Rope story

Je n’ai jamais fait si peu de cordes que l’an dernier depuis que j’ai entamé mon chemin sur cette voie. Pendant un temps je me suis même dit que je n’en ferai peut être plus jamais, puis… chassez le naturel ! ;-). Et puis ce temps n’a pas été perdu. C’est, c’était comme une respiration, une plage de dormance entre deux cycles et un temps pour mesurer le chemin parcouru depuis mes premières tentatives aussi.

A l’époque le monde des cordes était très confidentiel. il n’y avait pas de communauté là où j’habitais. J’avais juste cette envie qui m’habitait depuis aussi loin que je me souvienne, et la chance de rencontrer quelques partenaires qui n’avaient pas froid aux yeux, souvent par le biais de ce blog d’ailleurs.
Merci Heidi donc, et merci Home aussi de t’être prêtée à mes premiers pas, et merci à quelques autres encore.
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Puis ce fut le temps des premiers workshops, lorsqu’il est devenu possible de prendre des cours ou d’aller à des jams. Ce fut le temps d’une immense transformation intérieure, qui alla bien au delà des cordes, et qui m’a donné l’assurance nécessaire pour encorder. C’est là aussi que j’ai commencé à comprendre l’effet que pouvaient faire les cordes sur mes partenaires… L’infinie palette des effets qu’elles peuvent procurer. Quelle belle, magnifique, sublime découverte que celle ci ! :-D
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Puis vint une volée de marches gravies au pas de charge, un envol, avec la meilleure partenaire imaginable pour un apprenti encordeur : Naïs, une guerrière des cordes qui m’a challengé comme personne ne l’avait fait jusqu’alors. Elle habitait à l’autre bout de la France et on s’enfilait d’authentiques marathons quand on se voyait, des semaines entières de cordes à chaque fois qui nous laissaient l’un et l’autre épuisés. Mais quels résultats aussi !


J’ai attaché beaucoup de monde à cette période, des femmes et quelques hommes, des personnes binaires, non binaires, transgenres. Il y avait une sorte d’exaltation en moi. Un besoin d’explorer, de multiplier les expériences, les interactions. Ca avait sans doute à voir avec l’égo aussi. Une amie m’avait dit à l’époque que j’avais une revanche à prendre, et c’est possible en effet. Ceci étant posé il me semble que beaucoup d’encordeur.se.s passent par cette étape à un moment… Et puis cette « frénésie » m’a permis de faire de belles rencontres…

A un moment j’ai ressenti le besoin de me centrer sur un petit nombre de partenaires. J’avais appris beaucoup de choses sur le plan technique, mais pour moi l’essence des cordes se situe dans ce qu’elles éveillent chez ma partenaire et dans la relation qui en découle. C’est là que ça devient vraiment intéressant je trouve. Enoncé de la sorte c’est une évidence bien sûr, mais pour moi ça n’avait rien d’évident jusqu’à une époque toute récente. J’en étais conscient naturellement, mais j’avais tellement à faire ailleurs ! Il y avait l’apprentissage technique, et j’étais également très occupé à créer des liens avec moi-même.

On dit qu’il n’est pas possible d’avoir une relation avec quelqu’un si on n’en a pas une avec soi même au préalable. Ca me semble très juste et ce n’est peut être pas un hasard que j’aie rencontré maon petit.e américain.e. adoré.e précisément à l’époque où je commençais à bien m’aimer moi même. Et si c’en est un (de hasard) c’est qu’il a vraiment très bien fait les choses. Merci le hasard, donc, et merci la Goddess !
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J’ai fait de belles cordes dans cette période. Il y eut une forme de maturation, mais aussi l’impression d’être dans une zone de confort, une sorte de routine confortable mais pas très exaltante au bout du compte. Et quand le sensei que je m’étais choisi pour apprendre les cordes a cessé d’exercer ca n’a pas du tout arrangé mon impression de tourner en rond ! C’est dans ce contexte que j’ai presque arrêté les cordes l’an dernier. Bien sur il y eut d’autres causes, mais c’est, ce sont d’autres histoires.

J’ai eu un déclic à l’automne dernier. Tout à coup j’ai su la direction que je veux suivre comme une étoile dans le ciel. J’ai vu l’endroit où je veux aller, ainsi que ma source d’inspiration pour les temps à venir. C’était une évidence, tout comme c’est évident à présent que je souhaite m’orienter vers des sessions avec un petit nombre de partenaires régulières, deux, voire trois au plus… L’énergie des cordes est revenue et j’ai recommencé à en faire. De belles cordes. L’envie était de retour ! :-D
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Cette belle énergie est tempérée par un incident en workshop il y a trois semaines : une corde qui a cassé net en montée et ma partenaire qui est tombée au sol, sans gravité heureusement. C’était mon premier accident de cordes en 10 ans, et j’espère bien que ce sera le dernier ! J’ai fait ce qu’il faut pour que ça n’arrive plus mais il y a toujours un risque, fut il résiduel. Si on ne l’accepte pas il ne faut pas faire de cordes, et c’est vrai pour la personne qui attache comme pour celle qui est attaché.e.

J’ai passé la journée d’aujourd’hui à traiter mes cordes, les brûler, les nettoyer, les traiter à la cire d’abeille pour qu’elles retrouvent toute leur souplesse après cette pause. C’est une opération très particulière, un rituel, presque une méditation. Il y a une mystique des cordes et je trouve particulièrement chouette d’avoir pratiqué cette opération en prélude à cette veillée de pleine lune. Au moment où fleurissent les amandiers.

C’est également plaisant que ma prochaine session de cordes soit précisément demain, jour de pleine lune. Il s’agira d’une seconde rencontre et si elle est aussi réussie que la précédente, ma foi… :-)

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Pleine lune à 8h33

Avec toute ma gratitude :-)

(Takato Yamamoto)

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