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Réinvention

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C’est mon programme pour 2022, en un seul mot.
Bilan dans 12 lunes environ, donc :-)

J’en profite pour vous remercier, vous qui lisez ces lignes, d’honorer ce petit bout des prairies de silicium de votre attention, et vous souhaiter une très belle, une grande année :-)

Pleine lune demain à 0h50

(Ohara Koson)

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Male gaze

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C’était la semaine dernière. Le soleil de l’après midi inondait mon appartement à travers la porte-fenêtre. Soudain j’ai vu un curieux motif de lumière sur le mur. Quelque chose de rohrscharien.

Vous y voyez quoi ?
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C’était très beau, étonnant aussi, car je ne comprends pas comment un tel motif peut se former à travers une porte fenêtre rectangulaire, mais il y a certainement une explication.

Un peu plus tard dans l’après midi j’ai attaché une personne que je voyais pour la première fois. Une jeune femme très endurante et très masochiste, le genre de partenaire qu’on peut emmener très loin dans les cordes, tellement loin qu’il faut savoir dire stop à sa place, et redoubler de vigilance donc. Ce genre de partenaire m’a longtemps fait peur, mais en l’attachant j’ai réalisé que je suis beaucoup plus à l’aise avec ça à présent. C’était un beau moment de cordes, comme tous ceux que j’ai pu faire ces derniers mois, pourtant je ne suis pas pressé.e de revoir cette jeune femme. J’aurai plaisir à l’attacher encore, mais pas tout de suite. Je réalise que je cherche davantage une compagne qu’une partenaire de cordes en ce moment, et clairement elle n’est pas compatible avec moi sur ce plan là.

Au début de l’année, déjà, j’avais fait une rencontre de cordes. Très vite on a commencé à se voir toutes les semaines, et bien sur c’est devenu davantage qu’une rencontre de cordes. C’était une belle personne, attentionnée, brillante, fragile et instable aussi, comme je pouvais l’être moi même lorsque j’avais son âge, ce qui m’attendrissait beaucoup. Elle non plus n’était quelqu’un pour moi. On avait de beaux moments et une communication très fluide, évidente mais ça manquait d’intensité. Ca ne m’a pas fait trop de peine quand on a cessé de se voir. On est resté en contact depuis et le temps dira si on peut devenir amis.

J’ai longtemps eu une grande facilité à nouer des liens avec la gent féminine. Il y avait une simplicité, une évidence. La communication, les confidences coulaient de source. Seul bémol, à chaque fois que je rencontrais quelqu’un qui me plaisait je me retrouvais systématiquement confiné en « friend zone ». Ca a duré toute mon adolescence, c’est à dire jusqu’à 35 ans environ ;-). A un moment je me souviens m’être dit que j’en avais assez de faire des rencontres féminines amicales. Quelque chose a changé ensuite. Je suppose que ça c’est joué dans mon attitude, que je ne devais plus émettre les même vibrations autour de moi.

De l’eau a coulé sous les ponts depuis cette époque, beaucoup d’eau. Depuis quelques temps je me dis parfois que j’aimerais bien renouer des amitiés féminines sans arrière pensée de séduction ou d’érotisme, simplement aller à la rencontre de l’autre. Ca devrait être simple mais j’ai du mal. Je me surprends parfois à porter un regard érotisé sur des femmes que j’apprécie énormément et je n’aime pas ça car j’ai l’impression de les ramener à de simples objets de concupiscence ce faisant. Peut être que je prends simplement conscience de ce qu’on appelle le « male gaze » ?

Je trouve que c’est pourtant bien d’apprécier la beauté d’un corps, d’une attitude ou d’une tenue. Ca fait partie de la légèreté, des choses qui rendent le monde plus beau au quotidien. Peut être que l’erreur est simplement de genrer le regard ? Formulée ainsi la réponse semble évidente.

