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Un trou de mémoire ?
Category Archives: Parfums de déesses
Carnet de bord
J’étais en train de La ramener chez Elle après un atelier de cordes. Je Lui ai demandé si Elle ne voyait pas de problème que je l’appelle Maîtresse comme je le faisais depuis notre jeu de la semaine précédente. Elle m’a dit qu’au contraire ça lui plaisait beaucoup, et que je pouvais me considérer comme son soumis.
Naturellement c’est contraire à la règle qui veut que ce soit la·e soumis·e qui en fasse la demande, mais justement Elle m’a aussi dit qu’Elle ne veut pas de règles, ni de contrat et je m’en voudrais beaucoup d’aller contre Sa volonté.
Elle a ajouté qu’elle ne savait pas où ça mènerait. Je lui ai proposé de le découvrir ensemble. Sa réponse a fusé aussitôt, comme une évidence
– Avec plaisir !
(Ho ! Merci Maîtresse !!! 🤗)
Pleine lune à 5h08
( Photo : Dan The Ripper )
Des travaux et des jours
Merci aux délicieuses Tess, Mel, Yemanja et Ann’O’Nîmes de se prêter à mes cordes <3
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Pleine lune à 22h53
Male gaze
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C’était la semaine dernière. Le soleil de l’après midi inondait mon appartement à travers la porte-fenêtre. Soudain j’ai vu un curieux motif de lumière sur le mur. Quelque chose de rohrscharien.
Vous y voyez quoi ?
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C’était très beau, étonnant aussi, car je ne comprends pas comment un tel motif peut se former à travers une porte fenêtre rectangulaire, mais il y a certainement une explication.
Un peu plus tard dans l’après midi j’ai attaché une personne que je voyais pour la première fois. Une jeune femme très endurante et très masochiste, le genre de partenaire qu’on peut emmener très loin dans les cordes, tellement loin qu’il faut savoir dire stop à sa place, et redoubler de vigilance donc. Ce genre de partenaire m’a longtemps fait peur, mais en l’attachant j’ai réalisé que je suis beaucoup plus à l’aise avec ça à présent. C’était un beau moment de cordes, comme tous ceux que j’ai pu faire ces derniers mois, pourtant je ne suis pas pressé.e de revoir cette jeune femme. J’aurai plaisir à l’attacher encore, mais pas tout de suite. Je réalise que je cherche davantage une compagne qu’une partenaire de cordes en ce moment, et clairement elle n’est pas compatible avec moi sur ce plan là.
Au début de l’année, déjà, j’avais fait une rencontre de cordes. Très vite on a commencé à se voir toutes les semaines, et bien sur c’est devenu davantage qu’une rencontre de cordes. C’était une belle personne, attentionnée, brillante, fragile et instable aussi, comme je pouvais l’être moi même lorsque j’avais son âge, ce qui m’attendrissait beaucoup. Elle non plus n’était quelqu’un pour moi. On avait de beaux moments et une communication très fluide, évidente mais ça manquait d’intensité. Ca ne m’a pas fait trop de peine quand on a cessé de se voir. On est resté en contact depuis et le temps dira si on peut devenir amis.
J’ai longtemps eu une grande facilité à nouer des liens avec la gent féminine. Il y avait une simplicité, une évidence. La communication, les confidences coulaient de source. Seul bémol, à chaque fois que je rencontrais quelqu’un qui me plaisait je me retrouvais systématiquement confiné en « friend zone ». Ca a duré toute mon adolescence, c’est à dire jusqu’à 35 ans environ ;-). A un moment je me souviens m’être dit que j’en avais assez de faire des rencontres féminines amicales. Quelque chose a changé ensuite. Je suppose que ça c’est joué dans mon attitude, que je ne devais plus émettre les même vibrations autour de moi.
De l’eau a coulé sous les ponts depuis cette époque, beaucoup d’eau. Depuis quelques temps je me dis parfois que j’aimerais bien renouer des amitiés féminines sans arrière pensée de séduction ou d’érotisme, simplement aller à la rencontre de l’autre. Ca devrait être simple mais j’ai du mal. Je me surprends parfois à porter un regard érotisé sur des femmes que j’apprécie énormément et je n’aime pas ça car j’ai l’impression de les ramener à de simples objets de concupiscence ce faisant. Peut être que je prends simplement conscience de ce qu’on appelle le « male gaze » ?
