ça : apprendre à dire non…
En 2017 je veux apprendre à dire oui :-)…
Je vous souhaite à chacun-e, qui honorez ce blog de votre passage, au fil des lunes, une belle et merveilleuse année 2017 :-)
(Photo by Hersey)
Pleine lune demain à 13h34
A l’arrière des berlines…
Nous sommes au restaurant, l’horloge a tourné… il reste moins de 2 heures avant le train qui doit me ramener dans le sud… et dans ce laps de temps je dois encore récupérer mes bagages dans un lieu situé à une soixantaine de kilomètres de là…
Je regarde mon hôtesse d’un air navré… Bien sûr j’avais emporté mes cordes lorsque nous étions partis en balade le matin (il faut toujours avoir des cordes sur soi), mais là je réalise que nous n’aurons même pas le temps de jouer sous un arbre accueillant le temps d’une pause sur le chemin retour…
La belle m’envoie un regard malicieux depuis la banquette arrière de la voiture. Il y a des étincelles qui pétillent dans ses beaux yeux grands ouverts… Elle dit son désir là, tout de suite… Maintenant.
Le conducteur de la voiture, un vieux Monsieur tellement chouette que j’espère bien être comme lui quand j’aurai son âge, nous dit que ça ne lui pose pas de problème.
Je me faufile entre les sièges. Elle a déjà extrait les cordes du sac… me tend ses jolies menottes fines avec le plus beau des sourires. La corde glisse et s’enroule sur son corps émouvant, suit ses courbes serpentines, de concert avec le chemin qui file dans ce beau vignoble de Bourgogne, Peu à peu la belle s’étire, se tend, se pare, telle une fleur sur le point d’éclore… Il n’y a que nous dans notre bulle, et je la rejoins dans l’immanence de l’instant…
Je ne connais pas de mots pour décrire ce que j’ai ressenti à ce moment là… Avec le recul je réalise que Je l’ai mise dans une position d’exhibition dans cet habitacle exigu serti de vitres… Rien de prémédité, juste l’inspiration du moment… Ou était ce la corde qui nous dictait sa vérité, telle le calame du scribe dans la glaise fine et tendre ?
J’ai attaché sa tête contre ma cuisse, et lui ai longuement caressé le visage… Autour de l’habitacle filant à 130 km/h sur l’autoroute, les voitures, les camions semblaient glisser au ralenti… Mais en avait elle seulement conscience… ma délicieuse Joséphine ?
Je l’ai libérée très doucement, une descente toute en massages et caresses tandis que nous nous approchions du point d’arrivée… Nous étions calmes et silencieux, tellement immobiles que le conducteur a jeté un regard en arrière, comme pour s’assurer que tout allait bien… La belle émergeait doucement de sa rêverie de jute… Il a ramené son attention sur la route. De profonde la paix est devenue absolue… Jusqu’à l’arrivée…
Ce fut un immense moment de tendresse et de partage… Un moment de joie aussi, et un moment qui a beaucoup de sens pour moi enfin…
C’est amusant qu’il se soit produit à Dijon… une ville qui demeure pour moi une source de moments inoubliables, le lieu de tous les possibles… Ceci étant posé il est très clair que cette vérité, et quelques autres en sus, s’applique tout autant à la délicieuse jeune femme qui m’a fait vivre ce moment… ô Muse
Merci, merci, merci ! :-)
Pleine lune à 23h44
Savoir dire non
Il y a quelques années j’ai participé à un atelier sur le « savoir dire non » lors du festival Xplore Paris (excellent rendez vous consacré aux sexualités créatives et à la communication sensuelle, devenu entre-temps Erosphère, auquel j’espère bien assister derechef). Le principe de l’atelier était simple : une cinquantaine de personnes rassemblées dans une salle. Un participant sur deux se fait bander les yeux avec pour consigne de dire non à chaque fois que quelqu’un le touche… Au bout d’un moment on inverse les rôles et ceux qui avaient les yeux bandés devenaient eux même passants caressants.
