Ce sublime objet du désir

Il est délicieux de se tenir au rang de simple objet
Voué à satisfaire les désirs et caprices d’une Dame
L’on se tient à sa disposition, tandis qu’elle s’affaire
Ca peut devenir source d’inconfort, et l’on se surprend à
Espérer en secret qu’elle daignera se souvenir de nous.

On aimerait bien lui faire signe, mais il est trop tard
On croyait jouer mais les objets ne se manifestent pas
Et ce serait tricher que de transgresser cet état de fait
On peut toujours implorer pitié. Mais on craint de décevoir
Endosser le rôle que l’on a accepté… Telle est la règle.

Attendre. Pour elle. Ce sublime objet du désir
Les pensées s’effilochent derrière les paupières
Le sens part en lambeaux, fond dans la matière
Le temps lui même se dissout, et l’on devient
Immanence incarnée dans un corps engourdi

C’est d’abord son parfum qui vient ranimer l’esprit
Puis ses petits seins qui vous électrisent le dos
L’on sent ses mains adorées se poser sur sa nuque
Et un murmure délicieux s’engouffrer dans l’oreille
Emorté sur les ailes de son souffle chaud, et moite.

Tu es un disciple assidu. Vraiment je suis fière de toi,
Et songe fortement, pour ton plaisir et pour le mien
A solliciter ce soir tes doigts et ta langue électriques
Tout de même ton mode d’emploi reste un mystère…
Et je me demande bien où je vais te mettre les piles.

Coquin, tu te dresses ! Attends donc une heure de plus
Que je finisse mon affaire… Et l’on sent une larme éclore,
S’épancher, laissant un rail de fraicheur sur son passage
Elle se penche, la recueille sur la pointe de sa langue
Etonnée de découvrir que, oui, les objets ont une âme.

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Creative Commons License Heidi Silicium

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