Je trouve que c’est pourtant bien d’apprécier la beauté d’un corps, d’une attitude ou d’une tenue. Ca fait partie de la légèreté, des choses qui rendent le monde plus beau au quotidien. Peut être que l’erreur est simplement de genrer le regard ? Formulée ainsi la réponse semble évidente.
J’ai l’impression que pour moi à un moment il y a eu une sorte de fétichisation du corps féminin. A un moment c’est devenu un objet de fixation érotique. J’ai des images très précises qui illustrent cette évolution : je me souviens du choc ressenti à la vue du string d’une commerciale qui dépassait de son jean pendant qu’elle me déroulait son argumentaire dans une boutique. Ou encore la déferlante du porno chic au début des années 2000, lorsque lorsqu’un érotisme trash s’est soudain affiché partout dans la pub, les galeries d’art, les médias… Est ce que cette vague a fait évoluer les normes, ou est ce juste moi qui suis devenu un obsédé sexuel vers cette époque là ? Formulée ainsi la réponse n’a rien d’évident, mais peut être que ça n’a guère d’importance.
Peut être qu’en l’occurrence l’important est que les personnes qui subissent ce regard dans l’espace public n’ont rien demandé et peuvent légitimement se sentir agressées. En tout cas il me semble que je le serais moi si j’étais à leur place. Il y a aussi le fait que cette fétichisation invisibilise les autres dimensions de la personne, et ce faisant empêche la rencontre authentique, condamnant la relation à rester minimale, étique là où, avec un peu d’éthique…
Ca fait longtemps que j’évite de jeter des regards insistants sur les personnes qui m’entourent, mais je réalise que pour certaines d’entre elles ça revient à ne pas les regarder du tout, simplement parce que je ne peux pas m’empêcher de les trouver très jolies et que je ne veux pas qu’elles se sentent agressées. Mais ça aussi empêche toute forme de relation. La rencontre avec l’autre commence par « je te vois et je te reconnais en tant que personne singulière ».
Enfin bref je veux cultiver un regard plus neutre dans l’espace public, tout en restant léger et capable d’apprécier la beauté. Qu’il puisse y avoir de la séduction, mais simplement que ce ne soit pas une fin en soi mais le fruit d’un dialogue entre adultes désirants. Je veux également nouer davantage de relations avec les gens que je croise, des amitiés profondes où l’on peut se dire les choses que l’on porte en soi, mais aussi nouer des relations légères. Parfois c’est simplement chouette d’être en bonne compagnie autour d’un verre.
Je veux enfin faire une belle rencontre romantique, c’est à dire parfaitement kinky et libre bien sûr, joyeuse, positive.
C’est amusant ce billet commençait par un rayon de soleil et s’achève en lettre au père Noël, ou à la mère Noël plutôt :-). Un billet de saison en somme, à l’approche du solstice.
Pleine lune à 5h37
(Tomi Ungerer)
Poussière d’étoile
Cette année le monde a basculé dans une nouvelle réalité avec l’apparition d’un virus inconnu il y a encore 12 mois. C’est comme une histoire de science fiction devenue réalité, avec le pressentiment étrange que ce n’est qu’un début. Cette crise aura de nombreuses conséquences qui restent à venir. Je suis loin de les saisir toutes, mais c’est, je crois, une bonne clé de la voir comme un révélateur et un accélérateur des mutations en cours, géopolitiques, économiques, culturelles, technologiques…
Il me semble qu’elle s’insère également dans une trame plus vaste, que ce n’est qu’une nouvelle manifestation de la catastrophe écologique en cours, au même titre que la fonte des glaciers, les feux de forets, la perte de biodiversité… Celle ci est juste plus visible et plus perturbante car contrairement aux autres elle nous affecte directement et immédiatement dans notre quotidien. Alors peut-être que ça donnera l’impulsion nécessaire pour réparer le monde ? Si ça pouvait en réveiller au moins quelques un.e.s ce serait un bien pour un mal !
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C’est étrange que la vie continue malgré cette pandémie. Au quotidien ça impacte surtout ma vie sociale. Quand je suis dans les garrigues je m’en tiens à un petit nombre de partenaires de jeux et quelques rencontres en petit comité en respectant des règles de bon sens. C’est plus compliqué sur mes terres natales comme en ce moment, avec le souci de ne pas mettre mes parents en danger. Quand des gens m’invitent je décline ou propose une balade au grand air pour limiter les risques. Entre ça et le dernier confinement mon horizon s’est singulièrement réduit et cette situation m’est pénible, tout particulièrement en cette période de fin d’année.
