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Un trou de mémoire ?
Category Archives: Un pont vers le futur
Comme un chemin,
Te rencontrer sans te réduire,
Te désirer sans te posséder,
T’aimer sans t’envahir,
Te dire sans me trahir,
Te garder sans te dévorer,
T’agrandir sans te perdre,
T’accompagner sans te guider,
Et être ainsi moi-même
Au plus secret de toi.
(Jacques Salomé)
C’est amusant comme ce texte m’est revenu ce soir, amusant comme est la vie parfois,
Pleine lune cette nuit à 3h07
Plaidoyer…
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… pour une année connectée ; au sol, au vent, au ciel, à la lune et aux étoiles. Plaidoyer pour une année de liens qui tissent et relient, des liens qui donnent, des liens qui libèrent, des liens qui poussent et s’entremêlent ; comme l’arbre ; doucement ; dans la lumière.
A tous·te·s je souhaite une très belle année, tout particulièrement à chacun·e, et aux délicieuses personnes qui me font don de leur personne, le temps d’une danse, le temps d’un temps ou d’une saison. Merci pour ça, et merci pour le reste aussi ! 2024, l’année des liens.
Onirik Witch au workshop Vik & Gala du Share
Pleine lune à 18h54,
Les grands travaux, suite
Pleine lune à 10h15
Les grands travaux
Depuis le temps que j’attendais de pouvoir ranger mes livres à nouveau :D
Pleine lune cette nuit à 3h36
A la source,
Aujourd’hui ça fait pile 15 ans que le blog de Heidi à fait son apparition dans les prairies de silicium, suite a un processus qui avait commencé quelques années plus tôt quelque part du côté de Pontarlier, dans les Monts Jura. C’était un jour de pluie et de brouillard. On faisait une promenade avec quelques amis. Il y avait cette citerne en train de rouiller dans le fossé au bord du chemin, à moitié recouverte par la végétation.
Il se dégageait une curieuse poésie de cette scène. Une dialectique entre cet objet industriel à l’abandon et la campagne alentour. Quelque chose s’est déposé en moi ce jour là, qui a longuement infusé et agit comme une constante, une boussole, un axe qui structure mon chemin : le rapport entre le naturel et l’artificiel.
Le blog de Heidi est issu de cette rencontre. Ou plus exactement il en est l’une des fleurs. Il est également une chronique et une vitrine, partiale et partielle du chemin parcouru. Je l’avais créé pour éblouir une jeune femme avec qui j’avais à peine échangé quelques lignes sur un forum en ligne. J’avais tellement envie d’attirer son attention ! J’étais dans une telle détresse affective dans ces années là !
J’étais très bien entouré pourtant. J’avais plein d’amis et une vie sociale riche et intense. Mais aussi une montagne de désirs et aucune vie amoureuse. L’immense frustration qui en découlait me dévorait de l’intérieur. J’ai mis du temps à comprendre qu’il fallait que je commence par m’aimer moi pour rencontrer autrui
Le blog de Heidi a accompagné, et initié parfois, cette évolution, et là je pense très fort aux belles personnes rencontrées en chemin, les muses, les témoins, les complices, les artistes ; Cette délicieuse Mademoiselle, Home, Régale, Dita*, Ilia, La Fugitive, Naïs, La strasbourgeoise, RMS Titanica, Ivy, Morwenn et tant d’autres encore !
A toutes ces personnes, à toutes celles que j’ai oublié de citer, aux vieux amis qui connaissent ce blog depuis ses débuts et à ceux qui l’ont découvert en cours de route, A toi qui lis ces pages occasionnellement ou régulièrement je dédie ce billet. Merci <3
* Dita, si tu lis ces lignes, est ce que je peux sacrifier ta petite robe noire s’il te plaît ? ;)
Pleine lune à 19h35
« Fleurs de prunier au clair de lune »
Peintre inconnu, photo par Yann Girault
Sur l’écologie
L’écologie est une science qui étudie les interactions des être vivants entre eux et avec leur milieu. L’ensemble des êtres vivants, de leur milieu de vie et des relations qu’ils entretiennent forme un écosystème.
