De l’art de la soumission

Il y a quelques années j’ai croisé une jeune femme qui disait avoir envie de pratiquer la domination…
Je la trouvais très inspirante et très stimulante… et elle me faisait tellement rêver que j’ai fini par en perdre tout sens de la réalité… et aussi, hélas, par ruiner la jolie relation que nous avions établie.

C’est bizarre les rencontres en ligne… L’absence de contact direct est propice à toutes sortes de projections et l’on a vite fait de se retrouver dans un monde imaginaire, surtout lorsque l’on aspire à réaliser certains fantasmes… C’est très riche un imaginaire de soumis, et parfois il vaut mieux ne pas le laisser trop galoper…
En ce qui me concerne cette histoire m’a servi de leçon et je suis devenu beaucoup plus circonspect par rapport à mes aspirations. Ce n’est pas que je n’en aie pas… C’est simplement que je n’ai plus envie de m’y perdre et que je préfère éviter de confondre mes désirs et la réalité.

A l’automne dernier j’ai rencontré une jeune femme adorable, Maîtresse à ses heures, qui m’a invité à déjeuner dans un petit restaurant isolé en pleine montagne. Il n’était pas question de jeux de domination entre nous… juste une rencontre amicale pour prolonger de beaux échanges entamés en ligne… On a beaucoup parlé de SM bien sûr, et elle m’a dit qu’après toutes ses expériences elle trouvait que la meilleure façon de le pratiquer était de le considérer comme un jeu occasionnel, et de retourner à un mode de relation plus conventionnel avec sa ou son complice une fois le jeu terminé… et plus j’avance et plus je me dis qu’elle avait raison… (si elle passe lire ces lignes je la salue au passage… Youhou S ! ;-)

Présenté comme ça ça a l’air évident, mais pour moi qui m’étais toujours senti attiré par la soumission depuis mon plus jeune âge c’était très difficile d’imaginer qu’une Maîtresse pouvait également avoir une vie « normale » (un concept très tendance ces jours ci ;-) par ailleurs… Bien sur je le savais, mais seulement de façon abstraite, et la plupart des Maîtresses que j’ai eu le privilège de croiser se comportaient exclusivement en dominantes au cours de nos rencontres… Avec le recul j’en viens d’ailleurs à me demander si c’était un choix délibéré de leur part ou si elles adoptaient ce rôle simplement parce que je mettais un point d’honneur à leur témoigner de ma soumission lors de nos échanges… Grand mystère ça, dont je ne suis pas certain d’avoir la réponse un jour… mais toujours est il que dorénavant je préfère envisager ces relations sur un mode plus léger et plus ludique…

Bizarrement depuis que je considère les choses de cette manière il m’arrive des choses étonnantes… mais ça ce sera pour de prochains billets… ;-)


(à suivre donc ;-)

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3 Responses to De l’art de la soumission

  1. dita says:

    On me dit parfois que je ne vais assez au fond des choses et que je survole le sujet. Mais je crois que ça me permet de ne pas me perdre. Ou alors peut être n’ai je pas trouvé ce pourquoi j’étais faite. ton billet me parle :)

    Par contre cela veut dire qu’il faut trouver un ou une partenaire avec qui on peut explorer le SM tout en étant complice et léger, rieur etc…? ça limite sûrement mais ça n’en devient que plus riche

    plein de bises

  2. Brigit says:

    je ne sais pas trop ce que vous appelez une vie « normale » (et certainement ce n’est pas la normalité un peu factice que l’on veut bien nous faire gober aujourd’hui, même si je peux comprendre la démarche de se pose en anthi-thése du prédécesseur).

    pour moi, la normalité correspond justement à suivre mon inclinaison. je peux comprendre, toutefois, puisque c’est aussi la manière dont je fonctionne, qu’il existe des cloisonnements stricts entre le quotidien, familial ou professionnel, et cette vie privée et intime. équilibre de protection et de grande liberté. mais toute règle de vie connaît des exceptions, quand une rencontre se fait qui permet des passerelles… ainsi naissent, c’est vrai, des relations singulières, curieux mélange n’est-ce pas ?

    et puis, peut-être aussi, pour vous, le gain d’un peu de maturité ?
    B

  3. doigt de miel says:

    Dita…
    Hihi, c’est pourtant si bon d’aller au fond des choses…
    c’est juste qu’il faut pas se prendre trop au sérieux ;-)
    Des bises !

    B…
    Je crois que le terme « normal » était très mal choisi… mais c’était effectivement par opposition à une situation de jeu SM.
    Une de mes anciennes Maîtresses disait que le SM est comme une pièce de théâtre, et que quand les acteurs sont bons la pièce est bonne… Le corollaire c’est qu’à la fin de la pièce on reprend des relations plus norm… oups… enfin vous m’avez compris hein ;-)… Je sais aussi qu’à chaque fois que j’ai aspiré à une relation entièrement basée sur la soumission ça s’est mal passé… C’est peut être juste que ce n’étaient pas les bonnes personnes, ou que je ne suis pas fait pour ça (mon côté encordeur peut être ;-) , ou que je m’y prenais mal…
    Pour l’instant je vais m’en tenir à un peu de légèreté, et ensuite on verra bien…
    Ce qui est étonnant c’est que je me sens toujours débutant après plus de 20 ans de pratique… tellement de possibilités en ce domaine ;-)
    Je confirme que c’est très chouette de connaître une personne sous plusieurs angles… et pour ce qui est de la maturité… hihi… joker ;-)
    Des bises !