Ce temps ralenti m’a tout de même laissé du temps pour me demander où je veux habiter quand je serais grand, qui est une de mes grandes questions irrésolue des dernières années. Ceci implique en corollaire de de me demander comment je veux vivre et où je veux aller professionnellement. J’ai les options mais pas encore la réponse. Ce sera une de mes grandes affaires de l’an qui vient, si le monde comme il va m’en laisse l’opportunité, sans compter qu’on a parfois des surprises.
Sur le plan des loisirs ma sensibilité me porte de plus en plus vers la construction en pierre sèche. C’est une envie, et un besoin même, au point que j’ai songé cette année à en faire une activité professionnelle complémentaire. Je ne suis pas encore certain de vouloir franchir le pas. Mes compétences sont limitées, et surtout je veux que ça reste un plaisir, d’autant que c’est une activité harassante. Je me suis fait mal au dos deux fois cette année et ne serais pas surpris que la manutention des pierres y ait contribué, mais c’est tellement joli aussi !
Pour être précis mon dos à certainement aussi souffert d’une prise de poids conséquente depuis un an. Il me semble que c’est très mauvais pour ma santé et pour mon image de moi. Je m’en accommode mais je serais plus heureux et mieux dans mon corps avec 12 kg de moins. C’est un bon objectif je trouve pour l’an qui vient, et apprendre à déplacer les pierres sans se blesser aussi. J’aime bien la douleur parfois mais pas dans ce cas précis !
A ce propos l’exploration physique et sensorielle de mon masochisme fut l’une des grandes et belles affaires de l’année, ainsi que la redécouverte de ma soumission, ou plutôt sa réinvention aux pieds délicieux d’accortes doctoresses, dispensatrices de sensations et maîtresses des portes. Tout ceci a un fort goût de reviens-y, avec une pensée particulière pour le jour où mes cordes se sont faites cueillir à l’improviste par une boucle de cheveux. On ne réalise pas assez combien ça peut être risqué d’attacher parfois ! :-D
Curieusement ça ne m’a pas du tout empêché de reprendre les cordes cette année, bien au contraire même ! J’ai vécu de merveilleux moments de cordes, et retrouvé le plaisir d’apprendre. J’ai notamment eu la chance de nouer des liens avec une chouette partenaire que j’attacherai autant qu’elle le souhaitera. Compte tenu de ses disponibilités j’ai du temps pour d’autres relations suivies, et donc si vous êtes vers Montpellier / Nîmes / Alès / Avignon et intéressée pour faire une ou deux séances par mois du côté d’Uzès je serais enchanté de l’envisager avec vous. Je suis joignable ici, et ma bio d’encordeur est là :-).
J’espère que 2021 sera une année plaisante et constructive sur tous les plans. Je me le souhaite, et je vous le souhaite de tout coeur aussi, chèr.e lecteur.ice qui honorez ce coin des prairies de silicium de votre passage. Santé, paix, amour et accomplissement à vous et vos proches !
Pleine lune à 4h29 :-)
Album d’été
Le jour où j’ai appris à me tenir en public
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Le jour où je me suis retrouvé en l’air
(Cordes : Lady Dae ; photo : Mushroom)
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Le jour où je me suis fait emballer
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Le jour où j’ai pleuré sous un ceinturon
(et le bien que ça m’a fait)
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Le jour où j’ai reçu une carte d’anniversaire (by Cyille)
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ô Fées délicieuses, Reines et Déesses,
Chapines, Ladies, Cavalières,
artiste.s, photographe.s
ami.e.s, témoin.s, complice.s
d’un soir, d’une vie, d’un devenir
Merci pour ces beaux moments !
<3 <3 <3
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Pleine lune à 23h06 !
Somewhere I have never travelled, gladly beyond
Je me souviens avec tendresse de ma toute première nuit avec ma petite Américaine. C’était dans le donjon du club où on venait de faire connaissance. On avait dormi, après un chaste câlin, dans un grand lit en métal au milieu des cages, piloris et autres croix de Saint André. Je devais partir tôt le lendemain. Je m’étais éloigné sans bruit pour ne pas la réveiller, le coeur gros de ne pouvoir la saluer après les merveilleux moments de cordes qu’on venait de partager… Et au moment de partir la voici qui attendait au bord du lit. Irrésistible ! Peu après iel m’avait demandé si j’étais disposé à accepter tout ce qu’iel avait à me donner. Et la réponse était oui. Un oui serein.Tranquille. Evident.
