Monthly Archives: novembre 2011

A scene at the sea

Il aimait arriver très tôt le matin, lorsque l’aube n’était encore qu’une vague promesse courant sur l’horizon. Il s’installait sur le talus qui dévalait vers la plage et regardait le ciel s’éclaircir tandis que glissaient au loin les grands bateaux venus de Singapour ou d’ailleurs. C’était toujours le même spectacle, et pourtant la lumière, les couleurs, le chant des vagues et les cris des oiseaux n’étaient jamais tout à fait les mêmes.

Une petite troupe de phoques moines s’approchait parfois entre chien et loup. Ils arrivaient en grand silence et se hissaient sur quelques rochers émergés dans la clarté des étoiles mourantes. C’était vers le moment où s’éteignait le phare du bout de la plage, peu de temps avant que les contours des nuages ne s’embrasent, et que le soleil vienne iriser les flots de l’or de ses premiers rayons. Ce matin-là il aperçut un dauphin qui s’ébattait joyeusement dans les vagues. C’était un événement rare, qui l’emplit de joie, comme si cette vision était porteuse de quelque heureux présage.

La mer miroitait à perte de vue tandis que le soleil du matin réchauffait cette belle journée de fin d’été. Il était déjà proche du zénith lorsqu’un léger voile cotonneux se forma au loin, séparant le bleu des flots de celui du ciel en un fin ruban qui traversait l’horizon et faisait contrepoint à la blancheur du sable parsemé de galets. Il décida d’aller se baigner avant que la pluie n’atteigne la côte et s’élança vers l’eau, nu comme au premier jour, abandonnant derrière lui tout son matériel étalé au milieu de la plage déserte.

Elle arriva tandis qu’il se séchait au soleil. Il l’aperçut au dernier moment, alerté par un frémissement à la limite de son champ de vision. Cela ne le surprit pas davantage qu’il ne s’en effraya. C’était toujours ainsi qu’elle se manifestait.  A un instant il n’y avait personne et l’instant d’après elle était là, au point qu’il s’était parfois demandé si elle ne se matérialisait pas purement et simplement à côté de lui.

Elle lui sourit et s’allongea près de lui, nullement intimidée par sa nudité. Elle portait un petit pull rouge et une longue jupe de lin blanc qui semblait animée d’une vie propre dans la brise légère. Il s’attarda un instant sur son beau visage au menton fin, sa bouche élégante et sensuelle, les soupçons de tâches de son sur ses joues et son nez.  Elle avait de jolis yeux en amande et des pommettes un peu saillantes qui lui donnaient quelque chose d’elfique.  Il ferma les yeux, savourant le calme profond qu’il sentait monter en lui à chaque fois qu’elle était là.

Elle se redressa sur ses coudes pour observer un essaim de cerfs-volants multicolores qui décrivaient de joyeuses arabesques au-dessus d’un groupe d’ados installés un peu plus loin sur la plage. Il les suivit un temps avant de revenir aux courbes qu’il devinait sous la ligne fluide de ses vêtements, l’élégance de sa gorge jaillissant de l’encolure de son pull, le doux renflement de ses seins qui soulevaient l’étoffe au rythme de sa respiration calme et profonde, le galbe de sa jambe croisée sous sa jupe. Il vit qu’elle l’observait avec un sourire qu’il connaissait bien. L’extrémité de son pied nu se balançait avec nonchalance en un appel muet. Son sourire s’élargit encore, dessinant une jolie fossette au coin de sa bouche, lorsqu’il alla s’agenouiller devant elle.

Il commença par balayer les grains de sable qui lui collaient à la peau avant de parcourir sa voûte plantaire en un doux mouvement circulaire des pouces. Puis il remonta sur les côtés en palpant son cou de pied pour défaire les petits noeuds qu’il devinait sous sa peau souple et chaude.  Il se pencha vers elle et lapa son pied, avec délicatesse d’abord, puis de plus en plus passionnément au fur et à mesure que sa langue s’immisçait dans les recoins et les interstices de ses orteils délicats. Il les avala un à un et les fit rouler sous sa langue tout en lui massant doucement le creux des tendons.

La première goutte de pluie éclata sur son épaule en de multiples éclaboussures, le tirant de sa bulle enchantée. Il leva des yeux interrogatifs vers elle, craignant qu’elle n’abrège ce joli moment, mais la belle se contenta de retirer son pull et renversa la tête en arrière, offrant sa gorge et ses jolis seins aux gouttes tièdes et bienfaisantes qui tombaient de plus en plus vite à présent. Il fit glisser sa jupe et la déposa sous elle pour la protéger de la pluie. Elle n’avait gardé qu’une culotte toute simple qui ne tarda pas à être trempée, dessinant les contours de son intimité en transparences affolantes.

