Category Archives: Marivaudages

Instantané

Elle – Qu’est ce que tu vas faire après mon départ ?

Lui – Pleurer… puis me réjouir… puis ranger

Elle (riant)
– Ben quoi, c’est pas en bordel…

Lui – Naaaaan ;-)

Bon allez je vais ranger…
Un sourire jusque derrière les oreilles :-))))))….

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Fragments et variations

Je revois l’éclat de tes yeux
Lorsque tu as retiré le bandeau
Ces brins de jade et d’azur
Dans leur écrin de céladon

Je revois ton premier regard
Cette envie de t’accueillir en moi
Ce sourire qui creuse tes fossettes
Tes paupières qui s’abaissent

Tes baisers, doux et impétueux
Ta langue autour de ma langue
Ma main en oreiller sous ta tête
Tes cheveux entre mes doigts

Je revois ces chemins humides
Tracés à la pointe de ma langue
Gourmande, conquise, acquise
A ta peau de soie et d’albâtre

Je revois ta vallée des délices
Mon nez qui s’enfonce, s’enivre,
Se noie dans du velours… liquide
La saveur d’un bonbon de corail

Tes mains sur mon visage
Le goût exquis de tes doigts,
Qui coulissent entre mes lèvres
Ma langue, dévouée… Tes yeux

Je revois tes jolis petits petons
Relever la tête et te regarder
Tandis que ma bouche s’affaire
Te dire toute ma joie… d’être là

Je revois ton regard sur moi
Et cette impression étrange
D’être un flocon de poussière
Qui flotte dans la lumière

De tes beaux yeux verts…

Sublimes :-)

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Creative Commons License doigt de miel

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Haïkus shibari

Je te regarde…
Jouir
Bandée

Fleur sur fleur
Te laisser…
Eclore

Une vibration
Une corde… sensible
Tu pars

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Flower power

Il faut qu’on arrête de se voir. Ce n’est pas la première fois que je te le dis et à chaque fois tu me joues ta comédie de larmes et de regrets et je me laisse attendrir.

On dirait un couple qui se chamaille… Pourtant on est juste complices en érotisme depuis 3 ans… On se voit une fois tous les deux mois au plus, et là ça fait six mois que je ne t’ai pas vue. Je ne t’ai pas désirée une seule fois, même les jours où j’aurais aimé sentir un peu de chaleur contre ma peau.

On a grimpé aux rideaux et je n’avais jamais connu de femme fontaine avant toi, ni d’orgasme prostatique, mais c’est devenu morne et triste. Tu m’allumes par mail, tu m’appelles, je fais deux heures de route pour te rejoindre, tu m’allumes encore, puis tu te refuses après t’être faite désirer. Tu me fais penser à un mélange de midinette de 15 ans et de femme mariée. Le pire de l’une combiné au pire de l’autre, et c’est juste pesant.

Il me semble parfois que tu es convaincue que l’érotisme masculin se conjugue uniquement en gâteries, bien agréables certes, de temps en temps. Tu n’as jamais voulu entendre que ma conception du plaisir est plus riche, et que j’aimerais parfois prendre le temps des caresses, des jeux, et de la sensualité. J’adore lorsque tu glisse ta main dans mon pantalon, mais pourquoi faut il que tu te limite seulement à ça ?… C’est amusant, je me fais l’effet d’être une femme qui se plaint que les hommes ne voient en elle qu’un morceau de chair. J’ai des trous aussi, et même des abîmes, mais ceux là tu ne les approcheras jamais, tout simplement parce que tu ne t’es pas demandée une seule fois en trois ans qui j’étais, ni ce que je pouvais apprécier.

