Category Archives: Ombres et lumières

Tout un programme…

Qui me laisse un peu rêveur et me fait songer que l’été
est aussi la période des devoirs de vacances

Il est toujours bon de s’améliorer je trouve… ;-)

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Reines, fées et déesses

Pour le peu que j’en vois il me semble qu’il y a trois grands types de dominatrices…

Il y a d’abord les reines… Maîtresses en leurs royaumes on leur doit allégeance et elles ont toute latitude pour édicter toutes les dispositions qui leur permettront d’amener leurs complices à se comporter en bons sujets loyaux et dévoués à leur cause.

Ensuite il y a les déesses… C’est en toute liberté qu’on leur offre sa
dévotion, tout simplement parce que l’on croit en elles, et
lorsqu’elles vous font la grâce d’accepter ce don du haut de leur
Olympe sensuel il peut se produire d’authentiques miracles.

Enfin il y a les fées… Libres et fantasques elles traversent gracieusement les cieux étoilés du SM en délicates arabesques laissant dans leur sillage de jolies traînées scintillantes… généralement sous la forme de marques diverses et variées ;-)

.

Bien sur la réalité est autrement plus riche et plus subtile que ces grandes familles sommairement esquissées… Et bien sûr elles ne sauraient en aucun cas être exclusives les unes des autres… Le BDSM est une terre propice au freestyle et rien ne doit venir empêcher une demoiselle un peu vache de piocher à sa guise dans ses vastes rayonnages…

Je ne me permettrais pas non plus de juger des qualités respectives de ces différentes catégories… Au fond ce n’est qu’une question de styles, de goûts, d’envies, de préférences… Bien sûr j’ai les miennes, mais l’important c’est de vibrer… et de faire vibrer…

… Et que la musique soit belle :-)

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Dans mon téléphone…

– Coucou ça va (…) Je voulais te dire que je suis à Strasbourg pour la semaine.
– Super… On peut aller manger un soir si tu veux
– Juste manger ?
– Ben…

Et voilà comment je me suis séparé de ma complice… c’était hier matin. J’ai eu un peu de rab de vacances et j’étais sur le balcon. Ma femme de ménage était en train de repasser mon linge dans l’appart… Bah oui, suis une grosse feignasse ;-). Je me dis parfois qu’il vaudrait mieux tout faire par soi même… pour rester simple et garder les pieds sur terre… mais c’est difficile quand on bosse 60 heures par semaine, et souvent davantage. Et puis il faut être franc, ce n’est vraiment pas mon truc. J’aime bien faire la vaisselle en revanche… ça me détend… mais qu’est ce que je raconte moi !?

Pour en revenir à mon ex-complice j’ai hésité, je l’avoue, à lui annoncer que je ne voulais plus la voir… Elle était également mon modèle de shibari… et ma « soumise ». Drôle de soumise en réalité, qui ne supportait même pas une tape sur les fesses quand je l’ai connue et m’écrivait à la fin de la laisser attachée avec les yeux bandés quand elle n’était pas sage.

J’aimais bien la fesser, la fouetter… Il y a une sorte d’ivresse à faire ces choses là, mais fondamentalement je reste un soumis… J’aime beaucoup dominer de temps à autres, mais c’est davantage pour jouer que dans le cadre d’une relation suivie. C’est étonnant de voir comment les gens peuvent évoluer dans le cadre d’une relation SM. C’était beau de la voir progresser dans sa soumission mais j’ai bien plus envie de vivre ça moi-même que de le faire vivre à une autre personne… un jour peut être… Si je rencontre quelqu’un de bien… 

Suivre la voie… et voir où elle mène… S’il y a une jolie petite gare
blanche quelque part j’y ferais peut être une pause… Je suis un peu
fatigué de marcher je crois, et si une lectrice un peu vache, ou même
une gentille, veut faire un peu mieux ma connaissance c’est le
moment, d’autant plus que j’ai, une fois n’est pas coutume, un peu de temps devant moi… alors autant en profiter ;-)

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L’art du shibari

Le shibari ne consiste pas seulement à immobiliser une personne en vue de toutes sortes d’activités ludiques, mais encore à la parer avec élégance, ce qui s’avère plus délicat qu’il n’y paraît… Surtout quand on débute et que l’on se dit « Mon dieu, mais que vais je bien pouvoir faire de toute cette corde !? »… Puis… on se rend très vite compte que 20 mètres de corde ne représentent finalement pas grand chose ;-)…

Au fil du temps une certaine aisance s’installe et l’on commence a oser des figures plus complexes… Ce qui n’empêche pas une certaine perplexité, parfois, à la vue du résultat, et il ne faut alors pas hésiter à recommencer. C’est en bondant qu’on devient… euh… ;-).