L’amour est venu tout naturellement. Avec notre différence d’âge – 22 et 48 ans – il me semblait avoir une responsabilité spécifique. Sachant comme on peut aimer fort à 20 ans je craignais qu’iel puisse s’enferrer dans un cadre qui l’aurait empêché de se construire une existence à la hauteur de ses possibilités. Avec le recul il me semble avoir surtout projeté ce que moi j’aurais fait à sa place à ce moment là, mais bon ;-). Il n’en demeure pas moins qu’iel avait l’âge où on fait ses premiers pas, après des études super brillantes qui lui ouvraient n’importe quelle carrière de son choix, et que j’aurais eu l’impression de lui voler quelque chose si j’avais tenté de la retenir dans mon coin de garrigue, charmant certes (et en fort belle compagnie ;-), mais tout de même un peu étriqué pour quelqu’un de son envergure.
J’étais, et je suis toujours, un peu gêné aux entournures par le paternalisme implicite contenu dans cette attitude. J’avais conscience pourtant qu’iel était adulte et vacciné.e, tout.e jeune certes, mais capable de décider ce qui est bon ou pas. Simplement je voulais qu’iel se sente libre de choisir, ne surtout pas chercher à l’influencer. « T’aimer sans te posséder », comme le dit très joliment Jacques Salomé. Donner l’espace nécessaire pour un choix libre et éclairé. Après son départ je me suis parfois demandé si cette attitude n’avait pas porté préjudice à notre histoire. Si je n’avais pas fermé une porte en m’abstenant de lui exprimer clairement mon désir qu’elle reste, mais au final il me semble c’est juste une péripétie d’un récit plus vaste, avec des choses qui m’appartiennent, d’autres qui lui appartiennent et qui, bout à bout, font qu’iel est rentré.e.
Bien sur c’était prévu ainsi dès le départ. Une parenthèse a toujours vocation à se refermer. Mais est ce que ça aurait pu devenir autre chose ? Pour ça il a manqué une perspective à un moment, une direction commune. C’était surtout lors de la seconde saison, lorsque son départ programmé barrait l’horizon d’un bout à l’autre… J’avais choisi de profiter de ce joli cadeau de la vie, de vivre ce qu’il y avait à vivre avec légèreté, mais je crains de ne pas être très doué pour la légèreté. J’ai fait de mon mieux, et ne m’en suis pas trop mal sorti je crois. C’était une période déroutante. Je ne ressentais plus l’élan que j’avais ressenti l’année précédente, pourtant j’ai aimé chaque moment qu’on a partagé.
Il me semble davantage nécessaire d’aimer que d’être aimé, mais quelle joie, quel bonheur, quel accomplissement lorsque cet amour est partagé ! Je me suis senti couvert de bienfaits et de bénédictions. Nettoyé jusqu’aux tréfonds, remis à neuf, régénéré par tant d’amour. J’avoue que cette expérience m’a laissé un goût de reviens y et que aujourd’hui, pour la première fois de ma vie je me sens disposé pour une relation dans la durée, comme quoi tout arrive ;-). J’ai aussi appris que ma première relation, ma première fidélité est avec moi même, et que j’ai besoin de beaucoup temps pour moi.
Je l’ai connue par les cordes, mais suis rapidement devenu.e saon soumis.e, ou sa pup plutôt. C’était juste génial. Je m’occupais aussi des tâches domestiques quand on se voyait. Ménage, repas, service, lessive. Ce n’était pas déplaisant, et chouette pour faire péter les stéréotypes de genre, mais je ne le referai plus dorénavant. C’est trop épuisant quand on a déjà une vie professionnelle chargée par ailleurs. A moins que je devienne un jour homme au foyer ? Plus tard quand je serai grand qui sait ? Faut toujours être ambitieux dans la vie :-D
On a fait de moins en moins de cordes avec le temps. En me sentant soumis je n’avais plus l’état d’esprit nécessaire pour faire de bonnes cordes avec iel. Ca m’était déjà arrivé avec d’autres personnes : je ne peux pas être à la fois le soumis et l’encordeur avec une même partenaire. Ce sont deux énergies incompatibles pour moi. Je l’ai fait pourtant. Parce que je savais qu’elle aimait ça et je voulais lui faire ce plaisir, ce qui est une assez bonne raison je trouve.
