Avec Micmacs à Tire Larigot Jean Pierre Jeunet poursuit son exploration d’une esthétique que je qualifierais de « steampunk de Levallois-Perret »… un bel univers un peu kitsch rempli de bricolages improbables et poétiques nés des amours de Tim Burton et Jean Tinguely dans un Paris rétrofantasmé qui constituait déjà sa marque de fabrique dans Amélie Poulain.
J’ai retrouvé avec plaisir cette lumière si particulière, un peu dorée, un peu poudreuse, et ces couleurs qui tirent sur le vert et le jaune.
Ses personnages sont attachants et
poétiques… Yolande Moreau est tout simplement adorable en tenancière
du tire-larigot, et Omar Sy excellent en poète au verbe truculent et haut en couleur… Avec leurs compères ils forment une jolie petite cour des miracles qui me fait un peu penser à l’esprit d’un très beau film injustement
méconnu de Robert Guédiguian, A la vie à la mort.
Toujours ce bel art de choisir des gueules de cinéma… avec une
mention à Dominique Pinon, dont je n’ai jamais trop compris pourquoi on
ne le voyait pratiquement que chez Jeunet.
Beaucoup de tendresse pour ce joli conte burlesque de chiffonniers qui font tourner en bourrique une belle paire de méchants campés par André Dussollier et Nicolas Marie….
Un petit moment de trouble aussi sur cette scène où Dominique Pinon se fait tirer par l’oreille par Marie-Julie Baup… Bah oui j’aime bien l’idée d’une fille qui tire un garçon par l’oreille… on se demande vraiment pourquoi ;-)… Mais ne comptez surtout pas sur moi pour vous expliquer ce qu’il avait fait pour mériter ça… et maintenant que je vous ai honteusement teasé il ne vous reste plus qu’à aller regarder le film (je sais… suis un fourbe ;-)
Avec ce film Jeunet touche à des thèmes assez graves… l’exclusion, le trafic d’armes… traités à sa manière, c’est à dire avec beaucoup d’humour et de poésie… deux
ingrédients qui rendent la vie nettement plus amusante
qu’un rapport du FMI sur la crise financière…
Il faut être franc : ce n’est pas son plus grand film (perso j’aurais tendance à voter pour Delicatessen)… mais pourquoi toujours chercher le plus grand aussi ?… Et pour ma part j’ai été plus que séduit par cette belle farce captivante qui m’a fait passer un excellent moment de cinéma…
Et si ce n’est pas votre truc… Bah… Je trouve la période plutôt réjouissante sur le plan cinématographique… En ce moment j’ai très envie d’aller voir Visage, Navidad, l’imaginarium du docteur Parnassus, le doc sur l’enfer de Clouzot (hmmm… sublime Romy Schneider ;-), et bien sûr 2012… bah oui, j’aime bien Emmerich… on peut être cinéphile et aimer les films catastrophe non ? ;-)…
Un seul regret… avoir raté The informant il y a quelques semaines… mais bon… serais pas surpris qu’il y ait d’autres occasions de le voir ;-)
Ah oui… et un autre film à ne pas rater en ce moment : Panique au village… grand moment de bonheur en stop motion… mais shhht, je ne vous ai rien dit ;-)
Bon ben moi je file au ciné hein ;-)
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doigt de miel
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