J’ai l’impression que pour moi à un moment il y a eu une sorte de fétichisation du corps féminin. A un moment c’est devenu un objet de fixation érotique. J’ai des images très précises qui illustrent cette évolution : je me souviens du choc ressenti à la vue du string d’une commerciale qui dépassait de son jean pendant qu’elle me déroulait son argumentaire dans une boutique. Ou encore la déferlante du porno chic au début des années 2000, lorsque lorsqu’un érotisme trash s’est soudain affiché partout dans la pub, les galeries d’art, les médias… Est ce que cette vague a fait évoluer les normes, ou est ce juste moi qui suis devenu un obsédé sexuel vers cette époque là ? Formulée ainsi la réponse n’a rien d’évident, mais peut être que ça n’a guère d’importance.

Peut être qu’en l’occurrence l’important est que les personnes qui subissent ce regard dans l’espace public n’ont rien demandé et peuvent légitimement se sentir agressées. En tout cas il me semble que je le serais moi si j’étais à leur place. Il y a aussi le fait que cette fétichisation invisibilise les autres dimensions de la personne, et ce faisant empêche la rencontre authentique, condamnant la relation à rester minimale, étique là où, avec un peu d’éthique…

Ca fait longtemps que j’évite de jeter des regards insistants sur les personnes qui m’entourent, mais je réalise que pour certaines d’entre elles ça revient à ne pas les regarder du tout, simplement parce que je ne peux pas m’empêcher de les trouver très jolies et que je ne veux pas qu’elles se sentent agressées. Mais ça aussi empêche toute forme de relation. La rencontre avec l’autre commence par « je te vois et je te reconnais en tant que personne singulière ».

Enfin bref je veux cultiver un regard plus neutre dans l’espace public, tout en restant léger et capable d’apprécier la beauté. Qu’il puisse y avoir de la séduction, mais simplement que ce ne soit pas une fin en soi mais le fruit d’un dialogue entre adultes désirants. Je veux également nouer davantage de relations avec les gens que je croise, des amitiés profondes où l’on peut se dire les choses que l’on porte en soi, mais aussi nouer des relations légères. Parfois c’est simplement chouette d’être en bonne compagnie autour d’un verre.
Je veux enfin faire une belle rencontre romantique, c’est à dire parfaitement kinky et libre bien sûr, joyeuse, positive.

C’est amusant ce billet commençait par un rayon de soleil et s’achève en lettre au père Noël, ou à la mère Noël plutôt :-). Un billet de saison en somme, à l’approche du solstice.

Pleine lune à 5h37

(Tomi Ungerer)

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Pas à pas

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Création collective ; 2019-2021

Pleine lune demain à 9h58

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Le téléscope

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Il y a une douzaine d’années, aux premiers temps du blog de Heidi, j’étais tombé sur un magnifique téléscope en faisant les puces. C’était un appareil à réflecteur, fort impressionnant avec sa monture équatoriale et sa panoplie d’oculaires qui vont bien. Le genre dont j’avais souvent rêvé enfant devant le spectacle du ciel nocturne. Il était vendu à un prix considérable pour un marché aux puces. Je me souviens avoir voulu le négocier, mais devant l’inflexibilité du vendeur j’avais accepté de payer la somme demandée. C’était un peu cher certes, mais après tout c’était un rêve de gosse !

Je me souviens l’avoir ramené à la ferme familiale, tout fier de mon acquisition, et monté sur son trépied pour observer la lune, évidemment. J’ai vite déchanté ! Déjà la météo n’était pas favorable et la lune toute voilée par les nuages. C’était surtout difficile de viser juste, et quand d’aventure j’arrivais à pointer la mire dans la bonne direction voilà qu’aussitôt la lune se glissait hors du champs. C’est bien joli d’avoir une monture équatoriale, encore faut il savoir la faire fonctionner !

L’objet s’avérait complexe et je n’avais pas le temps d’apprendre. Pis, le week-end touchait à sa fin et je n’avais que faire d’un téléscope dans mon appartement. Je suis reparti à Strasbourg, en me disant que je m’étais bien fait avoir. J’en voulais au vendeur. J’avais l’impression déplaisante de m’être fait pigeonner en achetant très cher un objet dont je n’avais pas l’utilité, mais la vérité c’est que je ne pouvais m’en prendre qu’à moi même : après tout personne ne m’avait obligé à l’acheter !