On faisait beaucoup de gender play encore. C’était chouette d’explorer ce domaine en sa compagnie. Me maquiller, porter des vêtements féminins… C’était facile car je me suis toujours senti.e davantage féminin.e que masculin.e à l’intérieur, mais curieusement c’est devenu moins structurant pour moi. Je suis moi tout simplement. Non binaire. A-genré.e. Ou plutôt ça ne se joue pas dans une apparence, mais c’est peut-être car je n’ai jamais prêté une grande attention à mon apparence ? (C’est d’ailleurs un tort je crois ;-)
Et à présent ?
Notre histoire telle qu’on l’a connue est passée, mais j’aime penser que le lien demeure et qu’on a encore des choses à partager… Ici, là bas, ou ailleurs encore.
Iel vient d’être admis.e dans l’école où iel souhaitait aller, pour apprendre le métier qu’iel a choisi.
Iel est sur son chemin, et cette pensée me remplit de joie et de fierté tandis que je vais sur le mien.
Merci à E.E. Cummins pour le titre
Merci à Ivy et Lux, et à quelques autres
Merci Toi
<3
Pleine lune à 18h47
Lorsque la parenthèse se referma
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Merci, merci, merci ! <3
Lorsque la parenthèse s’était ouverte je pensais naïvement qu’une fois refermée je retournerai à la vie que je menais avant, mais cette vie là n’existe plus en fait, et pas seulement parce que je ne vis plus du tout de la même manière depuis que j’ai arrêté de fumer. Mon paysage intérieur a changé, mes aspirations se sont affinées. J’ai grandi, assurément, beaucoup.
J’écris beaucoup en ce moment, à l’ancienne, stylo, carnet. Au départ il y avait le souhait de recréer une zone anonyme permanente, un havre de paix et d’intimité à l’abri des antennes algorithmiques. Je ne m’attendais pas à retrouver aussi le plaisir de pousser le stylo sur le papier, comme s’il s’animait d’une vie propre sous ma main, volupté qu’aucun clavier ne m’a jamais procuré quand j’y songe.
J’écris ce que je retiens de notre histoire, ce qu’elle m’enseigne. J’aimerais pouvoir en tirer un bilan complet, un tableau panoptique, mais ça me semble très prématuré. Ce que nous avons partagé a semé en moi des graines que je sens à peine germer. Peut être que je pourrai en tirer une synthèse après floraison, si tant est que cette démarche ait un intérêt, ce dont je ne suis même pas persuadé.e en fait. En revanche je suis à peu près certain.e que notre histoire fut plus qu’une parenthèse. Une phrase à part entière, voire tout un paragraphe !
Ces temps ci je pense beaucoup aux bienfaits que j’ai reçu, à toute la tendresse et tout l’amour dont iel a su m’entourer. Lors d’un de nos premiers week-end je me souviens m’être dit que j’avais reçu davantage d’amour en un seul week-end qu’au cours de toute ma vie précédente. Une des choses les plus étonnantes c’est comme j’ai appris à m’aimer à travers ses merveilleuses photos de moi. Je me suis senti.e beau, belle dans ses yeux et ça ça n’a pas de prix… Tous ces jolis portraits que je serai tellement fier.e de publier à la face du monde si je pouvais…
A défaut je vous en offre une en pied, légèrement floutée. J’avais hésité avec un gros plan de mes fesses rougies mais ce n’était pas tellement dans l’esprit de ce billet ;-)
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Pleine lune à 10h30
(avec une jolie conjonction lune – jupiter cette nuit :-)
Voyage en pays de fées
La parenthèse enchantée touche à sa fin. Naturellement ça me perturbe. J’ai des moments de tristesse à cette perspective et dans le même temps je sais que les choses sont comme elles doivent être. Je ne puis m’exprimer en son nom, mais il me semble qu’iel ressent à peu près la même chose.
J’ai parfois, souvent, des moments de gratitude et à chaque fois je me dis que c’est la plus saine des réactions en fait : de la gratitude devant ce merveilleux cadeau de la vie.