J’ai néanmoins toujours adoré te voir t’envoler sous les hommages de mes doigts ou de ma langue, mais à présent c’est comme si tu t’y refusais. Tu me demandes souvent d’arrêter en cours de route, puis tu te caresses devant moi. Au début j’adorais te regarder te faire jouir. A présent je contemple le plafond en me demandant ce que je fais là… Puis je rentre, vaguement soulagé que ce soit fini, jusqu’au jour où tu rappelles pour me dire à quel point tu me désires et ça repart pour un tour. C’est comme si tu voulais mais ne pouvais plus recevoir de plaisir de moi. J’ignore ce qui te fait agir ainsi. Tu es intelligente, et tu le trouveras sans doute. Je ne sais pas comment t’y aider, et je n’ai plus de joie à te rencontrer.

Je sais que c’est plus dur pour un garçon que pour une fille de faire des rencontres sensuelles… Loi de l’offre et de la demande, et privilège de fille, qui choisit, qui élit. Je sais aussi que je ne suis pas le garçon le mieux fichu et le plus parfait, loin s’en faut, que la terre aie jamais porté. Mais je ne vois pas pourquoi ça m’empêcherait d’être moi aussi sélectif dans mes complicités. Je préfère jouir seul que sans désir, sinon ça fait longtemps que je me serais posé.

Une femme qui compte vraiment beaucoup pour moi m’a dit un jour que le genre de complices qui me conviendraient se trouve dans une petite frange (encore une ;-) de la gente féminine, et c’est cette frange là qui m’intéresse. J’aime les rockeuses, les artistes, les poètes, les rêveuses, les joueuses, les aventurières. J’aime surtout les femmes libres dans leur tête, ouvertes aux expériences et à la nouveauté, celles qui osent, celles qui donnent, celles qui savent ce qu’elles veulent et n’ont pas peur d’être honnêtes avec elles même et avec leurs partenaires ; celles qui sont fortes et fragiles à la fois, et pour elles j’irais décrocher les étoiles s’il le faut.

J’aime les êtres solaires, et qu’on ne vienne plus me parler de gens ordinaires.

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Creative Commons License doigt de miel

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Un ange…

Au départ ce furent vos perles
En tapis de billes sur votre bague
En parures solitaires à vos oreilles
En poème à votre cou de nymphe

Puis je remarquais vos yeux noirs
C’étaient deux fontaines de satin
Encadrant votre nez un peu aquilin
Douceur et noblesse font joli duo

Et votre tailleur noir beau contraste
Avec l’or natif de votre chevelure
Ramenée en un joli petit chignon
Noué au fronton de votre nuque

Puis je notais votre teint de rose
Illuminé par une touche de blush
L’encolure ronde et prometteuse
De votre maillot… noir… encore

L’imperfection faisant le diamant
J’ai trouvé ne vous en déplaise
Très mignon le joli petit bouton
qui trônait sur votre pommette

Puis vous avez croisé les jambes
Etait ce votre pantalon cigarette
Si les courbes de votre cuisse
M’ont quelque peu fait fumer ?

Je ne saurais vous le dire

Mais ce furent bien vos pieds bottés
Finement gainés de cuir marqueté
Et les cônes arrondis de vos talons
Qui ont achevé de me charmer…

Aviez vous décelé mon trouble ?
Je vous voyais m’observer en coin
D’un oeil plus intrigué qu’offusqué

Puis la conférence s’est achevée
Vous êtes repartie sous la pluie

Bel ange noir en manteau de cerise
Emportant avec vous vos mystères
Ne laissant flotter dans votre sillage

Que ce modeste hommage


L‘illustration est sans rapport avec le texte, mais je la trouve trop craquante…
et je ne me voyais pas trop lui demander une photo suggestive pour ce blog ;-)

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Creative Commons License Heidi Silicium

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Mon p’tit côté dominateur

Samedi dernier je suis allé voir une vieille complice de
libertinage qui vit à 2 heures de route d’ici. On se voit tous les deux mois
environ, ce qui me va très bien en ce qui me concerne…

Je ne lui ai pas parlé de ce blog… C’est étrange, mais je
crois que ça nuirait à l’équilibre de notre relation. Peut être qu’un jour je ferais des
rencontres coquines par le biais de ce blog… qui sait… et je verrais bien l’effet que ça fait d’avoir une complice qui le lira aussi… Au fond je suppose que c’est une
question de personnes…

