Il faut qu’on arrête de se voir. Ce n’est pas la première fois que je te le dis et à chaque fois tu me joues ta comédie de larmes et de regrets et je me laisse attendrir.
On dirait un couple qui se chamaille… Pourtant on est juste complices en érotisme depuis 3 ans… On se voit une fois tous les deux mois au plus, et là ça fait six mois que je ne t’ai pas vue. Je ne t’ai pas désirée une seule fois, même les jours où j’aurais aimé sentir un peu de chaleur contre ma peau.
On a grimpé aux rideaux et je n’avais jamais connu de femme fontaine avant toi, ni d’orgasme prostatique, mais c’est devenu morne et triste. Tu m’allumes par mail, tu m’appelles, je fais deux heures de route pour te rejoindre, tu m’allumes encore, puis tu te refuses après t’être faite désirer. Tu me fais penser à un mélange de midinette de 15 ans et de femme mariée. Le pire de l’une combiné au pire de l’autre, et c’est juste pesant.
Il me semble parfois que tu es convaincue que l’érotisme masculin se conjugue uniquement en gâteries, bien agréables certes, de temps en temps. Tu n’as jamais voulu entendre que ma conception du plaisir est plus riche, et que j’aimerais parfois prendre le temps des caresses, des jeux, et de la sensualité. J’adore lorsque tu glisse ta main dans mon pantalon, mais pourquoi faut il que tu te limite seulement à ça ?… C’est amusant, je me fais l’effet d’être une femme qui se plaint que les hommes ne voient en elle qu’un morceau de chair. J’ai des trous aussi, et même des abîmes, mais ceux là tu ne les approcheras jamais, tout simplement parce que tu ne t’es pas demandée une seule fois en trois ans qui j’étais, ni ce que je pouvais apprécier.
J’ai néanmoins toujours adoré te voir t’envoler sous les hommages de mes doigts ou de ma langue, mais à présent c’est comme si tu t’y refusais. Tu me demandes souvent d’arrêter en cours de route, puis tu te caresses devant moi. Au début j’adorais te regarder te faire jouir. A présent je contemple le plafond en me demandant ce que je fais là… Puis je rentre, vaguement soulagé que ce soit fini, jusqu’au jour où tu rappelles pour me dire à quel point tu me désires et ça repart pour un tour. C’est comme si tu voulais mais ne pouvais plus recevoir de plaisir de moi. J’ignore ce qui te fait agir ainsi. Tu es intelligente, et tu le trouveras sans doute. Je ne sais pas comment t’y aider, et je n’ai plus de joie à te rencontrer.
Je sais que c’est plus dur pour un garçon que pour une fille de faire des rencontres sensuelles… Loi de l’offre et de la demande, et privilège de fille, qui choisit, qui élit. Je sais aussi que je ne suis pas le garçon le mieux fichu et le plus parfait, loin s’en faut, que la terre aie jamais porté. Mais je ne vois pas pourquoi ça m’empêcherait d’être moi aussi sélectif dans mes complicités. Je préfère jouir seul que sans désir, sinon ça fait longtemps que je me serais posé.
Une femme qui compte vraiment beaucoup pour moi m’a dit un jour que le genre de complices qui me conviendraient se trouve dans une petite frange (encore une ;-) de la gente féminine, et c’est cette frange là qui m’intéresse. J’aime les rockeuses, les artistes, les poètes, les rêveuses, les joueuses, les aventurières. J’aime surtout les femmes libres dans leur tête, ouvertes aux expériences et à la nouveauté, celles qui osent, celles qui donnent, celles qui savent ce qu’elles veulent et n’ont pas peur d’être honnêtes avec elles même et avec leurs partenaires ; celles qui sont fortes et fragiles à la fois, et pour elles j’irais décrocher les étoiles s’il le faut.
J’aime les êtres solaires, et qu’on ne vienne plus me parler de gens ordinaires.
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doigt de miel
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