Bien sûr lorsque les jeux sont plus axés sur les échanges de pouvoirs que sur l’esthétique (l’un n’empêchant pas l’autre, bien au contraire ;-) on peut tout simplement choisir de laisser mariner un peu sa complice dans ses liens, et se dire qu’on fera mieux la prochaine fois tout en veillant sur elle d’un oeil discret… Bah oui, règle d’or : ne pas laisser une personne seule dans des cordes, et mieux vaut utiliser d’autres types d’entraves pour les jeux d’engeôlement, mais là on sort carrément du sujet de ce billet ;-)…


( Yoji Muku )

L’art du shibari est ancré au coeur de la tradition japonaise. La première civilisation de l’archipel fut d’ailleurs baptisée « culture de Jômon », ce qui signifie « Culture des motifs de cordes ». N’y voyez aucun hasard, car le laçage imprégnait toute la civilisation de l’ancien Japon depuis ses origines. Voyez par exemple le kimono, constitué de bandes de tissu enroulées autour du corps et savamment nouées. Le noeud était également présent dans les arts martiaux où il servait alors à immobiliser, transporter, voire à supplicier les captifs.

C’est de ce creuset qu’a jailli, vers le XVIème siècle, l’art du Kinbaku, ou ligotage érotique, pour évoluer ensuite vers le shibari contemporain… Et les samouraïs de jadis ont fort heureusement cédé la place à d’exquises Demoiselles agissant en complices dans la perpétration de jolis forfaits sensuels. L’histoire de cette évolution est peu connue, du moins en occident, mais il me semble que les pratiques actuelles s’abreuvent autant à la source des arts floraux qu’à celle des arts martiaux…

J’ai un peu pratiqué l’ikebana il y a quelques années (on reste dans les jolies plantes remarquez ;-), et c’est exactement le même rituel… On commence par observer la fleur, en se demandant comment on va la mettre en valeur. On imagine différentes dispositions, la façon dont on va tirer parti de la lumière jouant sur ses pétales, la façon dont on va déployer les liens sur son corps, l’enchaînement des noeuds qui vont figer le motif sur sa peau…

J’aime bien papoter avec ma complice avant de l’attacher. Et c’est souvent à ce moment là qu’une image commence à se former dans mon esprit. Elle germe et se déploie petit à petit au fil de la conversation, telle une fougère sortant du sol… Quand je nous sens prêts tous les deux je n’ai plus qu’à lui faire signe d’approcher… et commence alors le moment calme qui précède l’instant où on va saisir la corde, et la faire glisser entre ses doigts.

On cesse alors de penser pour s’immerger dans l’océan de l’instant présent. Les gestes deviennent naturels, fluides, instinctifs tandis que la corde vient épouser les courbes de sa complice. Dans les arts traditionnels japonais le résultat est aussi important que la manière d’y parvenir, et le shibari ne déroge pas à cette règle.

J’aime bien les lumières tamisées ou la douceur des bougies dans ces moments là, même si les séances diurnes ont également leur charme… Mon rêve serait de pratiquer le shibari en plein air, ou dans de grands espaces désaffectés… Hihi, j’ai encore des tas de choses à découvrir je crois ;-)…

J’aime bien aussi assister à des performances de bondage, et c’est là que je mesure pleinement tout ce qui me sépare d’un vrai nawashi. C’est pourquoi je n’aurais jamais la prétention de parler ici des subtilités du karada et de l’ushirote munenawa, ou encore de l’art de faire des noeuds. Et ce d’autant plus qu’il existe d’excellentes ressources spécialisées sur le web qui en parlent bien mieux que je ne le ferais jamais… Voyez par exemple ces jolis tutoriaux vidéo d’origine italienne, ou encore la magnifique rubrique « shibari » de Khayyam’s Alamut, qui entrelace (c’est le cas de le dire ;-) très joliment la tradition japonaise avec d’autres influences. Certains puristes y verront peut être une entorse à la tradition, mais moi je dis que c’est à leurs audaces que l’on reconnaît les grands artistes ;-)…

Il n’y a pas de règles particulières en matière de shibari et ce qui se passe une fois le ligotage accompli relève uniquement de l’imagination, et de la nature de la complicité qui réunit les partenaires… Là encore on sortirait du sujet… Un peu de sérieux voyons ;-).

J’ai eu la chance de pratiquer le shibari de l’autre côté de la corde, et ça fait partie de mes plus beaux souvenirs de soumission. Il y a une étrange liberté, paradoxale, dans le fait d’être immobilisé… La notion d’échange de pouvoir érotique prend ici tout son sens, puisqu’on se retrouve physiquement entravé, bien incapable de se mouvoir et totalement assujetti aux désirs et caprices de sa complice. La sensation de lâcher prise qui en résulte est bien plus forte. On peut alors laisser flotter librement son esprit… Même s’il n’est pas rare qu’on se fasse rattraper par une vieille envie de se gratter… le nez (rhooooh, qu’alliez vous imaginer là ;-)…

Je me souviens avec émotion de mon premier karada. La Maîtresse de cérémonie m’avait envoyé me contempler dans une glace, et j’étais resté ébahi par le jeu des cordes dessinant des motifs géométriques sur ma chair… C’était moi, et ce n’était plus tout à fait moi… Etrange et belle sensation, qui précéda de peu le moment de passer à la casserole… J’ai trop peu vécu le shibari en tant que soumis… Soupir… ;-)…