Elle m’a sauté dessus un soir, après un restau avec deux autres personnes. C’était assez drôle, je pensais que ce serait simplement une agréable soirée « vanille »,
mais dès notre seconde rencontre elle m’a proposé de lui attacher les mains. Je
ne lui avais absolument pas parlé de mes petites fantaisies, et j’étais à mille
lieues de m’imaginer qu’elle pouvait avoir du goût au SM… A croire que l’intuition féminine existe vraiment ;-)…

De fil en aiguille elle est devenue en quelque sorte « ma »
soumise. Etrange soumise en réalité, qui au début ne supportait pas même une pauvre p’tite tape de rien du tout sur les fesses… ;-)… Je repense au week end qu’on vient de s’offrir et ça me
permet de mesurer le chemin parcouru…

J’ai lu quelque part que l’un des grands plaisirs du
dominateur est de jouer les initiateurs… Je crois qu’il y a de ça. Mais
pour ma part j’ai toujours adoré transmettre la connaissance, alors peut être que chez moi
ce plaisir d’enseigner transcende le simple cadre du SM. Je ne sais plus qui a
dit que c’est de ses élèves qu’il a le plus appris, et c’est bien vrai…

C’est une jolie fleur qui va sur ses 30 ans, très cultivée et curieuse des plaisirs de la vie… Tous les plaisirs car elle n’est pas que soumise et il lui est aussi arrivé
de me dominer à l’occasion… Et parfois on pousse même le vice jusqu’à faire l’amour normalement
(rhoooooooon ;-). Au fond ce n’est qu’affaire d’envies du moment.

Ce week end elle était d’humeur soumise et j’avais bien fait d’emmener mon matériel avec moi… Elle m’a demandé de la cravacher. C’était sa première fois et elle a adoré ça… Et moi aussi d’ailleurs ;-)…

C’est étrange, car je n’arrive toujours pas à mettre des
mots sur le plaisir que je ressens à dominer, peut être parce que j’ai l’esprit
entièrement tourné vers elle quand je la fouette. Pourtant il est bien là, et
se manifeste de façon assez… euh… manifeste… Bah oui les filles, si vous croyez qu’on
peut simuler une érection, nous ;-).

On s’est offert une séance de bondage aussi, avec une corde de 20 mètres… Je me satisfais rarement de mes bondages, mais sur ce coup là j’étais assez content du résultat… ;-). C’était dimanche après-midi… Elle avait mis un joli paréo noué sur la poitrine qui lui faisait comme une cape orangée ouverte sur le devant. J’ai commencé par un bondage des seins par dessus le paréo, suivi d’un karada emprisonnant
ses bras le long du corps… Puis je lui ai mis un collier et l’ai faite s’allonger sur son lit…  Elle s’est
endormie dans ses liens… C’était mignon :-).

Je crois que ce que j’aime surtout quand je domine c’est de
jouer le rôle du « maître de jeu »… Au fond le vrai plaisir c’est de voir à quel point ça la
rend heureuse et détendue d’être dominée… Une chose qu’en tant que soumis je
peux d’ailleurs très bien comprendre ;-). Et puis il y a un côté metteur en scène que j’aime beaucoup… toujours rêvé de faire du cinéma… eXpérimental bien sûr ;-).

Je me sentais toujours un peu bizarre après mes aventures de la semaine dernière et j’ai eu quelques réactions assez étranges au cours du
week end… Ca ne se fait pas trop de partir en fou rire pendant une
fellation. Je lui ai bien fait comprendre que ce n’était pas elle… Bah
oui, je crois que si je taillais une plume à quelqu’un je me sentirais assez vexé
que l’on éclate de rire pendant que je m’applique… Elle l’a bien compris
mais du coup c’était cuit pour la gâterie… Eeeeh m… ;-)…

