Chroniques du premier kilomètre

.

.


.


.


.


.


.

.
Pleine lune cette nuit à 4h34

(photo du jour !)
.

Posted in Au fil des jours, Au pays de Heidi Silicium, Flâneries | Commentaires fermés sur Chroniques du premier kilomètre

Somewhere I have never travelled, gladly beyond

Je me souviens avec tendresse de ma toute première nuit avec ma petite Américaine. C’était dans le donjon du club où on venait de faire connaissance. On avait dormi, après un chaste câlin, dans un grand lit en métal au milieu des cages, piloris et autres croix de Saint André. Je devais partir tôt le lendemain. Je m’étais éloigné sans bruit pour ne pas la réveiller, le coeur gros de ne pouvoir la saluer après les merveilleux moments de cordes qu’on venait de partager… Et au moment de partir la voici qui attendait au bord du lit. Irrésistible ! Peu après iel m’avait demandé si j’étais disposé à accepter tout ce qu’iel avait à me donner. Et la réponse était oui. Un oui serein.Tranquille. Evident.

L’amour est venu tout naturellement. Avec notre différence d’âge – 22 et 48 ans – il me semblait avoir une responsabilité spécifique. Sachant comme on peut aimer fort à 20 ans je craignais qu’iel puisse s’enferrer dans un cadre qui l’aurait empêché de se construire une existence à la hauteur de ses possibilités. Avec le recul il me semble avoir surtout projeté ce que moi j’aurais fait à sa place à ce moment là, mais bon ;-). Il n’en demeure pas moins qu’iel avait l’âge où on fait ses premiers pas, après des études super brillantes qui lui ouvraient n’importe quelle carrière de son choix, et que j’aurais eu l’impression de lui voler quelque chose si j’avais tenté de la retenir dans mon coin de garrigue, charmant certes (et en fort belle compagnie ;-), mais tout de même un peu étriqué pour quelqu’un de son envergure.

J’étais, et je suis toujours, un peu gêné aux entournures par le paternalisme implicite contenu dans cette attitude. J’avais conscience pourtant qu’iel était adulte et vacciné.e, tout.e jeune certes, mais capable de décider ce qui est bon ou pas. Simplement je voulais qu’iel se sente libre de choisir, ne surtout pas chercher à l’influencer. « T’aimer sans te posséder », comme le dit très joliment Jacques Salomé. Donner l’espace nécessaire pour un choix libre et éclairé. Après son départ je me suis parfois demandé si cette attitude n’avait pas porté préjudice à notre histoire. Si je n’avais pas fermé une porte en m’abstenant de lui exprimer clairement mon désir qu’elle reste, mais au final il me semble c’est juste une péripétie d’un récit plus vaste, avec des choses qui m’appartiennent, d’autres qui lui appartiennent et qui, bout à bout, font qu’iel est rentré.e.

Bien sur c’était prévu ainsi dès le départ. Une parenthèse a toujours vocation à se refermer. Mais est ce que ça aurait pu devenir autre chose ? Pour ça il a manqué une perspective à un moment, une direction commune. C’était surtout lors de la seconde saison, lorsque son départ programmé barrait l’horizon d’un bout à l’autre… J’avais choisi de profiter de ce joli cadeau de la vie, de vivre ce qu’il y avait à vivre avec légèreté, mais je crains de ne pas être très doué pour la légèreté. J’ai fait de mon mieux, et ne m’en suis pas trop mal sorti je crois. C’était une période déroutante. Je ne ressentais plus l’élan que j’avais ressenti l’année précédente, pourtant j’ai aimé chaque moment qu’on a partagé.