Je dis généralement beaucoup de mal de la télévision, mais à ce stade je ne puis m’empêcher de vous signaler qu’il y a un magnifique film sur le shibari, Haruki Yukimura et Nana-Chan, qui passera sur Arte dans la nuit de samedi à dimanche à 00h30. [edit du 22/11 : oups, en fait c’est dans la nuit de dimanche à lundi et il y aura des rediff… cf les précisions de Malou dans les commentaires]

Le réalisateur, Xavier Brillat, est allé s’immerger dans le monde fermé des nawashis pour en ramener ce petit bijou situé quelque part entre documentaire et objet esthétique. Ce moyen métrage de 38 minutes décrit l’intimité de la relation entre un sensei et son modèle dans le cadre enchanteur d’un ryokan. Pas de commentaires, pas de sous-titrages, ni même d’habillages sonores, juste une succession de plans séquences montrant la réalisation de figures d’une complexité croissante.

Ce film vaut vraiment le détour car il montre tout ce qu’on ne voit jamais sur les photos… ce qui se passe au moment du ligotage qui précède la prise de vue, la dynamique de la réalisation du bondage et les rapports de pouvoir entre le nawashi et sa soumise tandis qu’elle se retrouve inexorablement emprisonnée dans la résille de chanvre qu’il tisse autour de son corps. Quelques jeux de domination y côtoient la caresse entêtante d’un lien sur un téton gorgé de désir, et les moments de complicité sont également très bien rendus. Pour moi ce sont les plus belles scènes du film, lorsque l’on voit la demoiselle littéralement shootée par le traitement qui vient de lui être infligé, assommée de bonheur et d’épuisement. On se demande vraiment où elle peut être dans ces moments là, et l’absence de traduction souligne encore mieux toute la sensualité qui préside à leur belle relation.

Bref, une émission à voir absolument si vous vous intéressez au sujet… D’ailleurs je vous redonne le lien vers le film… Puisqu’au fond tout ça n’est qu’histoire de liens ;-)…


( Haruki Yukimura et Nana-Chan )

Bon visionnage :-).
Allez, une p’tite dernière, juste pour le plaisir des yeux ;-)

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L’art de faire des bulles

Dans le SM il y a un temps pour chaque chose. Un temps pour le jeu et la recherche du plaisir, et un temps pour la convivialité et l’échange entre les participants.

Il arrive parfois que l’on oublie cette règle et il est devient alors difficile de voir clairement où s’arrête et où commence une séance dans le cadre d’une relation mêlant le SM avec d’autres éléments comme l’amitié, ou les sentiments amoureux. Ca peut avoir
des conséquences destructrices, tant pour le soumis, que pour le dominant, et endommager la relation.

Il me
semble qu’il convient de considérer une séance comme une zone anonyme
temporaire, une bulle éphémère isolée du temps et de l’espace, au sein de
laquelle les règles normales de la bienséance cessent momentanément de s’appliquer pour être remplacées par quelque chose de plus… ludique.

Les rituels
constituent une bonne façon de marquer le début d’une séance. On se prépare, physiquement, et psychologiquement à ce qui va suivre. De nature et de longueur
différentes ils varient infiniment au fil des fantaisies des participants. J’ai eu par exemple des
complices qui me demandaient de leur dresser une table avec des corbeilles de fruits,
du vin, et des bougies avant de me laver de pied en cap, à l’intérieur comme à
l’extérieur ;-). Ca me prenait une bonne heure, et ensuite j’allais les attendre, nu et à genoux, le dos tourné à la
porte du salon… Et je ne vous dis pas qui se tapait la vaisselle et le
rangement à la fin ;-)…

Il est parfois
malaisé de faire des rituels aussi élaborés, et ce peut aussi être un simple
détail qui marque le début de la séance : un mot de code ou, comme le
faisait une ancienne complice, le simple fait de fermer la porte de la pièce
dans laquelle nous nous trouvions à ce moment là, ce qui est une belle façon de
constituer physiquement une bulle autour de soi. Le jeu pouvait alors
commencer.

Bien sûr il
s’agit là de séances privées, et je ne saurais vous dire comment ça se passe en
soirée, n’ayant jamais eu l’occasion d’y participer… Même s’il se passe
beaucoup de choses dans la région… de l’autre côté du Rhin… Bah oui, la scène SM est beaucoup plus développée dans les pays de tradition germanique et anglo-saxonne qu’en France… Jamais trop compris pourquoi d’ailleurs…

La durée de
la séance reste à l’appréciation des protagonistes de ce bel art qu’est le SM, de
quelques heures à des journées entières. Pour ma part il m’arrive de rêver de
week-end SM, mais vu l’état d’épuisement dans lequel vous met parfois une simple
séance d’une heure il vaut peut être mieux commencer par expérimenter un peu avant de s’avancer plus loin ;-)… Il m’est arrivé une fois de rester
trois jours dans un donjon, mais la domination n’était pas permanente, loin de
là… et je ne sais pas si j’aurais pu le supporter sans pauses entre les séances. Ce fut une expérience plutôt excitante… forcément…
dans un environnement aussi stimulant ;-).