Elle aussi traverse une période un peu troublée en ce moment, pour d’autres raisons que moi… Elle m’a confié que ce week-end lui avait fait beaucoup de bien lorsque je suis parti, peu après un cunni mémorable… Elle s’était mise au dessus de moi, et j’avais pris ses genoux dans le creux de mes mains pour éviter qu’elle ne se blesse sur le parquet… ça faisait très… hmmm… ;-)

C’est amusant, chacune de nos rencontres à sa tonalité, sa couleur qui lui est propre. Cette fois ci c’était un week end « orange », à la fois sensuel et amical. Il y a quelque chose de très chouette à s’envoyer en l’air
avec quelqu’un à qui on peut parler comme à un ami. On se confie, on se parle de nos vies, de
nos p’tites misères, et juste après on se console sur l’oreiller.
J’ai déjà entendu des gens parler « d’amitié érotique » dans le Midi… Je n’ai jamais entendu cette
belle expression en Alsace, mais c’est bien comme ça que je vis notre
relation. Et à moi aussi ça m’a fait beaucoup de bien d’aller la voir. Ca m’a bien rendu le sourire… J’étais tout léger en rentrant chez moi dimanche soir :-).

On a parfois du mal à se trouver… Et on a même
eu quelques rencontres ratées… Peut-être parce qu’on est tous
les deux assez compliqués sur le plan émotionnel, et que c’est peut être aussi un
peu ça qui nous rapproche… Mais on est toujours arrivé à en parler et ça nous a permis de surmonter nos petites incompréhensions mutuelles. Et au final ça fait une très chouette relation, qui m’apporte beaucoup de plaisir, des tas de sensations
inédites, et nous permet à tous
les deux d’explorer des terres inconnues, elle sa soumission, et moi mon côté dominateur…

Et qui sait, peut être même qu’un jour je ferais un dominateur
crédible…
… Méfiez vous les filles ;-)

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Creative Commons License Heidi Silicium

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La fleur de châtaignier

« On prétend, je ne l’assurerais pas, mais quelques savants nous persuadent que la fleur de châtaignier a positivement la même odeur que cette semence prolifique qu’il plut à la nature de placer dans les reins de l’homme pour la reproduction de ses semblables.

Une jeune demoiselle d’environ quinze ans, qui n’était jamais sortie de la maison paternelle, se promenait un jour avec sa mère et un abbé coquet dans une allée de châtaigniers dont l’exhalaison de fleurs parfumait l’air dans le sens suspect que nous venons de prendre la liberté d’énoncer.
– Oh mon Dieu, maman, la singulière odeur, dit la jeune personne à sa mère, ne s’apercevant pas d’où elle venait… mais sentez-vous, maman… c’est une odeur que je connais.
– Taisez-vous donc, mademoiselle, ne dites pas de ces choses-là, je vous en prie.
– Eh pourquoi donc, maman, je ne vois pas qu’il y ait de mal à vous dire que cette odeur ne m’est point étrangère, et très assurément elle ne me l’est pas.
– Mais, mademoiselle…
– Mais, maman, je la connais, vous dis-je ; monsieur l’abbé, dites-moi donc, je vous prie, quel mal je fais d’assurer maman que je connais cette odeur-là.
– Mademoiselle, dit l’abbé en pinçant son jabot et flûtant le son de sa voix, il est bien certain que le mal en lui-même est peu de chose ; mais c’est que nous sommes ici sous des châtaigniers, et que nous autres naturalistes, nous admettons en botanique que la fleur de châtaignier…
– Eh bien, la fleur de châtaignier ?
– Eh bien, mademoiselle, c’est que ça sent le f… »

Sade – la fleur de chataigner (spécial clin d’oeil ;-)

Moralité : si un jour vous construisez une maison biologique… évitez d’utiliser des chataîgniers ;-)…

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Premiers émois

Elle se remet doucement de sa récente jouissance
S’étire comme une chatte dans les rayons du soleil
Qui ruissellent par l’embrasure de la fenêtre ouverte
Prend son air de Joconde lubrique. Une petite fessée ?

