« Emerge déjà une nouvelle génération (…) : des gitans digitaux, des trèshumanistes, des cyberbères, des notechs, des artistes hackers-ouverts, des technonnes ou des biopunks. Pour elleux, la tech est native, un biome, un humus, le flux où ils nagent, le flot d’où iels parlent. Elles paieront en crypto, checkeront dans le Reverse, goberont des ayahuascaps ou snifferont de la neuroïne en cuisinant des psylocybes. 100% organic !
Je les imagine bien surfer nus, de nuit, sur une plage californienne avec leurs bracelets de données tintant aux chevilles et leurs dreads pulsant du dub au bout de leurs tresses de fibre optique. Je les vois crawler ensemble pour leurs potes affalées sur un canap, à dix mille bornes de là, et leur envoyer dans le Reverse les sensations de l’eau glacée, des muscles à la limite de la crampe, cette écume qui ramone les narines et du corps qui se dresse soudains sur la planche en palette de récup pour trancher la vague sous la lune rousse. » (Alain Damasio, Vallée du silicium, p.159)
Pleine lune demain à 9h43