Dans tous
les cas il conviendra de prévoir un « safeword » constituant une
sorte de bouton d’arrêt d’urgence de la séance. Pour ma part j’utilise généralement
le mot « rouge ». D’anciennes complices me demandaient d’utiliser le mot « pitié »… Si je retrouve une Maîtresse régulière j’aimerais beaucoup employer le mot « grâce » qui me paraît
tout de même plus élégant que de demander pitié… Et il me semble qu’il y a
une forme de beauté dans le fait de demander grâce.

Il faut aussi prévoir un moyen de communication non verbal lorsque la personne ne peut pas parler… Tenir compte enfin du fait qu’un soumis cérébral aura naturellement tendance à repousser ses limites pour faire plaisir à sa Maîtresse… Et qu’il faut parfois savoir se montrer raisonnable et interrompre la séance même lorsque le soumis ne dit rien. Il m’est arrivé de me mettre en danger pour cette raison, et on ne répétera jamais assez l’importance de la sécurité dans ces domaines

C’est une vraie responsabilité de dominer. On prend en charge d’une personne qui se remet entre vos mains, et l’accident ne tient parfois qu’à un fil… Notamment en matière de bondage, et même lorsqu’ils ont l’air « simples ».

Il est bon enfin de se donner le temps d’échanger sur la séance… après avoir laissé passer un peu de temps pour « redescendre » sur terre… On se dit ce qui a
plu, ce qui a déplu, ce qui est à améliorer pour la fois suivante… Il importe d’être sincère quant à son ressenti, au risque, lorsque l’on est soumis, de déplaire. Ca permet
d’éviter beaucoup de malentendus pour la suite. En SM comme en tout l’absence de
communication est la chose la plus triste qui soit… Pour ma part j’ai souvent fait des comptes rendus par écrit jusqu’à présent mais plus je progresse et plus il me semble qu’il
vaut mieux le faire en direct, peut être aussi car j’en viens a
expérimenter des formes de relations plus complexes… Ou alors c’est juste moi
qui deviens idiot avec les années, ce qui n’est pas du tout exclu ;-).

MSN, ou le téléphone constituent de bons moyens, mais le plus sympa reste encore de le faire autour d’un
verre ou d’un diner. Bien sûr cela ne dispense pas de se fendre d’une jolie lettre manuscrite,
éventuellement calligraphiée à la plume, pour celle qui vient de vous offrir un très joli cadeau ;-).

Les technologies évoluent, mais les bonnes manières demeurent :-)

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Goûts et fantaisies

Il y a quelques semaines j’ai reçu un questionnaire sur mes goûts en matière de SM. J’avais trouvé cette démarche très flatteuse et naturellement avais promis à la Dame qui me l’avait envoyé de lui retourner le questionnaire…

C’était la première fois que je remplissais un questionnaire de ce genre. Je pensais que ce serait facile, mais en fait c’est super compliqué… Je connais assez bien mes goûts en matière de SM… Bien sûr que j’adore la fessée (oups, ça y est je fais mon coming out… rhoooh, ça vous en bouche un coin hein ;-)… Mais que dire d’une pratique comme le contrôle de l’alimentation ? … Je l’ai fait il y a quelques années, mais c’était uniquement parce que ça venait d’une personne très spéciale (hihi, elle m’avait fichu au régime et c’était très drôle ;-)… Je ne l’aurais jamais accepté de n’importe qui, ni dans n’importe contexte. Ce genre de choses ne saurait être vécue que intuitu personae.

Bien sûr j’ai des fantasmes… des tas de fantasmes même… tant de choses qui restent à découvrir dans ce domaine où l’imagination permet des variations illimitées ;-)… mais il est des tas de choses que je n’ai plaisir à pratiquer qu’avec certaines complices. Cela dépend de ce qu’elles désirent de moi, de ce qu’elles me renvoient d’elles, de ce que je ressens à leur égard, de mon niveau d’engagement
dans la relation, de sa durée aussi, car il est des choses qui ne
peuvent, je crois, s’acquérir qu’avec le temps.

C’est amusant, ce questionnaire m’a fait réaliser que ma pratique du SM a évolué au fil des ans. Au début c’étaient surtout les pratiques qui m’intéressaient, et aujourd’hui ce sont de plus en plus les personnes que je rencontre qui m’intéressent…
J’ai presque envie de dire qu’au début j’étais soumis à mes fantasmes, et qu’aujourd’hui c’est avant tout à une Dame, ou à une Demoiselle, que je le suis… Et je peux vous dire que ça change tout dans la façon de se soumettre, et dans la manière de pratiquer le bel art du SM.

Un jour une Dame m’avait dit qu’il n’y a rien de plus égoïste qu’un soumis… Je n’avais pas compris ses propos sur le coup… Après tout n’étais je pas là, agenouillé devant elle afin de la servir ? Elle s’était contentée de me sourire en guise de réponse. Je crois que ce n’est que tout récemment que je suis enfin arrivé à comprendre ce qui l’avait fait sourire à ce moment là. Après tout il m’aura fallu à peine plus d’une dizaine d’années pour comprendre… C’est plutôt encourageant je trouve ;-). Impression d’avoir fait un pas sur la voie du SM…  ;-)…

Pour ce qui est du questionnaire il va de soi que je l’ai retourné à cette Dame, en précisant que des tas de pratiques dépendaient de la relation et de la personne. Présenté de la sorte ça fait un peu prétentieux, genre ancien combattant qui a tout vu, ce qui est faux naturellement… La réalité c’est que j’adore me laisser surprendre et que je suis bien content de découvrir des choses incroyables et inattendues au gré des rencontres… Et pourvu que ça dure :-).