La niche écologique correspond au rôle d’un organisme dans le fonctionnement de l’écosystème. Elle se caractérise par les paramètres physico-chimiques du milieu et l’ensemble des interactions avec les espèces avoisinantes ainsi que les modifications apportées à l’habitat.
« Si l’habitat est le lieu de vie d’un organisme, la niche est sa profession »
Un écovillage est une agglomération rurale ayant une perspective d’autosuffisance. Le principe de base est de ne pas prendre à la terre plus que ce qu’on peut lui retourner. Les modes de culture alternatifs, inspirés par l’agroécologie, y sont mis en oeuvre.
Aujourd’hui j’ai visité un écolieu. Ses habitants le définissent comme un espace qui répond aux besoins des humains, tout en améliorant la biodiversité et la fertilité des sols… Ils ont acheté ce lieu pour le mettre en culture et y vivre, eux et leurs familles. Ils restaurent la maison selon des principes d’éco-construction pour en faire un lieu confortable et agréable tout en s’impliquant dans la vie locale. Avant d’installer des panneaux solaires ils ont choisi de commencer par voir dans quelle mesure ils peuvent se passer d’électricité dans certaines pièces. Je crois que c’est cette dernière démarche qui m’a le plus séduit. Ils travaillent sur les comportements plutôt que sur les techniques. Pourtant ils n’ont rien d’amish comme dirait l’autre. Ce sont des innovateurs au meilleur sens du terme, et ils sont là pour guérir.
Pendant la visite j’ai pensé au tout premier billet de ce blog, il y a déjà tout un tas d’années. Tout à coup j’ai senti que le processus de guérison se poursuit et s’amplifie malgré le chaos qui s’empare du monde, et c’était plutôt réconfortant.
Pleine lune cette nuit à 3h35
Fondu enchaîné
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(Merci, merci, merci à ce merveilleux endroit 🥰 ! )
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Entre l’achat, les travaux et le déménagement les derniers temps ont été plutôt denses, avec une pensée pleine de gratitude pour les personnes qui ont patienté le temps que je les (re)contacte.
Le blog de Heidi risque de prendre une tournure déco/aménagement inédite au cours des prochains mois. Ceci étant posé, si l’idée de faire des cordes vous séduit le premier point de suspension sera bientôt opérationnel 😇
Pleine lune à 8h19,
Male gaze
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C’était la semaine dernière. Le soleil de l’après midi inondait mon appartement à travers la porte-fenêtre. Soudain j’ai vu un curieux motif de lumière sur le mur. Quelque chose de rohrscharien.
Vous y voyez quoi ?
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C’était très beau, étonnant aussi, car je ne comprends pas comment un tel motif peut se former à travers une porte fenêtre rectangulaire, mais il y a certainement une explication.
Un peu plus tard dans l’après midi j’ai attaché une personne que je voyais pour la première fois. Une jeune femme très endurante et très masochiste, le genre de partenaire qu’on peut emmener très loin dans les cordes, tellement loin qu’il faut savoir dire stop à sa place, et redoubler de vigilance donc. Ce genre de partenaire m’a longtemps fait peur, mais en l’attachant j’ai réalisé que je suis beaucoup plus à l’aise avec ça à présent. C’était un beau moment de cordes, comme tous ceux que j’ai pu faire ces derniers mois, pourtant je ne suis pas pressé.e de revoir cette jeune femme. J’aurai plaisir à l’attacher encore, mais pas tout de suite. Je réalise que je cherche davantage une compagne qu’une partenaire de cordes en ce moment, et clairement elle n’est pas compatible avec moi sur ce plan là.
Au début de l’année, déjà, j’avais fait une rencontre de cordes. Très vite on a commencé à se voir toutes les semaines, et bien sur c’est devenu davantage qu’une rencontre de cordes. C’était une belle personne, attentionnée, brillante, fragile et instable aussi, comme je pouvais l’être moi même lorsque j’avais son âge, ce qui m’attendrissait beaucoup. Elle non plus n’était quelqu’un pour moi. On avait de beaux moments et une communication très fluide, évidente mais ça manquait d’intensité. Ca ne m’a pas fait trop de peine quand on a cessé de se voir. On est resté en contact depuis et le temps dira si on peut devenir amis.