Cette histoire m’est revenue il y a quelques jours, au moment de négocier le prix d’une maison trouvée sur un site d’annonces immobilières. C’était la même impression d’acheter trop cher un bien, plaisant certes, mais aussi avec de vrais défauts. Une impression d’autant plus prononcée que je savais combien le vendeur l’avait achetée quelques années plus tôt, et même en comptant les travaux réalisés entre temps et l’évolution des prix ces dernières années c’était clairement excessif.

J’ai longuement hésité. A cause du prix bien sûr, et aussi à la perspective de m’endetter pour de longues années, et de devoir assurer l’entretien du terrain et de la maison encore. Je n’avais jamais réalisé jusque là combien c’est angoissant d’acheter. C’est une petite bâtisse, même pas en pierre (tssss ;-), mais pleine de charme. Une maison atypique, très loin de tout ce que j’ai pu voir depuis que je cherche.

J’ai réfléchi à ce que serait un prix juste pour moi, et demandé un rabais significatif. Je n’étais pas du tout certain que les vendeurs accepteraient, d’autant plus qu’ils avaient rompu les pourparlers à la première évocation de baisse de prix, au temps de nos premiers contacts. Je leur ai fait une proposition d’achat au prix demandé, puis j’ai reçu les diagnostics techniques. J’ai revisité la maison aussi, et pris quelques renseignements. Cette fois ci c’est l’agent immobilier qui a fait l’intermédiaire. Ils ont à nouveau rompu les pourparlers à ma première offre, puis accepté ma contre-proposition le lendemain.

C’était une négociation désagréable, avec des non-dit, des rapports de force, des drames et des signaux d’alarme parfois. Entre ces mauvaises sensations, ma tendance à ne voir que les côtés négatifs et ma peur d’acheter j’ai failli laisser tomber plusieurs fois. En fait j’ai même laissé tomber plusieurs fois, mais j’y suis à chaque fois revenu. C’est une chouette maison, inspirante, et j’espère que le processus ira jusqu’au bout. C’est angoissant d’acheter, mais il y a aussi de bons côtés.

La signature du compromis est prévue dans une semaine. Tant que ce n’est pas fait je suppose que tout peut encore arriver, alors j’évite de me projeter. Comme dit la chanson, que sera, sera !

Pour en revenir au téléscope ça fait douze ans qu’il attend, rangé dans une caisse en bois stockée avec mes affaires ramenées de Strasbourg. J’espère qu’il sera encore en état de marche lorsque je le remonterai, et que je pourrai bientôt admirer les planètes, la lune, et les étoiles depuis ma terrasse.

Pleine lune à 16h56

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L’appel du chemin

Pleine lune demain à 1h53,
puis équinoxe d’automne

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Quest for home

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En ce moment ma vie c’est pour une bonne partie de chercher un nouveau chez moi.

J’ai longtemps envisagé d’acheter l’endroit que je loue depuis quelques années, et auquel je suis très attaché.e. Je n’y ai pas encore renoncé, mais peu à peu s’impose le constat que je n’ai pas les moyens d’en faire quelque chose qui serait à la hauteur du lieu, ni l’envie d’y consacrer l’énergie requise pour gérer un bâtiment avec plusieurs logements, nécessitant une restauration complète de surcroit.

J’ai une fâcheuse tendance à me piéger dans le travail au point de m’y épuiser. Ca m’a valu plusieurs burn-out au cours de ma carrière, et ce mois de juin encore je me suis retrouvé.e à faire des journées insensées pour boucler ce que j’avais à faire. Quand on se dit que c’était bien la peine de devenir fonctionnaire pour être au travail à 23h tous les soirs de la semaine il faut s’interroger. Je crois que c’est un fonctionnement chez moi : remplir tout le temps disponible avec du travail, comme si ma vie ne devait être faite que de ça. Je n’en veux plus.