Confiance, amour, liberté, vigilance, foi, raison, détachement… et gratitude
[Edit 16 juin : et intuition aussi]
Et du plaisir toujours :-)
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River of earth, by Andy Goldsworthy
Refuge d’art « le vieil Esclangon »
Géoparc de Haute-Provence – mai 2019
Pleine lune à 23h10
Rhapsodi.e.s à trois
Cordes, photos, poses by Morwenn et moi et Rmstitanica <3
Special guest appareance by Hazel <3
Merci Pilar Aldea pour l’inspiration <3
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(Marin DÔôo Douce)
(ca donne des envies de tatoo je trouve ;-)
Equinoxe à 20h58, et pleine lune à 2h42
Pierres bois feu cordes et amour
Professionnellement l’année qui vient de s’écouler marque un aboutissement, et en même temps une déception. Je me réjouissais d’apponter dans un havre mais à l’arrivée je me sens plutôt comme dans une nasse. L’horizon me semble singulièrement rétréci. En même temps c’est peut être juste un fonctionnement ? Une forme de masochisme social qui me pousse à fuir à chaque fois que je peux me poser quelque part ? Je l’ai fait une première fois dans mon premier taf, puis une seconde il y a dix ans… Jamais deux sans trois ?
Pourtant ce que je fais ne manque pas d’intérêt… C’est plutôt modeste par rapport aux choses que j’ai pu faire par le passé mais ça a vachement de sens. Le souci c’est que ça végète. C’est comme une plante qui ne donnerait que de toutes petites fleurs chétives. Ces jours ci je scrute l’horizon et je pense parfois à cet ancien mentor qui disait que si rien ne se passe dans un job pendant un temps donné il vaut mieux partir ailleurs. L’idée de changer encore fait son chemin, mais ce genre de projet se mûrit, se polit et il me semble que j’ai encore des choses à faire par ici avant de partir;-)
Sur le plan amoureux j’aime et me sens aimé comme jamais je ne l’ai été. Je passe tout mon temps libre, mes week-ends, mes vacances, avec iel. C’est à la fois simple, plaisant, jouissif et perturbant. Parfois je me souviens que notre histoire n’est, ne peut être qu’une parenthèse et qu’il faut vivre tout ce qu’il y a vivre. C’est flippant et d’un autre côté c’est le destin de toute chose ? Iel m’enseigne l’absolue nécessité d’aimer au présent, comme si demain n’existait pas, alors merci pour ça, et merci pour les caresses et le petting aussi :-). Maître.esse, amant.e, compagne.on. On explore beaucoup, dont la déconstruction des pronoms, mais ça c’est plutôt normal pour une linguiste je crois ;-)
On fait des cordes, mais pas tant que ça en fait. C’est juste une facette de nos jeux. Au début de notre relation ça m’avait perturbé. J’avais même craint un temps de régresser, puis l’été s’était chargé de me rassurer, avec une série de sessions somptueuses. Puis quelque chose est arrivé vers la fin de l’été : une rencontre inattendue avec une jeune femme volontaire et disponible pour des rencontres de cordes régulières en semaine. Depuis ce temps j’ai la joie et le privilège de travailler les cordes toutes les semaines avec elle. C’est une fine guêpe et une super modèle, avec une belle complicité qui se noue au fil des rencontres.
Pour la première fois je vis deux vraies relations de front, et en toute transparence. C’est une situation assez inédite que je gère du mieux que je peux. Une des principales difficultés est de ne pas me laisser piéger par mes propres représentations. Arriver à déconstruire ce que je sais, ou crois savoir. et m’affranchir de la culpabilité que je ressens parfois à ne pas être tout entier dévolu à une seule personne… Un ressenti d’autant plus curieux que ces deux relations sont assez merveilleusement complémentaires.
Quelque part ça ressemble à une vieille croyance limitante issue d’une éducation ancienne. En règle génerale j’aime assez l’éducation que j’ai reçue, elle porte de belles choses qui méritent d’être perpétuées, mais dans ce cas précis elle me semble quelque peu dépassée, alors choisir de cultiver des relations multiples harmonieuses et bénéfiques me semble un assez bon programme pour les temps qui viennent. Je trouve d’ailleurs particulièrement réjouissant d’écrire ces lignes en cette belle nuit de solstice d’hiver doublé de pluies d’étoiles filantes et je fais un voeu donc, et plusieurs même, car c’est une pluie…
Pleine lune à 18h49…
Belles fêtes de fin d’année, chaleureuses, à vous :-)
Ps. dans quelques jours ça fera pile un an que j’ai arrêté de fumer, et c’est un assez bon motif de fierté je trouve :-)