Je m’étonne. Elle s’y est toujours refusée. Maintenant ?
Elle hoche la tête, son sourire est déjà plus explicite
Et cette lueur dans l’oeil… Que je connais bien… A force
Que voulez vous ? j’ai toujours été d’un naturel conciliant

Elle me demande un disque… Death in Vegas
Je choisis… Massive attack vs Mad Professor
Que voulez vous ? Il m’arrive aussi d’être contrariant
Et j’aime bien la taquiner, la petite ingénue… Parfois

Elle boude un peu
Je la charrie
Fausse soumise va
Ca la fait rire

Je m’installe et lui fais signe d’approcher en tapotant mes cuisses
Elle comprend le message, vient s’allonger en travers de mes jambes
Et enfouit sa tête entre ses bras, croise ses chevilles
Je me cale contre le mur. Ses fesses sont juste à la bonne hauteur

Je lui caresse les jambes. Que ressent elle en ce moment ?
Quelques papouilles dans son dos pour réveiller le désir
Au creux de ses reins. Je tente de me glisser entre ses cuisses
Elle reste obstinément close. Son plaisir est encore trop récent.

C’est bête, car moi je ne m’en lasse jamais. Dure dure est ma vie de libertin
Il n’y a pas que ma vie qui soit dure d’ailleurs… Mais c’est une autre histoire
J’explore le fond de sa vallée profonde. Ca la crispe. Elle est parfois si pudique
J’échauffe ma main, la pulpe de mes doigts sur ses lobes tendres et charnus.

Au début je me cale sur la musique, puis c’est l’instinct, qui m’inspire
Piano, allegro. A plat, en biais, avec la paume, du bout des doigts…
Et des caresses en interlude. Beaucoup de caresses, des tas de caresses
Avant de recommencer. Une main, deux mains. Je m’enhardis. J’alterne, je combine

Son premier gémissement. Je m’offre une pause pour lui donner le temps de s’habituer
J’apaise sa chair. Pas d’incursions déplacées. Ce serait dommage qu’elle se braque.
Elle est prête, je crois, pour la suite. Mes doigts trépignent déjà sur sa peau
Sévices ou caresses ? Bien malin qui saurait le dire… Parfois… Ma main se lève.

Elle émet un soupir sonore… ses cordes vocales soudain animées d’une vie propre
Des ondes concentriques fleurissent sur sa peau au rythme de mes impulsions.
J’ai l’impression de jouer du djembé. Je la pousse, un peu, vers ses retranchements…
Puis calme le jeu, je tapote, je taquine, j’agace. J’espère qu’elle apprécie ce répit

Elle se tait, parfaitement immobile… Marrant, ce n’est pas son genre d’être stoïque.
Sa peau de princesse commence a présenter d’intenses variations chromatiques
Des petites boursouflures naissent sous mes doigts. J’élargis mon rayon d’action
Piano sur le haut des cuisses… si fragiles… Allegro ma non troppo sur les hanches.

Elle gémit, jappe, ahane au rythme que je lui impose. Je l’empêche de toucher terre
Je veux la maintenir à feu moyen, la faire glisser sur un flot de sensations pures
A mi chemin des berges du plaisir et de la douleur, vers les rapides de la jouissance
Je me plais a imaginer les secrètes luisances d’une fleur momentanément inaccessible

Mais peut être que je m’avance un peu. C’est sa première fois.
Je ne veux rien lui demander, ça risquerait de rompre le charme.
Alors je lui annonce la fin prochaine de la séance. Encore cinq tapes.
Et lui demande de choisir… piano ou allegro… Mais elle ne veut pas choisir

Puisque c’est comme ça j’opte pour le feu d’artifice, le final Wagnérien
1, 2, 3, 4… Prête pour la der des der ? Elle hoche la tête, se contracte
J’hésite entre une pichenette et quelque chose de vraiment mordant
Je suis parfois retors… et puis il faut en garder pour la prochaine fois…

Elle ne dit rien. Pas un mot. Je lui demande si elle veut bien que je me lève.
J’ai repéré un tube de crème dans sa salle de bains. A la fleur d’oranger.
J’en mets trop. Un peu anxieux d’avoir quelque chose à me faire pardonner
Je la masse de la tête aux pieds. Elle a les fesses brûlantes, ou ce sont mes mains

Je m’assieds devant les barreaux du lit, juste en face de son visage
Je nous allume deux cigarettes. Elle n’est pas certaine d’avoir aimé.
Elle fume en silence. Veut se lever. Vacille. Me dit qu’elle a le tournis
Qu’elle se sent vannée, vidée de toute son énergie, rit de son état. .