Il me semble davantage nécessaire d’aimer que d’être aimé, mais quelle joie, quel bonheur, quel accomplissement lorsque cet amour est partagé ! Je me suis senti couvert de bienfaits et de bénédictions. Nettoyé jusqu’aux tréfonds, remis à neuf, régénéré par tant d’amour. J’avoue que cette expérience m’a laissé un goût de reviens y et que aujourd’hui, pour la première fois de ma vie je me sens disposé pour une relation dans la durée, comme quoi tout arrive ;-). J’ai aussi appris que ma première relation, ma première fidélité est avec moi même, et que j’ai besoin de beaucoup temps pour moi.

Je l’ai connue par les cordes, mais suis rapidement devenu.e saon soumis.e, ou sa pup plutôt. C’était juste génial. Je m’occupais aussi des tâches domestiques quand on se voyait. Ménage, repas, service, lessive. Ce n’était pas déplaisant, et chouette pour faire péter les stéréotypes de genre, mais je ne le referai plus dorénavant. C’est trop épuisant quand on a déjà une vie professionnelle chargée par ailleurs. A moins que je devienne un jour homme au foyer ? Plus tard quand je serai grand qui sait ? Faut toujours être ambitieux dans la vie :-D

On a fait de moins en moins de cordes avec le temps. En me sentant soumis je n’avais plus l’état d’esprit nécessaire pour faire de bonnes cordes avec iel. Ca m’était déjà arrivé avec d’autres personnes : je ne peux pas être à la fois le soumis et l’encordeur avec une même partenaire. Ce sont deux énergies incompatibles pour moi.  Je l’ai fait pourtant. Parce que je savais qu’elle aimait ça et je voulais lui faire ce plaisir, ce qui est une assez bonne raison je trouve.

On faisait beaucoup de gender play encore. C’était chouette d’explorer ce domaine en sa compagnie. Me maquiller, porter des vêtements féminins… C’était facile car je me suis toujours senti.e davantage féminin.e que masculin.e à l’intérieur, mais curieusement c’est devenu moins structurant pour moi. Je suis moi tout simplement. Non binaire. A-genré.e. Ou plutôt ça ne se joue pas dans une apparence, mais c’est peut-être car je n’ai jamais prêté une grande attention à mon apparence ? (C’est d’ailleurs un tort je crois ;-)

Et à présent ?
Notre histoire telle qu’on l’a connue est passée, mais j’aime penser que le lien demeure et qu’on a encore des choses à partager… Ici, là bas, ou ailleurs encore.
Iel  vient d’être admis.e dans l’école où iel souhaitait aller, pour apprendre le métier qu’iel a choisi.
Iel est sur son chemin, et cette pensée me remplit de joie et de fierté tandis que je vais sur le mien.

Merci à E.E. Cummins pour le titre
Merci à Ivy et Lux, et à quelques autres
Merci Toi
<3

Pleine lune à 18h47

______________
Creative Commons LicenseKann Danns

 

Posted in Au pays de Heidi Silicium, Ombres et lumières, Parfums de déesses, Un pont vers le futur | Commentaires fermés sur Somewhere I have never travelled, gladly beyond

Rope story

Je n’ai jamais fait si peu de cordes que l’an dernier depuis que j’ai entamé mon chemin sur cette voie. Pendant un temps je me suis même dit que je n’en ferai peut être plus jamais, puis… chassez le naturel ! ;-). Et puis ce temps n’a pas été perdu. C’est, c’était comme une respiration, une plage de dormance entre deux cycles et un temps pour mesurer le chemin parcouru depuis mes premières tentatives aussi.

A l’époque le monde des cordes était très confidentiel. il n’y avait pas de communauté là où j’habitais. J’avais juste cette envie qui m’habitait depuis aussi loin que je me souvienne, et la chance de rencontrer quelques partenaires qui n’avaient pas froid aux yeux, souvent par le biais de ce blog d’ailleurs.
Merci Heidi donc, et merci Home aussi de t’être prêtée à mes premiers pas, et merci à quelques autres encore.
.


