Category Archives: Ombres et lumières

une vérité simple

“Le pouvoir de jouissance d’une perversion est toujours sous-estimé. La Loi, la Doxa, la Science ne veulent pas comprendre que la perversion, tout simplement, rend heureux”
                                                                                          (Roland Barthes)

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(mais shhht, c’est un secret ;-)

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Fétichisme

« Un fétichiste est un monsieur qui fond à la vue d’un pied botté et doit se contenter de la Demoiselle toute entière »…

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Pfff… on est peu de chose tout de même ;-)

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Fleur de cuir

J’ai très vite senti qu’on était sur la même longueur d’onde… Il y a des choses comme ça qui ne s’expliquent pas… Elle devait en penser à peu près autant car notre conversation a progressivement glissé vers des sujets pour le moins orientés…

– Et juste par curiosité, tu me verrais comment si tu m’attachais ?
– Je t’imaginais assez bien torse nu (il faut dire qu’elle a une très jolie poitrine)
– Ah non là ça va pas être possible…
(…)
– Mais j’ai quelques tenues s’empressa-t-elle d’ajouter
(Grand sourire jusqu’aux oreilles ;-)

Je la revois un peu plus tard devant moi, debout sur ses escarpins, la tête basse et fière pourtant jusque dans sa reddition, un bandeau sur les yeux, la taille enserrée dans un joli corselet, haletante…

Il y a quelque chose de divin dans le fait de glisser un doigt sur une
culotte trempée de joie, de le sentir s’enfoncer légèrement à travers
le tissu dans quelque chose de chaud, de doux, d’humide… Comme une
éponge qui vous absorberait sans même que vous vous en rendiez
compte… Impression de toucher le bonheur du doigt…

Je l’ai fait mettre à genoux pour lui présenter le collier… Je ne savais pas à ce moment là que je le lui offrirais au moment de nous séparer… C’était bien le moins que je puisse faire en souvenir de ces merveilleux moments passés ensemble…

Elle s’est bien défendue pourtant… la belle voulait bien qu’on la fesse et la fouette, mais se mettait à ruer à chaque fois que mon doigt s’approchait de son petit oeillet… Je ne lui voulais pas grand mal pourtant ;-)

Je ne sais pas ce qu’aurait fait un vrai dominant à ma place (bah oui… normalement je suis plutôt de l’autre côté du manche ;-), mais pour ma part j’ai préféré déposer le martinet, assez copieusement utilisé il est vrai, et apaiser le feu de sa peau rougie à la pointe de ma langue… Elle s’est ouverte comme une fleur, m’offrant la pleine jouissance de ses trésors cachés en émettant de petits sons absolument charmants… Comme quoi on obtient toujours bien plus avec de la douceur…

Ce fut une nuit très tendre, caressante, enivrante… Je devinais son sourire dans la pénombre des bougies… Une demoiselle très coquine et sensuelle assurément… Je n’en avais jamais connu d’aussi sensible des seins… Avec cette sensation étonnante de la voir grimper au ciel à chaque fois que mes doigts, ou mes lèvres, se refermaient sur ses petites pointes érigées, gorgées de désir. Il n’est d’ailleurs pas du tout impossible que j’en aie un peu abusé ;-)

Elle a retiré son corset très tard dans la soirée, presque à regrets, en m’expliquant qu’elle adorait le porter pendant des heures… Je lui ai fait remarquer que le laçage n’en était pas non plus trop serré…
– Ce n’était pas à moi de le vérifier, m’a t elle dit avec un sourire moqueur…

Je n’ai rien dit, mais je m’en souviendrais pour notre prochaine rencontre… et il n’est pas exclu qu’elle s’en morde un peu les doigts ;-)…

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Bienvenue au club

En rentrant de Camargue j’ai fait un saut sur les rives du Léman…
J’y allais pour assister, pour la seconde fois, au Lausanne Underground Film & music Festival… et me régaler de cinéma expérimental, films de genre et autres courts métrages improbables (Ah ! Les sapins de Noël tueurs de Treevenge ;-)… J’avais déjà fait un billet sur ce festival l’an dernier, qui vous donnera une idée de l’atmosphère particulière qui y règne…

(Scorn)

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Cette fois ci question underground j’ai vraiment été servi, puisque outre le festival j’ai pu profiter de ce passage pour découvrir, à l’invitation d’une belle personne qui se reconnaîtra ;-), LA salle de référence de la scène fetish de suisse romande… J’ai nommé le Cavo

