Au temps des lucioles…

Je ne sais pas trop ce qui m’a pris… C’était peut être car
je revenais d’une très jolie séance et que je me
sentais au début d’une aventure qui allait changer ma vie… (et d’ailleurs que croyez vous qu’il arriva ;-)…

Toujours est il qu’en passant près de Berne j’ai soudain eu envie de revoir les façades majestueuses de l’Eiger et de la Jungfrau, les chalets de Grindelwald, et les cascades du val de Murren… tous ces lieux que j’avais si souvent parcourus à pieds ou à skis quand j’étais enfant…

A
la fin de la séance les deux demoiselles m’avaient demandé de garder mon bondage jusqu’à la maison… 4 heures de route avec un karada sous ses
vêtements… comme un habit de lumière invisible… C’était un peu irritant par endroits, surtout à la naissance des fesses ;-), mais j’aimais beaucoup sentir leurs cordes sur ma peau… C’était comme un lien qui continuait à me rattacher à elles
même après que nous ayons pris congé…

Il faisait déjà nuit lorsque je suis arrivé à Grindelwald… J’avais gardé l’image d’un village de chalets assoupis sous la neige, et là je me retrouvais projeté dans une sorte de cousin alpestre du Miami Art Deco District… J’ai traversé les rues noires de monde, laissant dans mon sillage un monde flottant de boutiques de luxe et d’enseignes en japonais… Sans regrets… J’avais besoin d’autre chose à ce moment là…

Je suis allé jusqu’au bout de la route, là où elle se transformait en un simple chemin qui grimpait en méandres entre les mélèzes… J’ai continué à pied sous la lune et les étoiles, en direction des masses imposantes et apaisantes des trois soeurs de l’Oberland… à peine troublé par quelques vététistes qui descendaient tardivement de la montagne à la lueur de leurs frontales, tels des essaims de lucioles.

Puis je me suis assis au dessus de la vallée… J’y suis resté un long moment tel un roi sur son trône de pierre, en caressant amoureusement mes cordes dans la lueur bleutée du clair de lune et en savourant la douceur de cette belle nuit d’été à peine rafraîchie par la proximité des neiges éternelles…

Il n’y avait plus de lucioles lorsque je suis redescendu… Il ne restait que le chant des torrents… et je n’avais pu m’empêcher de songer que s’ils grondaient plus fort que dans mon souvenir ce devait être car les glaciers fondaient plus vite que d’habitude en cet été caniculaire… C’était en 2003… et j’ai gardé le karada jusqu’au lendemain ;-)…

Je ne sais pas pourquoi cet épisode m’est revenu aujourd’hui, mais avec le recul il me semble que c’est ce jour là que j’ai commencé à comprendre que le monde de mon enfance avait cessé d’exister… Pas de nostalgie, ou pas encore peut être ;-), mais depuis ce temps là j’ai parfois l’impression d’avancer dans un brouillard qui commence à peine
à s’estomper ;-)…

C’est amusant aussi que ça se soit déroulé juste sur les Marches du pays de Heidi… Je ne la connaissais pas encore à cette époque… mais c’était peut être un signe du destin ;-)…

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