Elle revient s’allonger sous mes yeux. Je me dis qu’elle va s’assoupir
Elle m’observe derrière ses paupières mi closes, et commence a parler.
Elle est détendue, souriante, volubile. Je ne l’ai jamais vue aussi joyeuse.
Elle éclate de rire en m’avouant qu’elle aurait été très frustrée…

… Si j’avais conclu sa première fessée par une simple pichenette…

Il faut que je parte. Je lui dis qu’on m’attend, loin de chez elle.
Elle m’ouvre sa porte, me présente sa fleur gorgée de rosée
Et me demande si je ne peux vraiment pas rester encore un peu.
Que voulez vous ? J’ai toujours été d’un naturel conciliant…

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Vendredi dernier…

… J’avais entrepris une tournée des bars avec un ami de passage. Au cinquième nous nous sommes retrouvés – passablement imbibés – dans un de mes lieux préférés à Strasbourg, un bar underground totalement inclassable fréquenté par toutes sortes de gens, plutôt des alternatifs en règle générale, mais tout le monde y est bienvenu. J’aime bien l’idée de mixité, de  » cross-over  » entre des gens de tous horizons, c’est malheureusement de plus en plus rare, à Strasbourg du moins. Deux filles se sont approchées de notre table, et l’une d’elle est venue, sans un mot, se frotter contre moi. Elle a pressé ses seins contre moi, d’abord l’un, puis l’autre… je pouvais sentir la texture de son soutien gorge sous son t-shirt (bon, ça ne vaudra jamais un toucher naturel ;o)… puis elle est retournée danser au sous sol avec sa copine.

C’est drôle comme cette histoire me trotte dans la tête. Je me demande ce qu’elle avait en tête. Bah, peut être que je l’aurais su si j’avais songé à lui sourire et à la vouvoyer du regard… Mais… Sur le coup j’ai été simplement pris au dépourvu par son geste, et je me suis senti… stupide, au sens étymologique de ce mot :  » frappé de stupeur  » ;o). Mais quand j’y repense… quelque part j’ai l’impression qu’elle m’a apposé un tampon… son tampon… et j’aime bien cette idée :-). Je ne sais pas comment elle s’appelle, ni où elle est. Je ne la reconnaîtrais certainement jamais si je la croisais dans la rue, mais j’espère qu’elle va bien, et qu’elle a passé un bon week-end.

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Au bonheur des dames

Je viens de réaliser que je n’ai jamais osé aborder une femme inconnue qui s’était mise sur son 31. Pourtant ce n’est pas faute d’en connaître et d’en fréquenter, mais c’est vrai que, très bien habillée et très bien maquillée une femme inconnue devient intimidante et inaccessible.

Ce doit être la version vanille de la dominatrice fétichiste, ou peut être son pendant public, juste avant que la nuit tombe et qu’elle revête d’autres parures… à moins, naturellement, qu’elle ne préfère simplement se dévêtir pour se révéler dans toute sa splendeur lumineuse.

Cela dit j’ai aussi quelques amies qui vivent, je le crains, leur apparence comme une contrainte sociale… C’est dommage. Le charme est une lumière qui vient de l’intérieur. Pas besoin, ne vous en déplaise, de maquillage ou de beaux vêtements pour être belle et désirable. Le plus triste c’est quand ça devient une habitude, quand on s’habille pour aller acheter une baguette comme on va au bureau… machinalement.

C’est un jeu en réalité. Et un rituel de bien être. Et il n’y a pas de règles, si ce n’est le bonheur des Dames :o).

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