Puis ce fut le temps des premiers workshops, lorsqu’il est devenu possible de prendre des cours ou d’aller à des jams. Ce fut le temps d’une immense transformation intérieure, qui alla bien au delà des cordes, et qui m’a donné l’assurance nécessaire pour encorder. C’est là aussi que j’ai commencé à comprendre l’effet que pouvaient faire les cordes sur mes partenaires… L’infinie palette des effets qu’elles peuvent procurer. Quelle belle, magnifique, sublime découverte que celle ci ! :-D
.

Puis vint une volée de marches gravies au pas de charge, un envol, avec la meilleure partenaire imaginable pour un apprenti encordeur : Naïs, une guerrière des cordes qui m’a challengé comme personne ne l’avait fait jusqu’alors. Elle habitait à l’autre bout de la France et on s’enfilait d’authentiques marathons quand on se voyait, des semaines entières de cordes à chaque fois qui nous laissaient l’un et l’autre épuisés. Mais quels résultats aussi !


J’ai attaché beaucoup de monde à cette période, des femmes et quelques hommes, des personnes binaires, non binaires, transgenres. Il y avait une sorte d’exaltation en moi. Un besoin d’explorer, de multiplier les expériences, les interactions. Ca avait sans doute à voir avec l’égo aussi. Une amie m’avait dit à l’époque que j’avais une revanche à prendre, et c’est possible en effet. Ceci étant posé il me semble que beaucoup d’encordeur.se.s passent par cette étape à un moment… Et puis cette « frénésie » m’a permis de faire de belles rencontres…

A un moment j’ai ressenti le besoin de me centrer sur un petit nombre de partenaires. J’avais appris beaucoup de choses sur le plan technique, mais pour moi l’essence des cordes se situe dans ce qu’elles éveillent chez ma partenaire et dans la relation qui en découle. C’est là que ça devient vraiment intéressant je trouve. Enoncé de la sorte c’est une évidence bien sûr, mais pour moi ça n’avait rien d’évident jusqu’à une époque toute récente. J’en étais conscient naturellement, mais j’avais tellement à faire ailleurs ! Il y avait l’apprentissage technique, et j’étais également très occupé à créer des liens avec moi-même.

On dit qu’il n’est pas possible d’avoir une relation avec quelqu’un si on n’en a pas une avec soi même au préalable. Ca me semble très juste et ce n’est peut être pas un hasard que j’aie rencontré maon petit.e américain.e. adoré.e précisément à l’époque où je commençais à bien m’aimer moi même. Et si c’en est un (de hasard) c’est qu’il a vraiment très bien fait les choses. Merci le hasard, donc, et merci la Goddess !
.

J’ai fait de belles cordes dans cette période. Il y eut une forme de maturation, mais aussi l’impression d’être dans une zone de confort, une sorte de routine confortable mais pas très exaltante au bout du compte. Et quand le sensei que je m’étais choisi pour apprendre les cordes a cessé d’exercer ca n’a pas du tout arrangé mon impression de tourner en rond ! C’est dans ce contexte que j’ai presque arrêté les cordes l’an dernier. Bien sur il y eut d’autres causes, mais c’est, ce sont d’autres histoires.

J’ai eu un déclic à l’automne dernier. Tout à coup j’ai su la direction que je veux suivre comme une étoile dans le ciel. J’ai vu l’endroit où je veux aller, ainsi que ma source d’inspiration pour les temps à venir. C’était une évidence, tout comme c’est évident à présent que je souhaite m’orienter vers des sessions avec un petit nombre de partenaires régulières, deux, voire trois au plus… L’énergie des cordes est revenue et j’ai recommencé à en faire. De belles cordes. L’envie était de retour ! :-D
.
Cette belle énergie est tempérée par un incident en workshop il y a trois semaines : une corde qui a cassé net en montée et ma partenaire qui est tombée au sol, sans gravité heureusement. C’était mon premier accident de cordes en 10 ans, et j’espère bien que ce sera le dernier ! J’ai fait ce qu’il faut pour que ça n’arrive plus mais il y a toujours un risque, fut il résiduel. Si on ne l’accepte pas il ne faut pas faire de cordes, et c’est vrai pour la personne qui attache comme pour celle qui est attaché.e.

