Le condamné à la pendaison parcourait, nu tête et les mains liées, les trois kilomètres et demie qui séparaient le Châtelet du lieu de son supplice. (…) Arrivé devant le 237 de la rue Saint-Denis, le condamné baisait un grand crucifix de bois scellé contre le mur du couvent des Filles-Dieu. Alors il recevait trois morceaux de pain et un verre de vin. Si la corde cassait lors de son exécution le condamné était gracié.
Chose plus curieuse, il était également gracié si une femme le réclamait pour époux. Est ce l’origine de la célèbre métaphore : se mettre la corde au cou ? On raconte en tout cas qu’un bandit de grand chemin fut tant effrayé par la laideur de la femelle qui lui offrait de partager sa vie qu’il se tourna vers le bourreau et s’écria « Accroche moi vite, compère ! »
Guide de Paris mystérieux ; 1966
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Une image cristallise le débat : la pochette de l’album « Nevermind » du groupe Nirvana, en 1991. Un bébé nu nage sous l’eau en essayant d’attraper un billet de 1 dollar. « La vérité selon Nirvana, c’est que l’être humain est désormais conditionné par la cupidité » écrit Pierrat. Mais si les hypermarchés américains ont refusé de vendre l’album c’est qu’on voyait le pénis du bébé – un sticker l’a recouvert.
Le Monde ; « Scandales ! » ; 12 novembre 2011
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A l’opposé du style carré de l’écriture chinoise qui, par son quadrillage régulier et sa symétrie rigoureuse, rejoint les principes de l’architecture, l’écriture en kana évoque, elle, le désordre de la nature et, de ce point de vue, se rapproche de l’art des jardins.
On a donné le nom de chirashigaki à une façon particulière de disperser les lignes au lieu de les ordonner de droite à gauche, au point que l’on ne sait plus où est le commencement et la fin, ni dans quel ordre il faut lire.
Histoire de l’écriture ; 2001