Je ne sais pas si cette Dame passera par ici et lira ces lignes, mais j’ai été très honoré qu’elle m’écrive, et je l’en remercie du fond du coeur :-).

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Du bon usage de la vénération

Lors de ma première expérience de soumission, il y a déjà un certain
nombre, voire maintenant un nombre certain d’années, il m’est arrivé quelque
chose de vraiment étrange.

C’était tout à la fin de la séance, elle m’avait attaché les
poignets à un palan suspendu au plafond de la pièce, et donné dix coups de
cravache que j’avais dû compter un à un en la remerciant à chaque fois. Ils
n’étaient pas très forts, c’étaient presque des caresses en fait… C’était une
Dame très respectueuse qui avait intégré le fait que je débutais. Elle voulait simplement
me donner un aperçu de ce qu’est le SM afin que je puisse décider si cela me
plaisait et si oui ou non je voulais aller plus loin dans cette voie.

Bon bien sûr pour vous qui me lisez maintenant et connaissez
la teneur de ce blog il n’y a pas de suspense… vous savez bien ce que j’ai pensé
de cette séance… Mais je vous assure que quand on débute en soumission
(et je suppose que c’est pareil en domination) ça n’a rien de simple. Déjà on n’a pas la moindre idée de ce que l’on a vraiment dans le
ventre, de la façon dont on va réagir en passant du fantasme à la réalité, et puis surtout c’est super flippant de se dire qu’on va se laisser
aller entre les mains d’une personne que l’on connaît à peine… un peu comme la première fois qu’on plonge du rebord d’un pont, avec un élastique noué autour des chevilles… Et la vérité c’est
qu’avant ma première expérience je n’en menais pas large du tout et que j’avais
parcouru les 1000km qui me séparaient du donjon de ma première Maîtresse en
tremblant comme une feuille d’un bout à l’autre du trajet… Ce qui m’arrive
d’ailleurs encore assez régulièrement lors d’une rencontre il faut bien le dire…
Je dois être un peu émotif ;-).

Etant en outre d’un naturel conciliant j’avais au cours de cette fameuse première séance docilement
compté ses coups de cravache sans omettre de la remercier à chaque fois. Au
début je me sentais un peu bête, mais au fur et à mesure de l’avancement de la séance je me suis surpris à
réaliser que chacun de mes remerciements était absolument sincère et venait du
plus profond de mon être. C’était assez étrange, pour un jeu qui somme toute était
finalement assez anodin.

Quand ce fut fini elle m’a détaché les mains et ordonné de
me mettre à quatre pattes devant elle. A ce stade je préfère jeter un voile
pudique sur ce qui s’est passé après qu’elle soit passée derrière moi… disons
simplement que ce fut la première fois…
 Mais lorsqu’elle eut fini et que je me suis
trouvé vidé et tout tremblant à ses pieds, elle est revenue se planter juste en face
de moi, me dominant de toute sa hauteur dans sa robe noire toute simple, et montée
sur ses chaussures de ville à talons… et m’a dit de faire la première chose
qui me passerait par la tête. Aujourd’hui encore je m’étonne de ma réaction à
ce moment là. Ce fut viscéral, animal, totalement instinctif. Je me suis allongé
sur le sol à ses pieds, j’ai pris ses chevilles entre mes mains, et lui ai
léché les pieds comme si ma vie en dépendait. Ce fut un instant d’abandon total
et, quelque part, une renaissance aussi, car ce jour là j’ai su que j’avais
trouvé ma voie... ou une voie disons ;-)

C’était aussi un instant de vénération profonde, pendant
lequel je n’étais plus qu’un élan tendu vers elle, pour elle. L’a-t-elle
senti à ce moment là ? Je le crois. Je l’espère. Car je n’ai plus jamais
eu de ses nouvelles après cette expérience. Elle ne m’a pas manqué car je
savais que ce serait une rencontre sans lendemain, mais j’ai souvent repensé à
ce moment par la suite…

 

 

Bizarrement il m’a fallu très longtemps avant de commencer à m’interroger sur les origines de ce que j’avais éprouvé à ce moment là.

