…de la galerie shibari 2015…
Et pleine lune cette nuit à 2h45 :-)
Alva Bernadine … Charnelle
Unist’ot’en … Engagée
Jati Putra… Créative
Couleurs…Lune et prune
Humeur… Décidée
Bonne année 2016 !…
Avec beaucoup, beaucoup, beaucoup d’amour
(et des cordes ;-)
Nous sommes au restaurant, l’horloge a tourné… il reste moins de 2 heures avant le train qui doit me ramener dans le sud… et dans ce laps de temps je dois encore récupérer mes bagages dans un lieu situé à une soixantaine de kilomètres de là…
Je regarde mon hôtesse d’un air navré… Bien sûr j’avais emporté mes cordes lorsque nous étions partis en balade le matin (il faut toujours avoir des cordes sur soi), mais là je réalise que nous n’aurons même pas le temps de jouer sous un arbre accueillant le temps d’une pause sur le chemin retour…
La belle m’envoie un regard malicieux depuis la banquette arrière de la voiture. Il y a des étincelles qui pétillent dans ses beaux yeux grands ouverts… Elle dit son désir là, tout de suite… Maintenant.
Le conducteur de la voiture, un vieux Monsieur tellement chouette que j’espère bien être comme lui quand j’aurai son âge, nous dit que ça ne lui pose pas de problème.
Je me faufile entre les sièges. Elle a déjà extrait les cordes du sac… me tend ses jolies menottes fines avec le plus beau des sourires. La corde glisse et s’enroule sur son corps émouvant, suit ses courbes serpentines, de concert avec le chemin qui file dans ce beau vignoble de Bourgogne, Peu à peu la belle s’étire, se tend, se pare, telle une fleur sur le point d’éclore… Il n’y a que nous dans notre bulle, et je la rejoins dans l’immanence de l’instant…
Je ne connais pas de mots pour décrire ce que j’ai ressenti à ce moment là… Avec le recul je réalise que Je l’ai mise dans une position d’exhibition dans cet habitacle exigu serti de vitres… Rien de prémédité, juste l’inspiration du moment… Ou était ce la corde qui nous dictait sa vérité, telle le calame du scribe dans la glaise fine et tendre ?
J’ai attaché sa tête contre ma cuisse, et lui ai longuement caressé le visage… Autour de l’habitacle filant à 130 km/h sur l’autoroute, les voitures, les camions semblaient glisser au ralenti… Mais en avait elle seulement conscience… ma délicieuse Joséphine ?
Je l’ai libérée très doucement, une descente toute en massages et caresses tandis que nous nous approchions du point d’arrivée… Nous étions calmes et silencieux, tellement immobiles que le conducteur a jeté un regard en arrière, comme pour s’assurer que tout allait bien… La belle émergeait doucement de sa rêverie de jute… Il a ramené son attention sur la route. De profonde la paix est devenue absolue… Jusqu’à l’arrivée…
Ce fut un immense moment de tendresse et de partage… Un moment de joie aussi, et un moment qui a beaucoup de sens pour moi enfin…
C’est amusant qu’il se soit produit à Dijon… une ville qui demeure pour moi une source de moments inoubliables, le lieu de tous les possibles… Ceci étant posé il est très clair que cette vérité, et quelques autres en sus, s’applique tout autant à la délicieuse jeune femme qui m’a fait vivre ce moment… ô Muse
Merci, merci, merci ! :-)
Pleine lune à 23h44
Il y a quelques années j’ai participé à un atelier sur le « savoir dire non » lors du festival Xplore Paris (excellent rendez vous consacré aux sexualités créatives et à la communication sensuelle, devenu entre-temps Erosphère, auquel j’espère bien assister derechef). Le principe de l’atelier était simple : une cinquantaine de personnes rassemblées dans une salle. Un participant sur deux se fait bander les yeux avec pour consigne de dire non à chaque fois que quelqu’un le touche… Au bout d’un moment on inverse les rôles et ceux qui avaient les yeux bandés devenaient eux même passants caressants.