Elle avait un corps fin et puissant à la fois, un peu comme ces félins qui dissimulent leur force sous la nonchalance de leurs attitudes. Il parcourut ses cuisses fuselées qui lui évoquaient les colonnes d’un temple, en lécha délicatement l’intérieur chaud et velouté avant de plonger sa langue à travers son voile de coton détrempé. Il sentit des sucs tièdes et délicats s’exsuder à travers le tissu et se mêler à l’eau qui ruisselait de son visage. Il voulut en déposer l’offrande dans la coupe de son nombril, mais elle le saisit par les cheveux et le ramena à son point de départ d’une main douce mais intransigeante.

Il se replongea dans le creuset de ses désirs, parcourant les plis et replis de ses nymphes aussi douces que du corail avec la curieuse sensation de glisser sur un coussin de soie, s’attardant longuement sur le petit bouton de rose qu’il sentait éclore dans son écrin de chair, le taquinant du bout de la langue, l’aspirant doucement entre ses lèvres mi-closes. Elle enroula ses cuisses  autour de lui et le plaqua contre elle avec tant de force qu’il craignit un instant de manquer d’air. Son odeur savoureuse et entêtante envahit ses papilles, déferla dans ses poumons, explosa dans chaque recoin de son être, affolant les petits papillons qui battaient des ailes au creux de son ventre. Il noua ses bras autour de ses hanches et s’abandonna à l’ivresse. Sa langue se vrilla, s’enfonça, plus loin, à la recherche de cette source enchantée qui lui inondait l’âme autant que le visage. Soudain elle eut une convulsion, puis une autre, puis une autre encore, ses cuisses se refermèrent en étau autour de son visage, elle attrapa ses mains et les serra entre ses doigts comme si elle avait voulu les briser.

Lorsqu’il ouvrit les yeux la pluie avait cessé. Il tourna la tête et l’aperçut accroupie près de lui. Elle avait remis ses habits et l’observait de ses yeux rieurs. « C’est moi qui jouis et c’est toi qui t’évanouis », dit-elle en lui caressant les cheveux. Il se contenta de sourire, bien incapable de formuler le moindre début de réponse cohérente. Ses doigts glissèrent sous sa nuque et elle pencha son visage en entrouvrant ses lèvres. Il crut qu’elle allait l’embrasser, mais elle lui donna un large coup de langue qui balaya son visage du menton jusqu’à la naissance du front. Ce fut bref, puissant, animal.

Elle se redressa et s’éloigna dans un dernier sourire. Il resta étendu un long moment, les yeux rivés dans le ciel redevenu bleu, le visage brûlant de sa salive et la bouche pleine de saveurs exotiques. Puis il alla ranger ses pinceaux et replier son chevalet. Les couleurs s’étaient dissoutes sous la pluie et sa marine s’était muée en un enchevêtrement de dégradés de bleu. Il trouva le résultat curieusement réussi, mais pas encore assez pour le lui offrir… Celui-ci irait rejoindre les toiles innombrables qui encombraient son atelier, mais un jour c’est certain il réussirait à peindre un joli tableau… Pour Elle… rien que pour Elle :-)…

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Ps. Il y a quelques mois j’avais reçu un gage de sonatine suite à ce billet. Il consistait à écrire un billet évoquant l’univers de Takeshi Kitano… Je ne suis pas certain  que celui-ci soit entièrement kitanesque, mais l’important c’est d’avoir tenu parole non ? ;-)…

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C’est arrivé près de chez moi

Ca vous est déjà arrivé que le chien de la voisine vienne vous faire la fête pendant que vous vous soulagiez au sortir de l’auto d’un besoin pressant bien compréhensible après trois longues heures de route ?

Ben moi non plus… du moins pas jusqu’à hier soir…

(ce que c’est couillon quand même ;-)

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Une confidence

Il y a quelque chose de très doux
A aider une demoiselle à se parer

Ce doit être mon p’tit côté chevaleresque ;-)

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De l’usage des perles

Je viens d’achever de basculer les commentaires de l’ancien blog sur celui ci.. C’était assez fastidieux, mais ça m’a donné l’occasion de relire tout ce qui a été publié sur le blog de Heidi depuis sa création, soit 435 billets et 2600 comms quand même…

J’ai été étonné de constater la disparition de la plupart des bandes son ou des vidéos qui figuraient en lien dans les premiers billets… Ca m’amène à penser que le cloud, les livres électroniques et toutes ces joyeusetés qu’on nous présente comme les must de la modernité ne sont jamais qu’à un clic de l’effacement… La numérisation du monde me fait très peur sur ce plan là… Impression étrange que le savoir devient une fonction annexe que l’on confie à des intermédiaires avec tous les risques qui en découlent… Que se passerait il en cas de panne de réseau ? ou si ce dernier passait entre de mauvaises mains ?