Je crois qu’il y avait une immense gratitude pour ce qu’elle
m’avait donné la chance de vivre, et pour le plaisir qu’elle m’avait donné.
C’était aussi une façon de reconnaître sa suzeraineté, de lui dire « vous
êtes ma Maîtresse, et en cet instant je me donne entièrement à vous et ne suis que pour vous servir et vous donner du plaisir »

Et il y avait une troisième chose enfin, quelque chose de
plus profond, quelque chose qui était de l’ordre de la communion, d’un rituel
de partage, d’un besoin atavique de se sentir relié à l’autre. J’aime beaucoup
ce mot de communion. C’est ce qu’il y a de plus beau je trouve dans le SM, et
d’ailleurs dans l’érotisme en général, parce que, entre nous, j’aime bien aussi
faire l’amour « normalement » (mais shhhht je vous ai rien
dit hein ;-). Je vois l’acte amoureux un peu comme les Chinois des temps jadis : une cérémonie où se mélangent le ying
et le yang pour déboucher sur une sensation de plénitude et de régénération.

Pour moi ce sentiment de vénération n’est qu’une façon un
peu particulière de procéder à ce rituel de communion, uniquement réservé aux bons auspices d’une Dame qui l’apprécie, quel
intérêt autrement ?

J’entends parfois parler de « subspace » depuis
que je me promène à nouveau sur le net SM (cf. comment j’ai
redécouvert la planète cyber SM
pour savoir comment j’y suis revenu ;-).
Je ne sais pas si le « subspace » a un rapport avec ce dont je vous parle car je découvre
seulement ce concept, qui est neuf pour moi. A creuser donc… Et d’ailleurs si
vous avez un avis sur le sujet… ;-).

J’ai connu deux façons de pratiquer la vénération. L’une qui
est consciente et que j’assimile un peu à un réflexe pavlovien, lorsqu’on se
répète intérieurement « je vous appartiens, je vous appartiens, je vous appartiens… »
Comme si on voulait se convaincre soi même de l’existence de quelque chose
qu’on ne ressent pas vraiment, ou plus… et qui agit comme une forme d’auto-intoxication. J’en parle ici car je l’ai vécu, en me rendant à des rendez vous dans le cadre d’une relation qui a fini un peu
plus tard… Ce qui m’amène a penser que quand on ressent ça il faut le prendre
comme un sérieux signal d’alarme sur la relation.

Il y a une seconde façon de procéder, que je trouve très belle car elle se situe dans la légèreté et la fluidité, et qui
consiste, lorsque l’on vit un très beau moment, à lâcher prise, à cesser de penser à ce que l’on est en train de faire
pour devenir totalement acteur de son rôle. Dans ces moments là on s’en remet totalement à l’autre. C’est toujours une expérience assez intense,
car en ce qui me concerne j’ai a chaque fois l’impression de larguer les
amarres pour un voyage sans retour, pourtant passé le premier moment de
flottement je me rends assez vite compte qu’il y a une sorte de « pilotage
automatique » qui se met en place et que fondamentalement je demeure moi
même et en pleine possession de mes facultés… simplement j’ai quitté le
plancher des vaches pour m’envoler dans les airs, aux côtés, et au demeurant souvent
aux pieds, de ma complice du moment.

Ca dure quelques minutes, quelques heures… C’est comme une
ivresse, puis ça disparaît… Je crois que par nature c’est un moment circonscrit, limité
dans le temps…

Au fond je me rends compte que je vis ces moments de lâcher
prise comme une sorte de
catharsis… Et cette catharsis ne peut, par définition, qu’être limitée dans
le temps. Je ne pourrais plus m’épanouir dans le SM si je me retrouvais dans un
état de vénération permanente… ni de soumission permanente d’ailleurs…

Il y a eu pourtant des moments où je me suis surpris à penser que c’était
un état bien agréable, et que j’aimerais bien le vivre plus souvent, plus
longtemps… Et je l’aurais sans doute fait si j’avais rencontré une Dame qui aurait désiré de moi que je l’adore sur la durée… Mais au fond ce n’aurait été qu’une forme d’abandon… de soi … Au fond je sais bien que ce serait une erreur, et que ça deviendrait rapidement destructeur sur la
durée… Et aussi que j’en reviendrais rapidement, car où serait le plaisir alors ?

J’ai
eu la chance aussi d’avoir des complices qui avaient les pieds sur terre, et
qui ont su me recadrer quand je prenais un peu trop cette voie à leur goût. Et
je leur suis infiniment reconnaissant de l’avoir fait, c’est important d’être
bien entouré quand on se soumet, et j’ai beaucoup appris
à leur contact :-)

Celà dit il n’en demeure pas moins que oui, il est bien
agréable d’avoir de temps à autre une pensée pour une Demoiselle un peu
spéciale :-).

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Le temps de l’apprentissage

 

Hihi,
j’ai des copines qui ont vécu des trucs qui ressemblaient à ça…
Quand elles me racontaient leurs mésaventures je me disais qu’elle n’avaient décidément pas de chance de tomber sur ces pseudo soumis qui ne méritaient aucunement l’attention qu’elles pouvaient leur prodiguer…
Parce que mine de rien il faut beaucoup donner de soi pour dominer… Mais vous savez peut être déjà de quoi je parle ;-)…

Je les écoutais en secouant la tête d’un air désolé, et au fond de moi je me demandais, non sans un zeste de machiavélisme, s’il était bien raisonnable de glisser dans la conversation quelque chose du genre… « mais euuuh, tu saieuh, moi je suis pas comme ça hein »… Je sais bien que ne suis pas champion du monde toutes catégories de finesse, mais là ça me paraissait vraiment trop excessif… Je ne l’ai pas fait…
Peut être que si je l’avais fait elles seraient devenues plus que des copines… Bon après y’a eu l’un ou l’autre soir où… Mais shht, jetons un voile pudique sur ce qui peut se produire lorsque deux libidos complémentaires entrent en résonance… surtout après un excellent Armagnac ;-).