J’ai passé la journée d’aujourd’hui à traiter mes cordes, les brûler, les nettoyer, les traiter à la cire d’abeille pour qu’elles retrouvent toute leur souplesse après cette pause. C’est une opération très particulière, un rituel, presque une méditation. Il y a une mystique des cordes et je trouve particulièrement chouette d’avoir pratiqué cette opération en prélude à cette veillée de pleine lune. Au moment où fleurissent les amandiers.

C’est également plaisant que ma prochaine session de cordes soit précisément demain, jour de pleine lune. Il s’agira d’une seconde rencontre et si elle est aussi réussie que la précédente, ma foi… :-)

.

.

Pleine lune à 8h33

Avec toute ma gratitude :-)

(Takato Yamamoto)

______________
Creative Commons LicenseKann Danns

 

 

Posted in Jeux de cordes, Ombres et lumières, Un pont vers le futur | Commentaires fermés sur Rope story

Fragments de sagesse aviaire

.
« Chez l’oiseau, l’époque du changement de plumage est une période de fragilité. Parfois il ne peut momentanément plus voler, c’est le cas de certains canards. On dit alors qu’ils sont en plumage d’éclipse. Une jolie expression pour désigner ce moment où l’oiseau se met un peu entre parenthèses, attendant que certaines plumes essentielles qui sont tombées repoussent. Il se sait fragile, se fait discret, n’engage rien d’important. Il prend patience. Il attend que le renouvellement s’opère, pour recouvrer toute sa force, toute sa beauté. Ainsi devrions nous faire, parfois »

.
« … coupons donc la tête à cette vieille croyance, qui veut que la majorité des oiseaux soient fidèles pour la vie, hérauts d’une monogamie du plus grand romantisme. Bien sûr il y a les oies, les cygnes, certains rapaces… mais pour le reste la vérité est plus nuancée que cela, et l’on rencontre en fait tous les intermédiaires possibles entre monogamie et polygamie (…) Chez les humains, y compris chez ceux qui cherchent à vivre des pratiques sexuelles plus libres, le rêve de l’amour absolu vient souvent compliquer un peu les choses. De plus la liberté n’est pas forcément de multiplier les partenaires : on peut aussi se sentir libre d’être fidèle (…) Certains vivront leur sexualité comme des cygnes, d’autres comme des accenteurs, avec toutes les nuances intermédiaires possibles. Pour éviter trop de malentendus le tout sera de trouver comme partenaire le même type d’oiseau que soi ! »

.
« … les animaux ont de tout temps été considérés comme très inférieurs, et le mot ‘bête’ signifie à la fois ‘idiot’ et ‘animal’. Pourtant avec notre manie de tout mesurer et de tout classer nous usons de critères bien trop humains pour définir l’intelligence des animaux, qui parfois nous échappe (…) Cette arrogance des humains envers les formes d’intelligence ou de sensibilité animales évoque d’une certaine façon Claude Lévi-Strauss (Tristes Tropiques), quand il parlait de la façon dont les hommes peuvent se juger entre eux : « Les Blancs proclamaient que les Indiens étaient des bêtes, les seconds se contentaient de soupçonner les premiers d’être des dieux. A ignorance égale le premier procédé était certes plus digne d’hommes. »
Et si le début de l’intelligence c’était l’humilité ? »

In « Petite philosophie des oiseaux », Philippe J. Dubois, Elise Rousseau, Editions de la Martinière, 2018

.

Pleine lune à 20h22 :-)

Avec mes meilleurs voeux pour cette nouvelle année,
et cette nouvelle décennie ! :-)

 

Posted in Au pays de Heidi Silicium, Les artistes, Un pont vers le futur | Commentaires fermés sur Fragments de sagesse aviaire

Au moment où les arbres se mettent à nu

.