Je n’ai pas envie d’en rajouter une couche avec un projet surdimensionné. J’aspire au calme et à la simplicité. Je veux me dégager du temps libre, pour bâtir, pour nouer des liens, et pour me nourrir l’esprit.

Ce genre de projet passe par un lieu de vie propice, entre autres choses
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Pleine lune a 4h36

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Le chemin parcouru

« Il est interdit d’interdire », dit l’Arbre
(Photo de gauche « empruntée » sur Prise au vent)
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<3

Pleine lune à 20h49

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Poussière d’étoile

Cette année le monde a basculé dans une nouvelle réalité avec l’apparition d’un virus inconnu il y a encore 12 mois. C’est comme une histoire de science fiction devenue réalité, avec le pressentiment étrange que ce n’est qu’un début. Cette crise aura de nombreuses conséquences qui restent à venir. Je suis loin de les saisir toutes, mais c’est, je crois, une bonne clé de la voir comme un révélateur et un accélérateur des mutations en cours, géopolitiques, économiques, culturelles, technologiques…

Il me semble qu’elle s’insère également dans une trame plus vaste, que ce n’est qu’une nouvelle manifestation de la catastrophe écologique en cours, au même titre que la fonte des glaciers, les feux de forets, la perte de biodiversité… Celle ci est juste plus visible et plus perturbante car contrairement aux autres elle nous affecte directement et immédiatement dans notre quotidien. Alors peut-être que ça donnera l’impulsion nécessaire pour réparer le monde ? Si ça pouvait en réveiller au moins quelques un.e.s ce serait un bien pour un mal !

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C’est étrange que la vie continue malgré cette pandémie. Au quotidien ça impacte surtout ma vie sociale. Quand je suis dans les garrigues je m’en tiens à un petit nombre de partenaires de jeux et quelques rencontres en petit comité en respectant des règles de bon sens. C’est plus compliqué sur mes terres natales comme en ce moment, avec le souci de ne pas mettre mes parents en danger. Quand des gens m’invitent je décline ou propose une balade au grand air pour limiter les risques. Entre ça et le dernier confinement mon horizon s’est singulièrement réduit et cette situation m’est pénible, tout particulièrement en cette période de fin d’année.

Ce temps ralenti m’a tout de même laissé du temps pour me demander où je veux habiter quand je serais grand, qui est une de mes grandes questions irrésolue des dernières années. Ceci implique en corollaire de de me demander comment je veux vivre et où je veux aller professionnellement. J’ai les options mais pas encore la réponse. Ce sera une de mes grandes affaires de l’an qui vient, si le monde comme il va m’en laisse l’opportunité, sans compter qu’on a parfois des surprises.

Sur le plan des loisirs ma sensibilité me porte de plus en plus vers la construction en pierre sèche. C’est une envie, et un besoin même, au point que j’ai songé cette année à en faire une activité professionnelle complémentaire. Je ne suis pas encore certain de vouloir franchir le pas. Mes compétences sont limitées, et surtout je veux que ça reste un plaisir, d’autant que c’est une activité harassante. Je me suis fait mal au dos deux fois cette année et ne serais pas surpris que la manutention des pierres y ait contribué, mais c’est tellement joli aussi !


Pour être précis mon dos à certainement aussi souffert d’une prise de poids conséquente depuis un an. Il me semble que c’est très mauvais pour ma santé et pour mon image de moi. Je m’en accommode mais je serais plus heureux et mieux dans mon corps avec 12 kg de moins. C’est un bon objectif je trouve pour l’an qui vient, et apprendre à déplacer les pierres sans se blesser aussi. J’aime bien la douleur parfois mais pas dans ce cas précis !