Et puis… Un jour j’ai eu une soumise. Ne me demandez pas comment c’est arrivé, j’en sais toujours rien moi même… Disons que c’est elle qui m’a choisi (mais en est il jamais autrement ?)… C’est à son contact que j’ai compris que ce n’est pas si simple de savoir ce que veut l’autre…

Elle voulait explorer le SM tout en gardant le contrôle de la situation… Ce qui est une attitude que je trouve très saine… Mais elle ne savait pas dire où se situaient ses
limites, et les gestes les plus anodins, même ceux que nous avions déjà accomplis des dizaines de fois, pouvaient subitement lui devenir insupportables et déclencher une réaction de fermeture de sa part… Ce qui est toujours très désagréable pendant une séance.

Au début ça a été dur a encaisser, surtout pour moi qui suis d’une nature plutôt soumise, et qui débute en domination… On est quand même arrivés à se trouver et ça fera bientôt 3 ans qu’on se voit en pointillés, 5-6 fois par an, ce qui est un rythme largement suffisant en ce qui me concerne… Ben Dame, comment je trouverais le temps de faire ce blog autrement ;-)…

 

Pour en revenir à la planche de Wolinski, fort de mon expérience toute neuve je me dis que peut être ça ne serait pas arrivé si le soumis avait su expliquer à sa Maîtresse ce qu’il attendait vraiment… Bon après je ne suis pas certain que Wolinski parlait spécifiquement de SM dans ce dessin, mais c’est une autre histoire ;-).

Je suis surpris de voir le nombre de gens qui se sentent attirés par le SM, et il me semble qu’il y en a de plus en plus qui passent du rêve à la réalité… tant mieux d’ailleurs ;-)… mais la plupart de ceux avec qui j’ai pu en discuter avaient du mal à verbaliser ce qui les attire dans ce sujet, la plupart avaient une conscience ténue de leurs désirs profonds, et ne savaient pas leur donner une forme ou un nom. Beaucoup aussi confondaient
la soumission (aimer obéir) et le masochisme (aimer subir)… peu importe d’ailleurs qu’ils soient hommes ou femmes, dom ou sub, novices ou expérimentés.

Bien sûr il y a une infinité de situations intermédiaires entre ces deux pôles. Il n’y a aucune règle dans ce domaine… pas de bonnes ni de mauvaises pratiques. Juste des personnes, des désirs, et des aspirations qui cherchent à se rencontrer.

Mais c’est important, je crois, de se donner le temps d’explorer ses propres désirs et aspirations lorsqu’on se lance dans le SM, de s’autoriser à prendre ses distances par rapport aux
clichés véhiculés par des médias en quête d’audience… et de se donner
les moyens de le faire… Important aussi de se donner le temps de la découverte de l’autre… Surtout quand on sent quelque chose de profond dans la relation qui s’amorce… Important enfin qu’il y ait beaucoup de complicité et de bonne humeur entre les protagonistes de cet art étrange qui consiste à se faire du bien en se faisant du mal.

N’empêche… cette espèce de punaise en latex noir aurait quand même pu faire une tisane pour sa Maîtresse…
Goujat va !…
;-).

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L’art des pinces

Les pinces sont aux dominants ce que la boîte à rythmes est au musicien : une aide commode qui permet de se libérer les mains pour faire autre chose. Libre alors à chacun de s’essayer à d’autres instruments, voire simplement de s’installer dans un fauteuil pour savourer en mélomane la partition qui se déroule sous ses yeux…

Il existe toutes sortes de pinces. Elles peuvent être plates, dentées en étau, croisées ou non. On trouve assez fréquemment des paires de pinces reliées par des chaînettes… ce qui permet des jeux de traction amusants (enfin ça dépend pour qui ;-)… On trouve plus rarement des pinces inspirées des clamps chirurgicaux… Il existe enfin des systèmes plus légers, par exemple de petits élastiques à fixer sur les seins au moyen d’une pompe à vide, ou de petits noeuds coulants permettant de faire varier la pression, et qui constituent un excellent moyen d’initiation pour les débutants.

Mais le plus drôle reste encore de détourner toutes sortes d’objets de la vie courante… cintres, pinces à cheveux, à linge, à sucre (une façon très raffinée de travailler les seins ;-)… On peut aussi bricoler de très jolies pinces à partir de baguettes de bambou reliées entre elle par de petits élastiques… Ma dernière trouvaille date d’avant-hier, dans un cocktail : d’adorables mini pinces à linge utilisées pour fermer des amuses bouche… très esthétiques, et très faciles à poser sur toutes les parties du corps… ce qui n’est pas toujours le cas.

Et naturellement on peut employer les ongles ou les doigts, qui sont de merveilleux instruments pour ce type de jeux… Rien de tel pour doser la pression, et 100% naturels en plus :-).