C’était ma première sortie dans un club SM (bah oui, il me reste beaucoup à découvrir dans ce domaine ;-)… et je n’avais pas la moindre idée de ce que j’allais y trouver…  Je ne savais même pas comment m’y rendre, et ce sont mes bienfaiteurs qui m’ont guidé jusqu’à ce bel endroit situé dans un village de la campagne vaudoise…

J’y ai trouvé un accueil en toute simplicité par d’authentiques passionnés… une belle atmosphère, souriante, amicale et conviviale, où je me suis tout de suite senti à l’aise. L’assemblée était volontairement limitée, sélectionnée sur candidature par le Maître des lieux… et j’en remercie d’autant plus la personne qui m’y a invité ;-). Il s’y mêlait des habitués et des gens de passage, qu’ils soient passionnés ou débutants venant à la découverte de ce monde étrange et déroutant pour qui ne le connait pas.

On fait connaissance autour d’un verre en grignotant des amuses bouches servis par une jolie soubrette du troisième sexe, tandis que les derniers convives arrivent et se changent au vestiaire… et déjà une Dame fait allonger son soumis et commence à disposer des bougies sur son ventre…

Arrive un homme prestement entravé et encagoulé par ses deux Maîtresses… Il passera l’essentiel de la soirée ainsi, et ce n’est qu’à la toute fin de la soirée que j’aurais l’occasion d’échanger quelques mots avec lui… Un Maître fait allonger sa soumise sur un banc à fessée… Une Lady suspend le sien dans ses cordes rouges… Beaucoup de joie sur son beau visage :-)….

Tout cela se fait le plus naturellement du monde… en alternant les moments de détente et les moments de jeu… Certains regardent, d’autres non… C’était peut être ça le plus étonnant… ce côté bon enfant… cette simplicité, cette absence totale d’enjeux qui faisait qu’on se retrouvait à papoter en buvant des coups sans se sentir voyeur le moins du monde au milieu de tous ces gens qui pratiquaient dans leur propre bulle.

Une belle occasion de faire connaissance, et de causer chiffons… ou cordes ;-)… de découvrir des personnes étonnantes et empathiques qu’on n’aurait jamais croisé autrement… de mesurer une fois de plus toute la richesse et la diversité des pratiques de ce bel art qu’est le SM…

Il y avait quelques néophytes aussi… C’était très beau de les voir s’approprier le lieu, les pratiques, et surmonter leur timidité pour s’y essayer enfin. Juste une incursion de l’autre côté du miroir, pour découvrir ses propres réactions, sa propre sensibilité et peut être un jour recommencer… (j’ai d’ailleurs la très nette impression que la plupart recommenceront très volontiers ;-)…

Au fond je regrette simplement de ne pas y être allé accompagné… tant il est vrai que c’est plutôt un endroit où l’on vient entre complices qui se connaissent déjà, et que l’échangisme ne fait guère partie des pratiques du lieu… Cela dit il y a parfois, paraît il, de très belles rencontres qui s’y produisent… Si j’ai bien compris ;-)…

La prochaine fois peut être… je l’espère ;-)…

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Et pour quelques bulles de plus…

Parfois je me dis que dominer c’est aussi servir…
Et j’aime beaucoup cette idée
Mais bien sur ce n’est là qu’un point de vue de pauvre soumis ;-)

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Bon, ben je m’en retourne préparer mes cordes ;-)
(le champagne ça va il est déjà au frais ;-)…

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Un très beau week end à Vous qui lirez ces lignes :-)


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Art de la matière

Depuis le temps que je m’intéresse au shibari il fallait tôt ou tard
que je m’approche de ces objets fascinants que constituent les cordes
en chanvre, généralement considérées comme un must en matière de
ligotage érotique.

Pour ma part ce fut plutôt tard que tôt, mais c’est surtout car ces
cordes là restent, quoiqu’on en dise, assez difficiles à trouver,
surtout quand on cherche un diamètre précis (8mm en ce qui me
concerne)… et c’est finalement dans une corderie spécialisée que j’ai
fini par dénicher enfin les rouleaux tant convoités…

Bien sur j’aurais pu les acheter en ligne, en évitant soigneusement les
appellations du type « chanvre optique » qui restent du synthétique…
mais en cette matière plus qu’en une autre il me semble important de
pouvoir toucher avant d’acheter, et puis… comment aurais je pu
éprouver cette sensation d’être un gamin lâché dans un magasin de
confiseries si j’étais resté assis derrière mon écran ;-).