J’ai longtemps eu une grande facilité à nouer des liens avec la gent féminine. Il y avait une simplicité, une évidence. La communication, les confidences coulaient de source. Seul bémol, à chaque fois que je rencontrais quelqu’un qui me plaisait je me retrouvais systématiquement confiné en « friend zone ». Ca a duré toute mon adolescence, c’est à dire jusqu’à 35 ans environ ;-). A un moment je me souviens m’être dit que j’en avais assez de faire des rencontres féminines amicales. Quelque chose a changé ensuite. Je suppose que ça c’est joué dans mon attitude, que je ne devais plus émettre les même vibrations autour de moi.
De l’eau a coulé sous les ponts depuis cette époque, beaucoup d’eau. Depuis quelques temps je me dis parfois que j’aimerais bien renouer des amitiés féminines sans arrière pensée de séduction ou d’érotisme, simplement aller à la rencontre de l’autre. Ca devrait être simple mais j’ai du mal. Je me surprends parfois à porter un regard érotisé sur des femmes que j’apprécie énormément et je n’aime pas ça car j’ai l’impression de les ramener à de simples objets de concupiscence ce faisant. Peut être que je prends simplement conscience de ce qu’on appelle le « male gaze » ?
Je trouve que c’est pourtant bien d’apprécier la beauté d’un corps, d’une attitude ou d’une tenue. Ca fait partie de la légèreté, des choses qui rendent le monde plus beau au quotidien. Peut être que l’erreur est simplement de genrer le regard ? Formulée ainsi la réponse semble évidente.
J’ai l’impression que pour moi à un moment il y a eu une sorte de fétichisation du corps féminin. A un moment c’est devenu un objet de fixation érotique. J’ai des images très précises qui illustrent cette évolution : je me souviens du choc ressenti à la vue du string d’une commerciale qui dépassait de son jean pendant qu’elle me déroulait son argumentaire dans une boutique. Ou encore la déferlante du porno chic au début des années 2000, lorsque lorsqu’un érotisme trash s’est soudain affiché partout dans la pub, les galeries d’art, les médias… Est ce que cette vague a fait évoluer les normes, ou est ce juste moi qui suis devenu un obsédé sexuel vers cette époque là ? Formulée ainsi la réponse n’a rien d’évident, mais peut être que ça n’a guère d’importance.
Peut être qu’en l’occurrence l’important est que les personnes qui subissent ce regard dans l’espace public n’ont rien demandé et peuvent légitimement se sentir agressées. En tout cas il me semble que je le serais moi si j’étais à leur place. Il y a aussi le fait que cette fétichisation invisibilise les autres dimensions de la personne, et ce faisant empêche la rencontre authentique, condamnant la relation à rester minimale, étique là où, avec un peu d’éthique…
Ca fait longtemps que j’évite de jeter des regards insistants sur les personnes qui m’entourent, mais je réalise que pour certaines d’entre elles ça revient à ne pas les regarder du tout, simplement parce que je ne peux pas m’empêcher de les trouver très jolies et que je ne veux pas qu’elles se sentent agressées. Mais ça aussi empêche toute forme de relation. La rencontre avec l’autre commence par « je te vois et je te reconnais en tant que personne singulière ».
Enfin bref je veux cultiver un regard plus neutre dans l’espace public, tout en restant léger et capable d’apprécier la beauté. Qu’il puisse y avoir de la séduction, mais simplement que ce ne soit pas une fin en soi mais le fruit d’un dialogue entre adultes désirants. Je veux également nouer davantage de relations avec les gens que je croise, des amitiés profondes où l’on peut se dire les choses que l’on porte en soi, mais aussi nouer des relations légères. Parfois c’est simplement chouette d’être en bonne compagnie autour d’un verre.
Je veux enfin faire une belle rencontre romantique, c’est à dire parfaitement kinky et libre bien sûr, joyeuse, positive.
C’est amusant ce billet commençait par un rayon de soleil et s’achève en lettre au père Noël, ou à la mère Noël plutôt :-). Un billet de saison en somme, à l’approche du solstice.