Ce fut un bel automne


.

.

.

assurément


.

.

.

J’ai même repris les cordes, c’est dire ! ^^

.

(Il était temps ! ;-)

Pleine lune demain à 6h14

Posted in Au pays de Heidi Silicium, Flâneries, Un pont vers le futur | Commentaires fermés sur Au moment où les arbres se mettent à nu

Heidi et les nouveaux héros

.
Monsieur Poffet… Enrichir les sagesses d’antan

MS Turanor Planet solar… Cultiver celles de demain

FFO… Visible et anonyme pourtant

FFO Art on tumblr

Pleine lune demain à 14h36

Posted in Dans les yeux de Heidi | Commentaires fermés sur Heidi et les nouveaux héros

Cahier de vacances

J’ai profité de cette fin de vacances pour commencer mon premier mur au mortier de chaux. Généralement je bâtis à pierre sèche mais là il s’agissait de reprendre une brèche dans un mur ancien, vieux de 200 ans si j’ai bien compris.

Il fallait respecter la modénature d’origine, et veiller à donner une bonne cohésion à l’arrière, car dans un mur en pierre ce qui ne se voit pas est aussi important, sinon davantage que le parement, mais cette caractéristique est assez universelle je crois.

Je n’avais pas d’objectif particulier si ce n’est d’arriver à faire quelque chose de joli, alors je suis plutôt satisfait.e du résultat. Un peu étonné.e tout de même de ne pas avoir fait davantage dans la semaine, mais il a bien fallu des siècles pour bâtir les cathédrales. Naturellement ceci n’est pas une cathédrale, encore que, vu sous l’angle de la biodiversité présente dans ce parc cela puisse se discuter. En tout cas je suis content.e d’apporter ma contribution à l’ouvrage d’origine.

La pierre est ma seconde passion avec les cordes. J’en fais quand j’ai envie de rester seul.e ou quand je n’ai pas de partenaire disponible. Il y a quelque chose de très méditatif dans cette activité, parfaite pour se déconnecter l’esprit, et faire paysage en plus.

Un voisin m’a prêté sa tonne à eau pour préparer le mortier de chaux, un objet roulant hautement improbable créé à partir d’un camion citerne et qui n’aurait pas déparé dans le dernier Mad Max. Ca m’a émerveillé toute la semaine, et curieusement fait penser à la photo qui ornait le tout premier billet du blog de Heidi. Tout à coup j’ai su que j’étais arrivé.e.

Pour le moment je fais des murs car il faut bien commencer par quelque chose mais quand je serai grand.e je ferai des ponts.

Pleine lune à 23h10

______________
Creative Commons License Kann Danns

Posted in Au fil des jours, Au pays de Heidi Silicium | 2 Comments

Anthomologie

.
Il y a un an, à la même époque, j’aimais une délicieuse jeune femme amoureuse de moi, qui s’apprêtait à franchir un océan pour repasser une seconde saison en ma compagnie. Je venais aussi de rencontrer une partenaire de cordes géniale qui prenait la route chaque mardi pour passer un moment de cordes avec moi. Il y a un an j’avais cette impression étrange d’avoir tout ce qu’une personne peut rêver.  Peut-être aussi éprouvais je une vague culpabilité en ce temps là : est ce que vraiment je méritais tant de bienfaits ?

Un an plus tard la belle américaine a retraversé le grand océan, dans l’autre sens cette fois ci et il n’y a pas un jour sans qu’elle me manque. Et pas un jour sans que je me dise que c’était la bonne chose à faire, le bon chemin. Quant à la jolie modèle elle a rencontré le sien, d’amoureux, et je lui souhaite, je leur souhaite sincèrement tout le bonheur du monde.