Les cordes de chanvre ont une fâcheuse tendance à contenir de petits
débris de la plante d’origine qui peuvent constituer de réelles sources
d’inconfort, et il est donc souhaitable, si l’on veut conserver de
bonnes relations avec ses modèles ;-), de leur administrer un
traitement destiné à leur conférer la douceur qui sied à l’habillage
d’une jolie demoiselle, et c’est donc armé d’un vieux grimoire magique
que je me suis attelé à cette noble tâche qui n’est pas sans rapport
avec une recette de sorcière, même si les yeux de crapaud sont en
l’occurrence facultatifs.

Déjà pour commencer : faire bouillir… Au moins une heure en remuant à
intervalles réguliers et en faisant attention aux projections, car mine
de rien 8 ou 15 mètres de corde (mes longueurs de prédilection ;-) ne
se touillent pas comme des spaghettis… Il faut surtout penser à bien
ouvrir les fenêtres en grand parce que bonjour l’odeur ;-)…

Puis vient le temps du séchage… Où l’on peut commencer à apprécier à
sa juste valeur le bouquet si caractéristique du chanvre… Et je peux vous assurer que 100m de cordes enroulées sur un séchoir dégagent de
sacrées effluves ;-)…

A ce stade survient un grand doute existentiel, lorsqu’on réalise que
la corde a sensiblement gonflé lors de la cuisson et qu’elle a perdu sa
belle couleur dorée et même sa douceur initiale.  Mais bon… en
suivant bêtement et aveuglément la recette j’ai pu apaiser mes doutes –
et accessoirement muscler mes petits bras – en tordant et en malaxant
sauvagement la pauvre corde dans tous les sens… (bah oui, je sais…
suis un sauvage… désolé…)

J’ai même poussé le vice jusqu’à la passer à la flamme d’une gazinière
pour brûler tout ce qui dépassait, d’où une nouvelle période de doute
existentiel en voyant les traces de brulures (snif… ma belle corde
;-)… sans compter qu’à ce stade la délicate odeur de chanvre cède la
place a une vilaine odeur de brulé…

Ensuite commence la partie vraiment entomologique : il s’agit d’éprouver
la corde sur toute sa longueur pour enlever les restes de plantes qui
pourraient subsister dans la trame des torons et ça, ça prend vraiment
beaucoup de temps pour peu que l’on veuille bien le faire… Bon vu la
matière première on peut toujours fumer les débris pour passer le
temps, mais tout de même…

Il faut bien admettre que c’était un peu décourageant, mais seulement
au début, car rétrospectivement c’est la partie du traitement que je
préfère… pour ce bel art de la lenteur qui s’instaure alors, pour
cette impression étonnante de faire la connaissance intime de la corde
avant de l’utiliser, de percer les secrets de sa fabrication et de la
matière qui la constitue… Elle devient alors plus qu’un accessoire et
accède au rang de partenaire des jeux à venir, voire même de sujet
agissant…

Puis vient la finition, pour lui donner sa douceur finale. Les puristes
recommandent de la passer à l’huile de vison, mais comme ça me faisait
de la peine pour ces sympathiques z’animaux j’ai plutôt utilisé de
l’huile de vaseline… J’aurais préféré une huile végétale à vrai dire,
genre huile de lin… mais il se murmure que ça peut rancir avec le
temps… dont acte.

C’est tout me direz vous ?
Ben non… passque les bouts se défont… et il convient donc de finir
par un petit toupet en sisal pour empêcher la corde de se défaire… On
peut aussi faire une épissure ou prendre du scotch mais c’est moins
joli… Bah oui… tant qu’à faire ;-)…

Il n’y a plus qu’à les laisser reposer avant de les ranger soigneusement…

L’odeur de brûlé s’estompe en quelques jours, et cède la place à celle,
autrement plus enivrante, du chanvre… et je dois bien dire qu’aucune
corde synthétique ne procurera jamais ce plaisir là… C’est encore un
peu tôt pour l’affirmer, mais il me semble que les cordes
s’éclaircissent avec le temps…

En revanche il est clair que ce traitement leur confère une souplesse
tout à fait étonnante. La corde semble presque animée d’une vie propre,
prête à partir s’enrouler d’elle-même autour du modèle.