Ca m’a également permis de confirmer l’impression qu’il y a un peu moins de comms depuis quelques mois… C’est peut être parce que j’ai moi même eu moins de temps pour le blog au cours de cette période, mais il me semble également que pas mal de gens ont quitté la blogo ou migré sur facebook… Je dois être un peu old school car je continue à préférer les blogs même si bien sur l’un n’empêche pas l’autre ;-)

Au delà de ces considérations un peu triviales c’était émouvant de revoir l’évolution du blog au fil des aventures qui ont rythmé ces trois dernières années… émouvant également de relire tous ces jolis comms, et je tiens à remercier de tout coeur tous ceux qui ont enrichi et fait vivre ce petit coin des prairies de silicium par leurs contributions :-)…

Les comms constituent la partie la plus intéressante d’un blog je trouve… Une très jolie façon de nouer des liens (oui je sais c’est facile ;-)  et d’échanger. Une fenêtre ouverte, également, sur la richesse et la diversité des points de vue, et il y en avait pour tout les goûts dans ce que j’ai vu, des légers, des drôles, des instructifs, des étonnants, des touchants, des réconfortants parfois…

J’ai souri en retrouvant les souvenirs d’eurockéennes de Mademoiz’ailes ( à quand tes mémoires ? ;-)… Je me suis également instruit avec ce cours de physiologie dispensé par la subtile Oyà (je sais que tu es très occupée mais si tu me lis encore bisous à toi :-)… Mais celui qui m’a le plus fait rêver reste cette jolie confidence déposée par une ancienne blogueuse qui passait parfois par ici vers fin 2008 :

« J’adore entourer le sexe de mon amoureux de mon collier de perles pour il soit entièrement enfermé dans cette texture lisse mais un peu rugueuse. Ensuite je laisse glisser du lubrifiant, goutte par goutte, pour agrémenter les sensations de glisse, et je le titille avec et mes mains, et ma langue, et les perles, tout à la fois ! »

C’est fou tout ce qu’on peut faire avec des perles quand même… ;-)


fait chaud tout à coup vous trouvez pas ? ;-)

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L’incendie

Ca a commencé par une envie de cracher… Un sale goût que je n’arrivais plus à faire sortir de ma bouche… Puis ce furent l’incompréhension et la révolte devant les situations kafkaïennes que je rencontrais… les règles absurdes, les interlocuteurs improbables, les conflits d’intérêt, les obstructions, les manipulations, les mesquineries, les coups tordus…

J’aurais du laisser tomber, mais je me suis accroché… Un jour j’ai réalisé que la colère était devenue permanente, comme si elle s’auto entretenait… C’était comme un feu qui me rongeait de l’intérieur et dévorait tout ce qu’il y avait en moi. Je le voyais apparaître derrière mes paupières closes lorsque je cherchais le sommeil… Un brasier rougeoyant qui se nourrissait de mes paysages intérieurs pour porter la destruction plus loin… Il n’y avait plus que ça en moi… J’étais devenu incapable de voir la beauté… Je n’étais plus que rage et souffrance… J’ai cessé de lire, d’écrire, d’aller au ciné, de sortir… Les gens autour de moi se sont mis à m’éviter… Il faut dire que je n’avais pas grand chose de plaisant à leur offrir…

Mon ancien boss m’avait prévenu qu’il y avait de sacrés requins là où j’allais lorsque je lui avais annoncé ma démission… Comment j’aurais seulement pu imaginer un truc pareil… Moi je croyais naïvement que j’y allais pour contribuer au bien de la communauté… Quand la mission s’est terminée il a fallu plus de 6 mois pour que l’incendie s’arrête…

C’est amusant parce que quelques années plus tard j’ai eu l’occasion d’en reparler avec quelqu’un qui avait exercé la même fonction que moi, mais ailleurs… On était au restau, sur une terrasse calme et ensoleillée… à l’évocation de cette période ses yeux ont étincelé et j’ai vu un rictus de rage déformer son visage… A croire que c’était le job qui voulait ça…