La durée maximale de port des pinces varie énormément.
Elle dépend naturellement de la puissance de la pince. La force de fermeture dépend du ressort. En général plus les crocs sont petits, plus ils sont douloureux, car la pression s’exerce sur une surface de peau plus restreinte. Les dents métalliques sont généralement revêtues de latex ou de polymère pour mieux répartir la douleur… Mais ce n’est pas toujours le cas, et mieux vaut être prudent dans ce cas.

Elle dépend également de l’emplacement où l’on met la pince. Plus la peau est fine et plus la pince sera douloureuse. Et les muqueuses et zones érogènes sont bien sur les plus sensibles. L’utilisation classique des pinces se fait sur les seins. Mais il est possible de les mettre sur toutes les parties du corps. partout où la peau se prête à l’accrochage, et une personne couverte de pinces peut être fort agréable à regarder, ce qui présente un intérêt supplémentaire pour le dominant. Une pincée (c’est le cas de le dire ;-) d’esthétique qui vient se rajouter aux joies de la domination érotique.

La duré dépend également des limites individuelles de chacun et de l’état d’esprit du moment. Bizarrement une même personne pourra connaître des variations importantes de tolérance aux pinces d’une séance à l’autre, voire même au cours d’une même séance. C’est pourquoi il convient de prévoir un signal de sécurité, une sorte de bouton d’arrêt d’urgence qui signifie la fin immédiate de la séance. On utilise généralement un mot de sécurité. D’anciennes Maîtresses m’avaient donné le mot « pitié » pour demander l’arrêt d’une séance. Pour ma part je préfère utiliser le mot « rouge » avec ma soumise habituelle. C’est plus poétique je trouve, et tout aussi évocateur. Bien sûr le but est de ne pas arriver à cette extrémité. Il ne s’agit pas d’une compétition, mais d’un jeu entre deux adultes consentants et ce n’est jamais drôle de devoir botter en touche… Et, dans la cadre particulier du SM, il faut généralement un peu de temps avant de pouvoir remettre la balle en jeu, pour rester dans un vocabulaire foutebalistique, ce qui casse un peu le rythme de la soirée… Bien sûr cela n’a rien à voir avec les petites mi-temps qu’on peut avoir envie de s’offrir de temps à autre… mais là je sors du sujet… et j’en reparlerais une autre fois donc… peut être… ;-).

La réaction du sujet dépendra également de ses motivations. Un maso pur qui recherche la douleur pour les sensations qu’elle lui procure aura tendance a demander l’arrêt dès que ça devient trop douloureux. Un soumis pur qui ne recherche pas la douleur mais l’accepte pour le plaisir de sa complice aura, lui, tendance a vouloir repousser les limites pour ne pas décevoir sa partenaire. Bien sûr il existe une infinité de situations intermédiaires entre ces deux extrêmes.

Les pinces infligent des sensations en forme de profil de baignoire. La douleur est vive dans un premier temps, voire insupportable, puis s’estompe en quelques dizaines de secondes jusqu’à former une sorte de son de basse relégué à l’arrière plan sur laquelle pourront venir se greffer de nouveaux instruments de musique. La sensation de douleur revient ensuite progressivement, avec des fluctuations d’intensité.

La pose des pinces peut se faire de façon simultanée mais il est également possible de le faire de façon progressive, en attendant un peu que la douleur de la précédente s’estompe pour initier la suivante. Certains ajoutent aussi des poids en cours de route, ou jouent avec les pinces… Ces variations permettent de créer toutes sortes d’effets et de rendre la cérémonie plus intense. Il convient ensuite de laisser mitonner le sujet, et il n’est pas rare qu’il se tortille ou gémisse car c’est en réalité une expérience assez intense, et il peut s’avérer nécessaire de prévoir un bâillon dans les lieux mal insonorisés…

La douleur redevient insupportable à l’enlèvement des pinces. C’est en réalité le moment le plus douloureux, plus encore que lors de la pose. Et plus la séance est longue, plus la douleur est vive, ce qui est un paramètre supplémentaire qui doit être pris en compte par le dominant. La douleur s’abaissera ensuite graduellement et il arrive que la peau conserve une jolie marque qui s’estompera avec le temps.

La marque dépendra de la durée de la cérémonie et de la nature des pinces. Des pinces plates laisseront moins de traces que les crantées, et en tout état de cause il vaut mieux éviter d’utiliser des pinces crantées dans la durée car elles laissent des marques durables au bout de quelques minutes… Prudence donc.

Le plus impressionnant avec les pinces concerne leurs effets dans la durée. La peau reste sensible pendant des jours voire des semaines, et, une fois passée l’irritation initiale, le moindre frottement de tissu peut devenir jouissif sur la peau sur-irriguée.

Il arrive également qu’une couche de peau morte se forme et tombe au bout de quelques jours comme lors d’une mue, et pour ma part je conserve un souvenir ému du jour où une petite clochette de peau transparente s’est détachée de mon sein, quelques jours après une séance… J’aurais dû la garder tiens ;-).

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