Tout de même je reste un peu dubitatif devant les effets esthétiques de la cuisson, et je n’ai pas pu m’empêcher de faire un essai sans passer
par cette étape… Bilan: une corde plus fine et plus resserrée (à
gauche), mais plus longue à traiter et, me semble t il, un peu moins
douce au toucher…

Mais à ce stade il faudrait faire des essais pour s’en assurer scientifiquement ;-)…
(euh… appel du pied à peine déguisé ;-)…

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Dans ma boîte mail

Ses mots à elle
Des mots de soumise, qui ne se donnent qu’avec le coeur
Des mots vestiges, témoins d’une relation qui fut, un jour
Des mots qui parlent une langue qui n’a nul besoin de mots
Des mots qui appelleront peut être vos mots, et qu’elle lira
Merci pour elle… Et merci à elle… pour ses jolis mots :-)

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Oh, Maître de mes jours, de mes nuits,
Qui hante mon corps, mon
esprit
Vous, qui m’offrez de si belles insomnies,
faites de moi l’objet de
votre plaisir…
Puissiez vous, jusqu’à l’infini en jouir.
Soyez celui qui
enchaine, celui qui crucifie…
Le lien ne sera que trop doux,
et mes
actes dérisoires devant vous…
Ma rebellion mourra,
pour votre plus
grande joie…
Dans la salle des tortures de mon esprit,
ma bataille sera
vaine!
Traitez moi de Putin ou de Catin…
de Salope et aussi de
Chienne…
Faites de ces mots de sublimes instants.
Devenez le mysantrope
de mes pulsions…
Faites que je creuse en moi, faites que je
sois…
Retenez… obligez… Bouleversez moi…
Faites que ma peur
devienne joie,
Faites que je ne respire plus
et même que je ne sente
plus…
Vous saurez faire de moi votre esclave, me contrôler,
et violer
sans retenues le fond de mes pensées…
Venez aussi espionner le plus profond
de mon Ame,
me révéler en tant que ‘cette’ femme…
Vous m’ordonnerez, me
commanderez…
Je me plierai et serai à vos pieds,
jusqu’à en trembler et
même pleurer.
J’écouterai votre voix à mon oreille,
qui m’accompagnera sur
ces chemins inconnus…
Plus rien ne sera pareil
dès lors que je vous
aurais connu…
La souffrance sera douce, le voyage si long…
Je me
livrerai à vous, j’accepterai tout…
Et, dans la lueur de la bougie,
mes
yeux bandés, mon corps emprisonné,
ma bouche baillonnée et mes pieds
entravés,
ma peau vous dira ‘oui’… Oui à tout, oui pour vous.
Vous
capterez mes peurs, ferez envoler mes douleurs,
les plus profondes, les plus
enfouies…
Ma honte se transformera en amie,
puisque de vous, tout sera
permis…
Je deviendrais Votre… Ne penserais à rien d’autre…
Vous
ferez que mon sang se stoppe dans mes veines,
que ma voix s’étouffe, que mon
coeur se retienne…
Le cerceuil de mes fantasmes sera couvert d’or…
Et
avec apaisement et résignation
j’accepterai cette soumission…
Car, je
n’attends que Vous…toujours…
Oh! Maître de mes jours…


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Petits jeux entre amis…

(Suite du billet du 1er août sur ce que l’on ressent à être soumis…  )

La soumission ou le masochisme sont des pratiques qui se suffisent à elles même, mais elles peuvent également être enrichies, embellies, par des jeux qui ajoutent du piquant à une situation…

Le fétichisme en constitue un bon exemple… Bien sur on pense immédiatement (enfin moi j’y pense ;-) à une créature bardée de cuir ou de latex installée sur un trône médiéval… Mais les fétiches sont bien plus vastes que ça, et transcendent largement le champs sémiologique du SM.

D’un point de vue académique le fétichisme est (si j’ai bien compris) une fixation érotique sur un détail ou un accessoire dont la vue a pour effet d’augmenter la jouissance… et pour ma part il suffit parfois d’une main gantée de satin pour me faire chavirer indépendamment de toute considération SM (quoi que ;-)… sans même parler de l’évocation d’une petite robe fluide ou d’un joli collier de perles… Mais c’est peut être simplement car je suis un grand émotif ;-)

