J’ai
découvert les musiques électroniques en même temps que la musique en général,
quand j’ai commencé à m’y intéresser, vers le tournant de l’adolescence…
C’était au début des années 80… A l’époque où il se disait que la vidéo avait tué les radio stars… Mais je digresse… quoique ;-).
Quelques
années plus tard 4AD a produit Marrs et plein de gens se sont mis à brailler « Aciiiiiid » à tout bout de champs… énervant à souhait il faut bien le dire… Moi je
m’en fichais j’étais à fond dans le grand tourbillon indie rock qui a saisi le
monde au tournant des années 90… Je continuais à suivre les musiques électroniques de loin,
d’une oreille distraite, comme des expériences musicales sympathiques et un peu
exotiques… Et puis…
C’est
arrivé vers 1996… Je me souviens très bien de ce jour. Je roulais non loin de la frontière espagnole, sur une petite route à flanc de vallée. Il faisait beau. C’était en mars. Les flancs du pays basque commençaient à reverdir. Au loin on devinait des cîmes encore enneigées, et moi je me contentais de suivre la route en profitant du paysage, libre comme l’air sous la lumière éblouissante qui précède le
couchant. J’ai allumé la radio et une musique vraiment étrange a envahi l’habitacle. C’était un son radicalement neuf, quelque chose que je n’avais jamais entendu jusque là… Un mélange de clarinette et de chants tribaux qui se déversait en volutes légères et fluides, tournoyait au fil des méandres du ruban d’asphalte qui me ramenait vers l’océan… un pur rêve
éveillé… Je n’ai jamais su qui a fait ce morceau, mais ça a été le début de ma
troisième grande époque musicale… celle de l’électro…
La french touch avait déjà quelques
années au compteur, et l’âge d’or des free partys était déjà – d’après les puristes – passé, mais comme de toute façon la hype n’a jamais été mon truc… ;-) Je dévorais tout ce que je trouvais…
Je rattrapais le retard, et puis ça s’est tassé… Je continue à faire de
belles découvertes, mais
fondamentalement je n’entends rien qui me parait vraiment neuf et exaltant… à
l’exception d’un petit miracle, une heure de concentré de bonheur que je
savoure semaine après semaine sur ma radio culte… j’ai nommé la planète
bleue, sur couleur3…
Le
pitch résume assez bien l’esprit de l’émission :
« Après l’ère cybernétique, voici l’heure cyber-ethnique…
… tam tam et computer, du sable et du silicium »
Sur la planète bleue il n’y a pas
d’interview, pas de promo, juste des univers sonores
intemporels créés aux quatre coins
de la planète par des rêveurs, des esthètes, des rebelles vivant parfois au
bout du bout du monde… Et, de temps à autres, des digressions passionnantes et lumineuses, portant sur les sujets qui feront
l’actualité de demain : l’écologie, les nouvelles technologies, les mouvements
de fond qui traversent la société en silence, loin des feux de la
rampe…
Yves
Blanc nous propose un regard différent, salutaire, libre
de toute contrainte commerciale. Sa voix vient nous rappeler
qu’un autre monde est là, tapi dans les failles, les
interstices, les beaux chemins de traverses oubliés par les grands
médias, prêt à émerger et déjà accessible à qui veut bien s’en donner la
peine… Merci Monsieur Blanc…
Toutes
les émissions sont archivées et disponibles chez couleur3,
et l’intégrale des play lists et des références sont citées sur le site de la planète bleue