Dans un premier temps il fallait dire simplement non, sans y mettre d’intonation particulière… Ca a duré 10 minutes environ, puis dans un second temps il fallait dire non avec davantage d’énergie… Et là j’ai senti monter une curieuse agressivité en moi, comme si quelque chose se libérait en moi… Dans un troisième temps on pouvait laisser éclater sa colère… Tout devenait permis, y compris attraper la personne qui vous avait touché… Et là je me rappelle avoir assisté, et participé aussi ;-), à des scènes étonnantes…
Le plus surprenant était qu’en laissant filer mes émotions, tandis que j’avais les yeux bandés, je réalisais qu’il y avait des contacts qui ne me donnaient pas du tout envie de dire non… bien au contraire même… Je continuais à dire non car c’était la consigne, et je suis un garçon très consciencieux, si, si ;-), mais tout en moi me portait à dire oui…
Paradoxalement c’est là que j’ai réalisé toute la valeur du oui… C’est idiot mais je n’avais jamais mesuré à quel point un oui peut être profond et sincère avant d’apprendre à dire non…
Ca a été pour moi une des expériences les plus marquantes de ces dernières années, et les plus formatrices également…
A l’époque j’en avais écrit ces quelques lignes
(..) Pour ce qui est d’Xplore j’en retiens avant tout l’apprentissage du non… Quelque chose que j’ai toujours eu du mal à faire car je n’aime guère être celui qui refuse… Cette attitude part d’une bonne intention, mais il se murmure que l’enfer en est parfois pavé, et je m’autoriserai dorénavant à poser des limites avec, je l’espère, élégance et délicatesse…
Ca m’a aussi permis de mieux accepter de ne pas plaire parfois… Au cours des ateliers Il m’est arrivé de croiser des gens qui ne souhaitaient manifestement pas entrer en contact avec moi… En temps normal ça m’aurait blessé, mais là il suffisait d’aller vers quelqu’un d’autre et ça finissait toujours par déboucher sur un échange… Une grande leçon pour moi…
En corollaire j’en déduis que j’ai moi aussi le droit de refuser un contact qui ne me conviendrait pas… Parce que dès lors que je ne plais pas à tout le monde pourquoi est-ce que tout le monde devrait me plaire ?… (…)
J’a été confronté à ce cas de figure récemment… Une rencontre de cordes où je n’ai rien ressenti de particulier… La demoiselle était charmante pourtant, une personne affable et agréable, plaisante. Pourtant l’alchimie n’était pas au rendez vous. Je ne saurais dire à quoi ça tenait… et en fait ça n’a pas tellement d’importance tant il est vrai que seul le ressenti fait loi en ce domaine…
La demoiselle avait beaucoup aimé et ça m’a fait de la peine de lui dire que quelque chose n’avait pas fonctionné de mon côté et qu’on ne pouvait pas continuer à se voir… Mais je sais que j’ai fait ce qu’il fallait… Subie ou infligée c’est la règle de ce type de rencontre et si l’on n’est pas disposé à l’accepter mieux vaut se trouver une autre occupation…
Et surtout à quoi bon nouer une relation qui ne serait pas le fruit d’une envie partagée ?…
Sans préjuger de l’envie de l’autre pour ma part j’espère simplement que, lors de ma prochaine rencontre, tout en moi me portera à dire oui, encore !…
Parce que rien ne vaut la durée pour nouer des liens :-)
Pleine lune demain à 13h05…
;-)
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Pleine lune cette nuit à 4h51…
Et pour ceux qui vivraient sur une île déserte (y en a)…
Eclipse totale de lune cette nuit à partir de 2h11 :-)
Ces jours ci je pense souvent à cette dépression que j’avais faite il y a très longtemps… 4 ans de galère au tournant de la vingtaine, que je raconte ici, dans ce billet qui date des débuts du blog…
Avec le recul je réalise qu’à l’époque j’avais tout pris sur moi… Si ça n’avait pas marché c’était forcément de ma faute… que je ne valais pas tripette, que je ne méritais aucune considération, que je ne pouvais m’en prendre qu’à moi… Je ne crois pas avoir formulé les choses ainsi à l’époque… mais implicitement j’avais intégré cette donnée… et j’ai vécu avec pendant plus de 20 ans…
Puis, il y a quelques mois j’ai réalisé que si ça n’avait pas marché c’était aussi, surtout, parce que j’avais eu une gamine immature en face de moi, qui avait préféré disparaître sans un mot plutôt que de dire simplement non merci mais ça ne m’intéresse pas, ce qui était son droit le plus strict…
Une hstoire s’écrit toujours à deux… Après la difficulté c’est de savoir ce qui relève de l’un et de l’autre…
J’ai longtemps refusé toute idée de vie en couple parce que je ne supportais pas l’idée d’être responsable du bien être de l’autre. Ca me semblait être un poids écrasant, une charge insurmontable. Avec le temps j’ai fini par comprendre que c’est précisément le genre de pensée qui empêche toute relation : se dire qu’on est responsable du bien être de l’autre… ou inversement compter sur l’autre pour assurer son propre bien-être… et ça aussi c’est une erreur que j’ai trop commise… attendre de l’autre qu’il assure mon salut… Ca m’a accompagné toute ma vie d’adulte je crois… le fol espoir d’une main tendue qui effacerait tout mes soucis… mais que l’on vive seul ou accompagné on n’est jamais responsable que de son propre bien-être…
J’ai compris ça l’an dernier, à peu près au moment où je réalisais… que j’avais eu une gamine immature en face de moi… il y a 27 ans…
C’est Carl Gustav Jung qui disait que nul ne peut avoir de relation avec l’autre s’il n’en a pas d’abord une avec lui même, et plus j’avance plus je mesure à quel point c’est vrai.
Après je crois aussi que quand deux âmes se trouvent il se produit quelque chose, une alchimie qui fait grandir et franchir une marche. Et là ça devient carrément magique…
Pleine lune ce soir à 20h37
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Comment ça des influences extérieures se sont glissés dans les photos ? ;-)
Pleine lune à 4h21…
(et bonnes vacances aux profs, juilletistes… à tout ceux qui partent… ou pas ;-)