J’ai mis des années à me reconstruire… mais c’est une autre histoire, et elle n’est pas encore achevée…

Récemment j’ai dit à quelqu’un que la haine était pour moi une chose à part… Ces lignes sont trop tristes pour que je les lui dédie, mais j’espère qu’elle comprendra mieux ce que je voulais dire ;-)…

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Heidi part en trek

 

Hjerkin… Au beau milieu de la Norvège, s’immerger dans le grand bain de la nature…

Nancy Sinatra… La plus belle façon de marcher (mais puisqu’on vous dit que c’est pour marcher)

Avis de consommateurs… Eux aussi nous font marcher, mais tout de suite c’est moins amusant….

Humeur… Besoin d’ailleurs
Couleurs… miel et azur… comme le blog ;-)

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Jour d’automne…

Sur une échelle posée au dessus des nuages
Tailler les vignes vierges dans le bleu du ciel

Impression étrange que le temps s’écoule au ralenti
Je n’avais pas ressenti un tel calme depuis une éternité

Shhht… Carpe diem ;-)

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Là haut…

Ils me l’ont souvent dit

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.
Ma famille

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Mes profs

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Mes boss…

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Mais mon pauvre ddm…

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…Tu es encore dans les nuages

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Ca m’embête de les contredire…

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Mais…

  ;-)

 

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Une Dame…

Elle aime le vent du large et le silence des cathédrales
Elle a sa vie, ses joies, ses soucis, ses rêves et espoirs
Elle fait ses courses, son ménage et même sa cuisine
Elle a un petit chat noir qui adore jouer dans son jardin

Chez elle c’est tout blanc avec un beau parquet ancien
Il y a des livres, des beaux meubles, des guirlandes
Des étoffes fines et délicates sagement empilées
Qu’elle fait glisser sur sa peau au gré de son humeur

une belle femme presque ordinaire en somme, sauf que
Derrière un de ses fauteuils il y a une très jolie cravache
Toute de cuir au pommeau d’argent finement ouvragé
Et quand d’aventure il lui prend la fantaisie de l’utiliser…

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;-)

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Les fleurs peuvent elles éclore sous la lune ?

C’est avec cette question que Heidi m’avait accueilli lorsque nous nous sommes rencontrés pour la première fois… Bien sur j’avais été totalement incapable de lui répondre… Il faut dire qu’elle a toujours eu le don de me faire perdre mes moyens ;-)… J’ai quand même fini par avoir la réponse, et dans mon propre appartement en plus… C’était l’été dernier, juste avant mon départ pour Bordeaux… par une nuit de pleine lune, bien sûr :-)…

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A l’époque je m’étais dit que c’était forcément un signe qu’elles éclosent juste avant mon départ… et jusqu’à présent les choses se sont plutôt bien goupillées… alors… merci Heidi !!! :-)))

En revanche je ne suis pas du tout certain que les pubs qui agrémentent ces pages depuis quelques mois soient bonnes pour ces jolies fleurs… J’ai mis du temps à m’en apercevoir… J’avais peu de temps à y consacrer dernièrement (je sais c’est mal ;-)… mais surtout quand je me connecte les pages du blog m’apparaissent toujours comme ceci…

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Avouez que ça change agréablement de ce que vous voyez vous … A croire que canalblog ne voulait pas trop que ça se remarque… Remarquez à leur place j’aurais également honte de mettre des trucs pareils en ligne… Sic transit gloria canalbog comme on dit vulgairement…

Je n’ai rien contre le fait qu’ils mettent de la pub… Après tout c’est le prix de la gratuité… Et s’ils tiennent absolument à faire fuir leurs utilisateurs c’est leur problème… En revanche je trouve très discutable (pour ne pas dire autre chose) qu’une plate-forme qui revendique 700 000 blogs ne permette pas d’exporter leurs contenus vers un autre hébergeur… car pour ma part je m’en voudrais beaucoup de laisser les billets et commentaires postés depuis l’ouverture de ce blog en résidence dans cette… chose…

La bonne nouvelle c’est que j’ai du temps à présent (ça ne va pas durer alors il faut en profiter ;-), et aussi qu’il y a des tas de petits utilitaires très bien fichus développés par la communauté du logiciel libre (merci infiniment à l’Oncle Tom et à son excellent canalblog importer, donc ;-)…

… Et au plaisir de vous retrouver sur le nouveau blog de Heidi :-)))

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Pleine lune demain à 21h16 :-)

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