A ce propos l’exploration physique et sensorielle de mon masochisme fut l’une des grandes et belles affaires de l’année, ainsi que la redécouverte de ma soumission, ou plutôt sa réinvention aux pieds délicieux d’accortes doctoresses, dispensatrices de sensations et maîtresses des portes. Tout ceci a un fort goût de reviens-y, avec une pensée particulière pour le jour où mes cordes se sont faites cueillir à l’improviste par une boucle de cheveux. On ne réalise pas assez combien ça peut être risqué d’attacher parfois ! :-D

Curieusement ça ne m’a pas du tout empêché de reprendre les cordes cette année, bien au contraire même ! J’ai vécu de merveilleux moments de cordes, et retrouvé le plaisir d’apprendre. J’ai notamment eu la chance de nouer des liens avec une chouette partenaire que j’attacherai autant qu’elle le souhaitera. Compte tenu de ses disponibilités j’ai du temps pour d’autres relations suivies, et donc si vous êtes vers Montpellier / Nîmes / Alès / Avignon et intéressée pour faire une ou deux séances par mois du côté d’Uzès je serais enchanté de l’envisager avec vous. Je suis joignable ici, et ma bio d’encordeur est :-).

J’espère que 2021 sera une année plaisante et constructive sur tous les plans. Je me le souhaite, et je vous le souhaite de tout coeur aussi, chèr.e lecteur.ice qui honorez ce coin des prairies de silicium de votre passage. Santé, paix, amour et accomplissement à vous et vos proches !

Pleine lune à 4h29 :-)

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Les travaux et les jours

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Grès, Ardèche, chantier collectif
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Calcaire, garrigues, chantier collectif
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Grès, Haut-Languedoc
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Calcaire et mortier de chaux, garrigues
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Avec ce confinement je fais plus de caillou que de cordes…
(et ça se sent ;-)

Pleine lune demain à 10h31

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Samain

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Il y avait deux saisons dans l’année pour les anciens Celtes : la saison claire et la saison sombre. Samain marquait le passage de la première à la seconde.

Sur l’étymologie du mot les hypothèses diffèrent : composée des racines *sam (été) et *fuin (fin) » pour les uns ; issue de *samani (« assemblée ») pour d’autres… En effet cette fête marquait la fin de la belle saison et tous les corps de la société s’y rassemblaient, alors elles ont chacune des arguments, sans compter qu’il y a d’autres hypothèses encore. Sur les motifs et le contenu de ces assemblées l’on est tout aussi réduit aux conjectures. On sait en revanche qu’elles se déroulaient sur 7 jours répartis de part et d’autre de la pleine lune de novembre.

C’était – c’est un intervalle hors du temps, un interstice entre deux périodes de l’année. Un moment dédié au changement. Dans les champs les travaux agraires prenaient fin et les guerriers rengainaient leurs épées. Cette année Samain a débuté mercredi dernier, soit le jour de l’annonce du reconfinement ce qui ne manque pas d’à-propos je trouve : question changement c’est pour le moins une ouverture en fanfare ! En revanche pour le côté festif et collectif il faudra repasser. Pour ce qui est des cordes c’est carrément la bérézina, et là j’ai très envie de verser une larme lorsque je pense à la session qui était prévue ce dimanche avec une charmante, une délicieuse, une super partenaire de cordes. 

Samain était – est l’époque ou s’ouvrent les portes du Sidh, un temps déjà évoqué en ces pages, où devient possible ce qui d’ordinaire ne l’est pas. Ca aussi ça décrit assez bien le présent je trouve !  Pour le moment, et pour quelques minutes encore, nous ne sommes qu’au troisième soir et ça me semble prématuré de dire de quoi cette édition 2020 sera tissée. Le fait est qu’elle est d’ores et déjà marquée d’un sceau d’étrangeté.

Il est minuit passé à présent, et c’est donc officiellement le quatrième jour. Tout à l’heure, dans l’après-midi, ce sera la pleine lune, suivie de Halloween, qui est à Samain ce que la pointe est à l’iceberg, suivie de la Toussaint et la fête des morts qui sont venues recouvrir tout ça lorsque le christianisme s’est enraciné sur les terres jadis veillées par les druides.

Le sens et les modalités de cette période varient au fil du temps et des circonstances mais l’essence elle, demeure. Nappée, voilée, festonnée par l’écume de l’histoire. Le passage et le changement.

Pleine lune à 15h50

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