Dans un premier temps il fallait dire simplement non, sans y mettre d’intonation particulière… Ca a duré 10 minutes environ, puis dans un second temps il fallait dire non avec davantage d’énergie… Et là j’ai senti monter une curieuse agressivité en moi, comme si quelque chose se libérait en moi… Dans un troisième temps on pouvait laisser éclater sa colère… Tout devenait permis, y compris attraper la personne qui vous avait touché… Et là je me rappelle avoir assisté, et participé aussi ;-), à des scènes étonnantes…
Le plus surprenant était qu’en laissant filer mes émotions, tandis que j’avais les yeux bandés, je réalisais qu’il y avait des contacts qui ne me donnaient pas du tout envie de dire non… bien au contraire même… Je continuais à dire non car c’était la consigne, et je suis un garçon très consciencieux, si, si ;-), mais tout en moi me portait à dire oui…
Paradoxalement c’est là que j’ai réalisé toute la valeur du oui… C’est idiot mais je n’avais jamais mesuré à quel point un oui peut être profond et sincère avant d’apprendre à dire non…
Ca a été pour moi une des expériences les plus marquantes de ces dernières années, et les plus formatrices également…
A l’époque j’en avais écrit ces quelques lignes
(..) Pour ce qui est d’Xplore j’en retiens avant tout l’apprentissage du non… Quelque chose que j’ai toujours eu du mal à faire car je n’aime guère être celui qui refuse… Cette attitude part d’une bonne intention, mais il se murmure que l’enfer en est parfois pavé, et je m’autoriserai dorénavant à poser des limites avec, je l’espère, élégance et délicatesse…
Ca m’a aussi permis de mieux accepter de ne pas plaire parfois… Au cours des ateliers Il m’est arrivé de croiser des gens qui ne souhaitaient manifestement pas entrer en contact avec moi… En temps normal ça m’aurait blessé, mais là il suffisait d’aller vers quelqu’un d’autre et ça finissait toujours par déboucher sur un échange… Une grande leçon pour moi…
En corollaire j’en déduis que j’ai moi aussi le droit de refuser un contact qui ne me conviendrait pas… Parce que dès lors que je ne plais pas à tout le monde pourquoi est-ce que tout le monde devrait me plaire ?… (…)
J’a été confronté à ce cas de figure récemment… Une rencontre de cordes où je n’ai rien ressenti de particulier… La demoiselle était charmante pourtant, une personne affable et agréable, plaisante. Pourtant l’alchimie n’était pas au rendez vous. Je ne saurais dire à quoi ça tenait… et en fait ça n’a pas tellement d’importance tant il est vrai que seul le ressenti fait loi en ce domaine…
La demoiselle avait beaucoup aimé et ça m’a fait de la peine de lui dire que quelque chose n’avait pas fonctionné de mon côté et qu’on ne pouvait pas continuer à se voir… Mais je sais que j’ai fait ce qu’il fallait… Subie ou infligée c’est la règle de ce type de rencontre et si l’on n’est pas disposé à l’accepter mieux vaut se trouver une autre occupation…
Et surtout à quoi bon nouer une relation qui ne serait pas le fruit d’une envie partagée ?…
Sans préjuger de l’envie de l’autre pour ma part j’espère simplement que, lors de ma prochaine rencontre, tout en moi me portera à dire oui, encore !…
Parce que rien ne vaut la durée pour nouer des liens :-)
Pleine lune demain à 13h05…
;-)
ce qui est à toi, ce qui est à moi…
Ces jours ci je pense souvent à cette dépression que j’avais faite il y a très longtemps… 4 ans de galère au tournant de la vingtaine, que je raconte ici, dans ce billet qui date des débuts du blog…
Avec le recul je réalise qu’à l’époque j’avais tout pris sur moi… Si ça n’avait pas marché c’était forcément de ma faute… que je ne valais pas tripette, que je ne méritais aucune considération, que je ne pouvais m’en prendre qu’à moi… Je ne crois pas avoir formulé les choses ainsi à l’époque… mais implicitement j’avais intégré cette donnée… et j’ai vécu avec pendant plus de 20 ans…
Puis, il y a quelques mois j’ai réalisé que si ça n’avait pas marché c’était aussi, surtout, parce que j’avais eu une gamine immature en face de moi, qui avait préféré disparaître sans un mot plutôt que de dire simplement non merci mais ça ne m’intéresse pas, ce qui était son droit le plus strict…
Une hstoire s’écrit toujours à deux… Après la difficulté c’est de savoir ce qui relève de l’un et de l’autre…
J’ai longtemps refusé toute idée de vie en couple parce que je ne supportais pas l’idée d’être responsable du bien être de l’autre. Ca me semblait être un poids écrasant, une charge insurmontable. Avec le temps j’ai fini par comprendre que c’est précisément le genre de pensée qui empêche toute relation : se dire qu’on est responsable du bien être de l’autre… ou inversement compter sur l’autre pour assurer son propre bien-être… et ça aussi c’est une erreur que j’ai trop commise… attendre de l’autre qu’il assure mon salut… Ca m’a accompagné toute ma vie d’adulte je crois… le fol espoir d’une main tendue qui effacerait tout mes soucis… mais que l’on vive seul ou accompagné on n’est jamais responsable que de son propre bien-être…
J’ai compris ça l’an dernier, à peu près au moment où je réalisais… que j’avais eu une gamine immature en face de moi… il y a 27 ans…
C’est Carl Gustav Jung qui disait que nul ne peut avoir de relation avec l’autre s’il n’en a pas d’abord une avec lui même, et plus j’avance plus je mesure à quel point c’est vrai.
Après je crois aussi que quand deux âmes se trouvent il se produit quelque chose, une alchimie qui fait grandir et franchir une marche. Et là ça devient carrément magique…
Pleine lune ce soir à 20h37
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