Monthly Archives: mai 2008

Au bonheur des dames

Je viens de réaliser que je n’ai jamais osé aborder une femme inconnue qui s’était mise sur son 31. Pourtant ce n’est pas faute d’en connaître et d’en fréquenter, mais c’est vrai que, très bien habillée et très bien maquillée une femme inconnue devient intimidante et inaccessible.

Ce doit être la version vanille de la dominatrice fétichiste, ou peut être son pendant public, juste avant que la nuit tombe et qu’elle revête d’autres parures… à moins, naturellement, qu’elle ne préfère simplement se dévêtir pour se révéler dans toute sa splendeur lumineuse.

Cela dit j’ai aussi quelques amies qui vivent, je le crains, leur apparence comme une contrainte sociale… C’est dommage. Le charme est une lumière qui vient de l’intérieur. Pas besoin, ne vous en déplaise, de maquillage ou de beaux vêtements pour être belle et désirable. Le plus triste c’est quand ça devient une habitude, quand on s’habille pour aller acheter une baguette comme on va au bureau… machinalement.

C’est un jeu en réalité. Et un rituel de bien être. Et il n’y a pas de règles, si ce n’est le bonheur des Dames :o).

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Les friches

J’aime bien les friches industrielles.

C’est, je crois, le dernier endroit de la planète où peut prospérer une nature vierge, sans que personne ne s’avise de la modeler ou de l’exploiter. Paradoxal non ?
Personne ne s’y intéresse… ou très peu de gens disons… En général ce serait plutôt « Une ballade dans une friche industrielle ? Beeeurk vous n’y pensez pas, donnez moi plutôt un club hotel en Egypte… oui celui qui est en promo dans votre vitrine s’il vous plaît »… Bah, il en faut pour tous les goûts et puis c’est plutôt bien comme ça… car pendant ce temps là…

Les petites souris peuvent à nouveau danser entre les boogies rouillés lorsque les chats vont s’empiffrer à Hourgada. Les plantes sont discrètes, tellement communes sous nos latitudes que nul n’y prête plus attention. Elles déploient leurs halliers sur les plate formes des wagons, et leurs feuilles font des écrins de verdure aux tags à demi masqués. Des insectes vont et viennent, s’entrecroisent, virevoltent. Des petits papillons papillonnent gaiement autour d’une tige de métal rouillé enveloppée d’une résille de liseron. Leurs ailes irisées resplendissent sous la lumière chaude du soleil et semblent palpiter d’une vie qui leur est propre. Est ce un rêve ? Est ce la réalité ?

Les friches industrielles sont des terres de reconquête, des zones de guérison. Il faudra des siècles pour achever le processus.

Et alors ?

Il a fallu des siècles pour bâtir les cathédrales, et puis je trouve que ce n’est pas si laid comme ça.

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