Pourquoi se ruiner alors en tenues de succubes lorsqu’un simple vernis à ongles de couleur prune suffit à faire grimper au ciel ? (surtout lorsqu’on les a verni soi-même après avoir longuement lavé, poncé, massé et hydraté les merveilleux petits petons qui vont avec ;o-). C’est vrai. Mais pourquoi s’en priver aussi ? Une de mes plus grandes frustrations en tant que soumis est de ne pas avoir à ma disposition l’incroyable diversité des merveilleuses gardes robes dessinées pour magnifier le corps d’une demoiselle un peu vache… Alors je me contente d’admirer, généralement dans le plus simple appareil ;-)… Et il faut bien admettre que certaines parures sont un peu au SM ce que les spinnakers sont à la plaisance… des accessoires de compétition pour amateurs de sensations fortes ;-)…

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Le bondage constitue également un jeu souvent associé, pour d’évidentes raisons ;-), à la soumission, même s’il peut aussi très bien se pratiquer dans un contexte « profane », juste pour le plaisir des yeux et des sens… Mais en tant que soumis il est tout simplement merveilleux de se laisser aller entre les mains d’une personne de confiance. L’immobilisation du corps offre une étrange liberté à l’esprit. On a l’impression de flotter, quand on n’est pas tout simplement suspendu dans les airs. C’est pour moi une expérience presque mystique que d’être attaché… sauf bien sûr que lorsqu’il s’agit d’une simple parenthèse enchantée dans le cadre d’une séance plus longue, la paix profonde de l’immobilité se teinte alors fréquemment d’un mélange grandissant de désir, de ferveur et d’appréhension à l’idée de ce qui arrivera lorsque Madame jugera bon de reprendre le cours des opérations ;-)

Parfois on le sait car elle a pris une joie perverse à vous l’énoncer avant de vous laisser mariner dans vos liens. Et d’autres fois on n’en sait tout simplement rien, si ce n’est que tout deviendra possible à son retour. Dans les deux cas cette simple perspective peut suffire à déclencher d’indicibles transes de soumission.

Il est également très doux d’admirer le lacis délicat des cordes sur sa propre peau, du moins lorsque l’on a une Maîtresse qui vous permet de vous observer dans un miroir… mais elles ne sont pas toujours aussi compréhensives, et il n’est pas exclu qu’on se retrouve simplement ficelé et déposé au beau milieu du salon, avec un bandeau sur les yeux en prime ;o).

Il y a des détails qui peuvent devenir une véritable torture dans ces moments là : allez donc vous gratter l’aile du nez (pour rester poli ;o), lorsque vous êtes écartelé sur un lit… alors on dirige ses pensées vers autre chose (généralement celle qui vous a mise dans cette situation ;-) pour chasser cette sensation de son esprit… Généralement ça marche mais pas toujours. Bon en même temps je ne crois pas que personne en soit jamais mort…

Et quelle fierté, quel orgueil enfin, lorsque la marque des cordes
reste imprimée pendant quelques heures dans la chair après que l’on ait été détaché ;-).

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Les entraves et privations sensorielles sont également délicieuses. Elles exacerbent les sens restant à la disposition du soumis… lorsqu’il lui en reste ;o). Mais quelle volupté d’entendre une Demoiselle chaussée de talons lorsque l’on est plongé dans le noir par le bandeau qu’elle vient de vous poser sur les yeux. Le moindre son, la moindre odeur, le moindre frôlement deviennent alors incommensurablement érotiques.

Le plus beau, où le plus atroce, je ne sais pas, c’est quand elle s’approche de vous et vous chuchote des mots doux. Son haleine chaude et moite tapisse le creux de votre oreille. Vous mourez d’envie de la prendre dans vos bras mais vous êtes attaché… Rhaaaah !

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Parmi tous les petits jeux qui gravitent autour du SM il en est un que je n’ai jamais trop compris… C’est comment on pouvait prendre plaisir à être humilié… Pour ma part je l’apprécie parfois, mais seulement dans certaines
circonstances et à certaines conditions… Grand mystère ça… Si un jour je progresse là dessus je ne manquerais pas de vous en faire part… mais en attendant tout ce que je peux dire c’est que ça renvoie à des aspects cérébraux de la Domination/Soumission qui feront l’objet d’un prochain billet…
Un jour… Peut être ;-)

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Les voiles du désir

Je profite de l’été pour ressortir des extraits d’un texte que j’avais écrit il y a quelques temps déjà sur ce que l’on ressent à être soumis… Je l’ai légèrement remanié pour l’adapter au format blog… Je ne suis pas certain que je l’aurais écrit tout à fait de la même manière aujourd’hui… Encore que les changements concerneraient peut être davantage la forme que le fond…

Première partie… le masochisme…

Certaines personnes assimilent le SM à la destruction ou à l’avilissement mais pour ma part ces moments m’apportent une félicité sans égale et je les vis comme une véritable régénération.