C’est amusant qu’un insecte se soit posé sur ma bouche et m’aie piqué le bout de la langue précisément tandis que j’esquissais le premier jet de ce billet. C’était avant-hier. C’était douloureux. Ca embrasait le bout de ma langue et ma lèvre supérieure. Et en mon for intérieur je me demandais : mais c’est quoi cet insecte ? Et pourquoi il m’a fait ce truc insensé qui n’arrive jamais. A t on déjà vu un insecte mordre la langue d’un humain ? C’est amusant car ce soir, en cette fin de vendredi 13, à l’instant où je complète ce billet il me semble que les choses sont exactement telles qu’elles doivent être.

Dans quelques minutes ce sera jour de pleine lune et ce sera le jour de mes 50 ans aussi. Sans même une pauvre rolex à l’horizon, mais avec le sentiment étrange d’avoir accompli un peu de chemin à l’intérieur, et pas seulement pour avoir su, 10 ans plus tôt, quitter une vie qui ne me convenait pas pour aller vers mes aspirations. J’ai aussi je crois su dépasser ce qui m’a été inculqué pour aller à la rencontre de mon moi profond. Dépasser mes peurs, certaines au moins, et beaucoup de blocages assurément, beaucoup. Assurément il me reste du chemin a parcourir, des progrès à faire dans tous les domaines, mais globalement je me sens plutôt accompli avec l’impression étrange de me trouver au bon moment et au bon endroit, et ça c’est plutôt chouette je trouve.

Je me sens tout bête à l’orée de cette seconde moitié de siècle. Penaud. ne sachant que dire devant un tel jalon. Si je devais faire un voeu je me souhaiterai, et je me souhaite d’être heureux et toujours en accord avec moi même…  et puis aussi d’aider à rendre ce petit coin du grand univers plus joli. Et si je pouvais embellir quelques vies autour de moi, aussi :-)

Et là je songe très fort à celleux qui rendent la mienne de vie plus jolie… Et à celleux qui ont pu, su, savent le faire et le cultiver jour après jour. .. Et à la vie, qui est si belle parfois. Merci, merci, merci <3

Pleine lune tout à l’heure à 6h34 !

.______________
Creative Commons License Kann Danns

Posted in Au fil des jours | 4 Comments

De l’usage du monde et autres merveilles

.
Ca m’a frappé au début de cette semaine. L’incongruité, voire la laideur des éléments modernes rapportés dans ce joli coin de garrigue que j’ai la chance d’habiter. Ca se fait par petites touches insidieuses, par ajouts successifs banalisant peu à peu l’espace. Il suffirait de si peu pour traiter ces verrues pourtant.

Quelqu’un m’avait demandé la veille pourquoi je ne faisais rien pour masquer les parpaings. C’est clair que ce ne serait pas du luxe ! Simplement je trouverais étrange de me lancer dans ce genre de travaux dans un lieu dont je suis seulement locataire. Bien sûr ce serait différent si j’étais propriétaire… encore que… il me semble que je pourrais bien être propriétaire de tout ce que je veux je n’en demeurerai pas moins, et à jamais, simple locataire de ce monde.

Je serai certainement parti depuis longtemps que ces murs vénérables seront toujours debout. En tout cas je le leur souhaite de tout coeur et c’est bien ainsi.

 Pleine lune à 14h30
Les Hopis l’appellent la lune de la joie :-)

.______________
Creative Commons License Kann Danns

Posted in Au fil des jours | Commentaires fermés sur De l’usage du monde et autres merveilles

Canicule…

.
« (…) de l’italien canicula, qui signifie « petite chienne ». C’est l’autre nom de l’étoile Sirius, la plus brillante de la constellation du Grand Chien, (qui se) lève et se couche avec le Soleil à la période des fortes chaleurs »

Pleine lune à 23h38

(Ouaf ! )

Posted in Le fin mot de l'histoire | Commentaires fermés sur Canicule…