Pleine lune à 5h37
(Tomi Ungerer)
Le téléscope
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Il y a une douzaine d’années, aux premiers temps du blog de Heidi, j’étais tombé sur un magnifique téléscope en faisant les puces. C’était un appareil à réflecteur, fort impressionnant avec sa monture équatoriale et sa panoplie d’oculaires qui vont bien. Le genre dont j’avais souvent rêvé enfant devant le spectacle du ciel nocturne. Il était vendu à un prix considérable pour un marché aux puces. Je me souviens avoir voulu le négocier, mais devant l’inflexibilité du vendeur j’avais accepté de payer la somme demandée. C’était un peu cher certes, mais après tout c’était un rêve de gosse !
Je me souviens l’avoir ramené à la ferme familiale, tout fier de mon acquisition, et monté sur son trépied pour observer la lune, évidemment. J’ai vite déchanté ! Déjà la météo n’était pas favorable et la lune toute voilée par les nuages. C’était surtout difficile de viser juste, et quand d’aventure j’arrivais à pointer la mire dans la bonne direction voilà qu’aussitôt la lune se glissait hors du champs. C’est bien joli d’avoir une monture équatoriale, encore faut il savoir la faire fonctionner !
L’objet s’avérait complexe et je n’avais pas le temps d’apprendre. Pis, le week-end touchait à sa fin et je n’avais que faire d’un téléscope dans mon appartement. Je suis reparti à Strasbourg, en me disant que je m’étais bien fait avoir. J’en voulais au vendeur. J’avais l’impression déplaisante de m’être fait pigeonner en achetant très cher un objet dont je n’avais pas l’utilité, mais la vérité c’est que je ne pouvais m’en prendre qu’à moi même : après tout personne ne m’avait obligé à l’acheter !
Cette histoire m’est revenue il y a quelques jours, au moment de négocier le prix d’une maison trouvée sur un site d’annonces immobilières. C’était la même impression d’acheter trop cher un bien, plaisant certes, mais aussi avec de vrais défauts. Une impression d’autant plus prononcée que je savais combien le vendeur l’avait achetée quelques années plus tôt, et même en comptant les travaux réalisés entre temps et l’évolution des prix ces dernières années c’était clairement excessif.
J’ai longuement hésité. A cause du prix bien sûr, et aussi à la perspective de m’endetter pour de longues années, et de devoir assurer l’entretien du terrain et de la maison encore. Je n’avais jamais réalisé jusque là combien c’est angoissant d’acheter. C’est une petite bâtisse, même pas en pierre (tssss ;-), mais pleine de charme. Une maison atypique, très loin de tout ce que j’ai pu voir depuis que je cherche.
J’ai réfléchi à ce que serait un prix juste pour moi, et demandé un rabais significatif. Je n’étais pas du tout certain que les vendeurs accepteraient, d’autant plus qu’ils avaient rompu les pourparlers à la première évocation de baisse de prix, au temps de nos premiers contacts. Je leur ai fait une proposition d’achat au prix demandé, puis j’ai reçu les diagnostics techniques. J’ai revisité la maison aussi, et pris quelques renseignements. Cette fois ci c’est l’agent immobilier qui a fait l’intermédiaire. Ils ont à nouveau rompu les pourparlers à ma première offre, puis accepté ma contre-proposition le lendemain.
C’était une négociation désagréable, avec des non-dit, des rapports de force, des drames et des signaux d’alarme parfois. Entre ces mauvaises sensations, ma tendance à ne voir que les côtés négatifs et ma peur d’acheter j’ai failli laisser tomber plusieurs fois. En fait j’ai même laissé tomber plusieurs fois, mais j’y suis à chaque fois revenu. C’est une chouette maison, inspirante, et j’espère que le processus ira jusqu’au bout. C’est angoissant d’acheter, mais il y a aussi de bons côtés.
La signature du compromis est prévue dans une semaine. Tant que ce n’est pas fait je suppose que tout peut encore arriver, alors j’évite de me projeter. Comme dit la chanson, que sera, sera !
Pour en revenir au téléscope ça fait douze ans qu’il attend, rangé dans une caisse en bois stockée avec mes affaires ramenées de Strasbourg. J’espère qu’il sera encore en état de marche lorsque je le remonterai, et que je pourrai bientôt admirer les planètes, la lune, et les étoiles depuis ma terrasse.
Pleine lune à 16h56
L’appel du chemin
Pleine lune demain à 1h53,
puis équinoxe d’automne