Je me suis longtemps demandé comment c’était possible… et c’est comme souvent (toujours ?) une femme qui m’a aidé à comprendre. Une amie, pratiquante occasionnelle, qui m’a dit un soir après plusieurs armagnacs « Tu sais, le panpan-cucul pour le panpan-cucul ne m’intéresse pas, mais lorsqu’il s’agit d’éveiller quelque chose chez l’autre, alors là oui je suis partante ». C’est là que j’ai commencé à pouvoir mettre des mots sur ce plaisir secret que je pouvais sentir tapi dans les arcanes de la douleur.

Comprenez bien : je n’ai jamais trouvé la moindre volupté dans le fait d’avoir une rage de dents. En revanche tout change lorsque la douleur se pare des voiles du désir et de l’adoration… Subtilement distillée sur toutes les parties du corps elle peut alors offrir des extases incomparables…. Tout devient prétexte à jouissance dans ces moments là… La cravache qui cingle, les mille étincelles ardentes du martinet qui explose sur la peau, le larsen des pinces, ou encore les baisers brûlants de la cire de bougie.

Mais l’accessoire demeure optionnel et la demoiselle pourra très avantageusement tirer profit de ses ressources « naturelles » dans ces moments là (c’est même très tendance dans notre époque de développement durable ;-)… J’ai par exemple un de ces souvenirs d’une séance de piétinement un jour ;-)… Et que dire de simples chatouilles qui peuvent constituer une véritable torture lorsque l’on est entravé, les éclats de rire en plus… Une épingle à cheveux pourra également faire des merveilles (ou des ravages ;-), voire même un petit foulard de soie porté autour du cou… Bien utilisé il deviendra, à ce que m’a dit un jour une Maîtresse très expérimentée, un instrument redoutable.

C’est une bien curieuse extase en réalité. Les sensations montent parfois aux limites du supportable, je suis parfois à deux doigts de crier grâce et en même temps je voudrais bien que ça ne s’arrête jamais… jusqu’à ce que ce soit elle qui décide d’arrêter… Il n’est pas exclu qu’il me faille un peu de temps pour récupérer à ce moment là… Puis il y a cette étrange sensation de chaleur qui monte de toute part et irradie à travers tout le
corps… un peu comme après avoir
croqué un piment… Et plus le temps passe et plus je me sens habité d’une paix profonde, et d’une adoration croissante pour celle qui vient de me faire la grâce du plus joli des cadeaux.

Certains vous diront que le plaisir vient bêtement du fait que le cerveau libère des endorphines pour contrer la douleur. Et là je dis taratata !… Comment expliquer dès lors qu’entre le jogging et la cravache je choisisse toujours la cravache ?

Mais peut être est ce simplement car les joggeuses vont rarement chaussées de bottes ;-).

(à suivre… ;-)

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Matin calme

Elle soulève un pied et, en un mouvement que je trouve charmant, se frotte la cheville du bout des orteils. Je souris. Elle souhaitait des entraves légères et confortables, alors je lui ai juste bondé les seins, la taille… avant de la faire allonger sur le ventre, et de lui attacher les bras en croix aux coins du lit.

J’allume une cigarette et admire son corps étendu dans la lumière du matin, à la fois ému et doucement excité par la vue qu’elle m’offre depuis mon fauteuil. Elle est tout simplement belle. Le creux de ses reins, l’arrondi exquis de ses fesses. La corde serpentine habille et magnifie les pleins et les déliés de son dos et de ses épaules.

Le haut de ses cuisses entrouvertes m’évoque mille délices à venir… Je songe un instant à les immobiliser dans cette position. Je les imagine assez bien, ces jolies gambettes fines et galbées, librement étalées, déployées aux coins du lit à l’aide d’une seconde corde qui s’offrirait le temps de faire des tours et des détours entre sa taille et ses chevilles…

Mais ce serait dommage de défaire ce beau moment…  dommage de la tirer de sa douce torpeur… Mieux vaut ne toucher à rien parfois… Juste admirer, se laisser pénétrer par… la grâce d’un instant.

Elle tourne la tête, je me ressers une tasse de café…
Le soleil inonde le parquet de la chambre.

Moment de paix et de volupté…

;-)

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