Dialogue extrait de Dead man,
entre Gary Farmer (Nobody) et Johnny Depp (William Blake).
Nobody ?
Tu devrais pas être avec ta tribu ?
Je suis de sang mêlé
Ma mère était Ungumpe Piccana
Mon père est Absolucca
Ce métissage était méprisé
Enfant j’étais souvent laissé livré à moi-même
J’ai passé bien des mois à traquer le peuple élan
Pour prouver que je serais bientôt un grand chasseur
Un jour ma famille élan m’a pris en pitié
Un jeune élan m’a donné sa vie
Avec mon seul couteau, j’ai pris sa vie
J’allais découper la viande quand des blancs m’ont surpris
C’étaient des soldats anglais
J’en ai frappé un avec mon couteau.
Ils m’ont assommé à coups de crosse
Tout est devenu noir
Mon esprit a paru me quitter
J’ai été emmené vers l’est
Dans une cage
A Toronto, puis Philadelphie
Et ensuite New York
A mon arrivée dans chaque nouvelle ville
L’homme blanc semblait avoir déjà réinstallé tous les siens
Dans chaque nouvelle ville, toujours les mêmes blancs
Comment pouvait on déplacer aussi vite toute une population ?
Finalement on m’a mis sur un bateau pour traverser le grand océan
Jusqu’en Angleterre
On m’a exhibé comme un animal capturé
Une curiosité
Alors je les ai imités, eux et leurs manières
Espérant qu’ils cesseraient de s’intéresser à ce jeune sauvage
Mais leur intérêt n’a fait que croitre
Je les copiais
Alors ils m’ont mis dans les écoles de l’homme blanc
C’est là que j’ai découvert
Dans un livre
Les mots que toi, William Blake, tu avais écrit
Des mots puissants qui m’ont parlé
J’ai fait des plans minutieux et j’ai fini par m’enfuir
Une fois de plus j’ai traversé le grand océan
J’ai vu des choses tristes en revenant vers les miens
Quand ils ont compris qui j’étais
Le récit de mes aventures les a mis en fureur
On m’a traité de menteur
Xébéché « Celui-qui-parle-fort-sans-rien-dire »
On m’a tourné en ridicule. Mon propre peuple.
J’ai été condamné a errer seul par le monde
Je suis Personne
Parfois il vaut mieux s’effacer derrière un très grand film…