Je profite de l’été pour ressortir des extraits d’un texte que j’avais écrit il y a quelques temps déjà sur ce que l’on ressent à être soumis… Je l’ai légèrement remanié pour l’adapter au format blog… Je ne suis pas certain que je l’aurais écrit tout à fait de la même manière aujourd’hui… Encore que les changements concerneraient peut être davantage la forme que le fond…
Première partie… le masochisme…
Certaines personnes assimilent le SM à la destruction ou à l’avilissement mais pour ma part ces moments m’apportent une félicité sans égale et je les vis comme une véritable régénération.
Je me suis longtemps demandé comment c’était possible… et c’est comme souvent (toujours ?) une femme qui m’a aidé à comprendre. Une amie, pratiquante occasionnelle, qui m’a dit un soir après plusieurs armagnacs « Tu sais, le panpan-cucul pour le panpan-cucul ne m’intéresse pas, mais lorsqu’il s’agit d’éveiller quelque chose chez l’autre, alors là oui je suis partante ». C’est là que j’ai commencé à pouvoir mettre des mots sur ce plaisir secret que je pouvais sentir tapi dans les arcanes de la douleur.
Comprenez bien : je n’ai jamais trouvé la moindre volupté dans le fait d’avoir une rage de dents. En revanche tout change lorsque la douleur se pare des voiles du désir et de l’adoration… Subtilement distillée sur toutes les parties du corps elle peut alors offrir des extases incomparables…. Tout devient prétexte à jouissance dans ces moments là… La cravache qui cingle, les mille étincelles ardentes du martinet qui explose sur la peau, le larsen des pinces, ou encore les baisers brûlants de la cire de bougie.
Mais l’accessoire demeure optionnel et la demoiselle pourra très avantageusement tirer profit de ses ressources « naturelles » dans ces moments là (c’est même très tendance dans notre époque de développement durable ;-)… J’ai par exemple un de ces souvenirs d’une séance de piétinement un jour ;-)… Et que dire de simples chatouilles qui peuvent constituer une véritable torture lorsque l’on est entravé, les éclats de rire en plus… Une épingle à cheveux pourra également faire des merveilles (ou des ravages ;-), voire même un petit foulard de soie porté autour du cou… Bien utilisé il deviendra, à ce que m’a dit un jour une Maîtresse très expérimentée, un instrument redoutable.
C’est une bien curieuse extase en réalité. Les sensations montent parfois aux limites du supportable, je suis parfois à deux doigts de crier grâce et en même temps je voudrais bien que ça ne s’arrête jamais… jusqu’à ce que ce soit elle qui décide d’arrêter… Il n’est pas exclu qu’il me faille un peu de temps pour récupérer à ce moment là… Puis il y a cette étrange sensation de chaleur qui monte de toute part et irradie à travers tout le
corps… un peu comme après avoir
croqué un piment… Et plus le temps passe et plus je me sens habité d’une paix profonde, et d’une adoration croissante pour celle qui vient de me faire la grâce du plus joli des cadeaux.
Certains vous diront que le plaisir vient bêtement du fait que le cerveau libère des endorphines pour contrer la douleur. Et là je dis taratata !… Comment expliquer dès lors qu’entre le jogging et la cravache je choisisse toujours la cravache ?
Mais peut être est ce simplement car les joggeuses vont rarement chaussées de bottes ;-).
(à suivre… ;-)
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doigt de miel
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