Monthly Archives: juin 2008

C’est toujours émouvant…

… de découvrir un nouvel appareil photo

Premier essai
(bon d’accord, elle est floue et surexposée, mais puisque c’est un premier essai on vous dit ;-)

Premier extérieur

Première soirée

Premier autoportrait ;-)

Premiers papillons

Premier retour aux aurores

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Ce sublime objet du désir

Il est délicieux de se tenir au rang de simple objet
Voué à satisfaire les désirs et caprices d’une Dame
L’on se tient à sa disposition, tandis qu’elle s’affaire
Ca peut devenir source d’inconfort, et l’on se surprend à
Espérer en secret qu’elle daignera se souvenir de nous.

On aimerait bien lui faire signe, mais il est trop tard
On croyait jouer mais les objets ne se manifestent pas
Et ce serait tricher que de transgresser cet état de fait
On peut toujours implorer pitié. Mais on craint de décevoir
Endosser le rôle que l’on a accepté… Telle est la règle.

Attendre. Pour elle. Ce sublime objet du désir
Les pensées s’effilochent derrière les paupières
Le sens part en lambeaux, fond dans la matière
Le temps lui même se dissout, et l’on devient
Immanence incarnée dans un corps engourdi

C’est d’abord son parfum qui vient ranimer l’esprit
Puis ses petits seins qui vous électrisent le dos
L’on sent ses mains adorées se poser sur sa nuque
Et un murmure délicieux s’engouffrer dans l’oreille
Emorté sur les ailes de son souffle chaud, et moite.

Tu es un disciple assidu. Vraiment je suis fière de toi,
Et songe fortement, pour ton plaisir et pour le mien
A solliciter ce soir tes doigts et ta langue électriques
Tout de même ton mode d’emploi reste un mystère…
Et je me demande bien où je vais te mettre les piles.

Coquin, tu te dresses ! Attends donc une heure de plus
Que je finisse mon affaire… Et l’on sent une larme éclore,
S’épancher, laissant un rail de fraicheur sur son passage
Elle se penche, la recueille sur la pointe de sa langue
Etonnée de découvrir que, oui, les objets ont une âme.

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Creative Commons License Heidi Silicium

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Revisiter les contes de fées…

Voici une série de saynètes qui illustrent les différents courants du rock métal à travers de subtiles variations du triptyque princesse – chevalier – dragon, si cher à Vladimir Propp… Ce texte a été publié environ 2 643 823 105 fois depuis que Gutenberg inventa l’imprimerie, et a tellement voyagé sur les réseaux qu’il s’est probablement vu remettre un pass gold valable sur toutes les backbones de la planète… Bon d’accord j’exagère un peu – si peu ;-)…

HEAVY METAL
Le chevalier arrive sur une Harley Davidson, tue le dragon, boit quelques bières et baise la princesse.

SPEED METAL
Chevalier-tue-dragon-sauve-princesse-la-baise.

HARD ROCK
Le chevalier arrive en short avec une casquette. La princesse se casse dégoutée.

BLACK METAL
Le chevalier arrive, tue le dragon et boit son sang, baise la princesse et boit son sang, puis la sacrifie à Satan.

SYMPHONIC BLACK METAL
La même chose mais en finesse.

HAIR METAL
Le chevalier arrive avec une coiffure 80’s, envoie un bisou à la princesse et se fait croquer par le dragon.

FOLK METAL
Le chevalier arrive avec des amis flutistes et violonistes, le dragon s’endort, il sauve la princesse et l’épouse.

METAL-INDUS
Le chevalier arrive en porte-jarretelle, fait des gestes obscènes au dragon, et se fait jeter hors du château par la sécurité.

DEATH METAL
Le chevalier arrive, tue le dragon, baise la princesse et la tue.

BRUTAL DEATH
Le chevalier arrive, tue le dragon, tue la princesse et la baise.

GOTHIC METAL
Le chevalier arrive et tue le dragon. La princesse tombe amoureuse de lui, il l’épouse en grandes pompes, le roi lui donne son royaume, il est le héros du peuple, il se suicide sans qu’on sache pourquoi.

DOOM METAL
Le chevalier arrive et se suicide. Le dragon mange son corps et la princesse.

GOTHIC METAL A CHANTEUSE
Elle charme le dragon par son chant, arrive devant la princesse, lui pique sa robe, lui pique sa place et attend que le batteur de son groupe vienne la délivrer.

ALTERNATIVE METAL
Le chevalier arrive, refuse de faire partie du système, dit  » fuck you » à la princesse et repart.

VIKING METAL
Le chevalier arrive en bateau, tue le dragon avec une hache à deux mains, le cuit, le mange, viole la princesse et brûle le château.

PROGRESSIVE METAL
Le chevalier arrive avec une guitare et joue un solo de 26 minutes, le dragon se tue lui-même par ennui, le chevalier arrive près du lit de la princesse, joue un autre solo, la princesse s’enfuit et va chercher le chevalier heavy metal.

ATMOSPHERIC METAL
Les écailles du dragon refètent la lumière de la Lune, la princesse est à son balcon et jette un regard mélancolique au loin, l’air souffle doucement dans les arbres de la forêt. Pas de chevalier.

GLAM METAL
Le chevalier arrive en retard après s’être looké pendant 3 heures, entre pendant que le dragon se tord de rire à sa vue, vole le maquillage de la princesse et peint les murs du château en rose.

GRIND METAL
Le chevalier arrive, crie quelque chose de parfaitement incompréhensible pendant 2 minutes et repart.

GORE METAL
Le chevalier arrive, tue le dragon en répandant ses entrailles devant le château, baise la princesse et la tue, rebaise le corps mort, tranche son estomac pour en bouffer les tripes, rebaise la carcasse une troisième fois, brûle le cadavre et le rebaise une dernière fois.

NEO METAL
Le chevalier arrive, il flippe quand il voit le dragon alors il reste devant les douves, en faisant des gestes obscènes à la princesse. Puis il repart dans la forêt se masturber.

TRUE BLACK METAL
(à l’ancienne): Le chevalier arrive bourré, vomit dans les douves. Sacrifie la princesse et commence à draguer lourdement le dragon.

TRUE BLACK METAL (nouvelle vague) :
Le chevalier arrive et commence à expliquer au dragon qu’il n’a rien compris et qu’il est pas « evil ». Il bute la princesse parce qu’elle l’a interrompu. Le dragon, exaspéré, le bouffe malgré ses bracelets à piques. Et pis, faut pas faire mal aux dames, non, faut pas. (on peut être dragon et gentleman, bordel de merde.)

C’est bête, je ne me reconnais dans aucune de ces variantes… déjà je suis moyennement adepte de métal rock, mais surtout ça me fait de la peine qu’on s’en prenne à un pauvre dragon qui ne fait après tout que son travail… en plus si ça se trouve c’est une espèce en voie de disparition, et puis c’est un peu trop macho à mon goût tout ça. Mais il y a quelques idées intéressantes je trouve… alors je me dis que ce n’est peut être qu’un simple problème de distribution des rôles et j’ai un peu retraficoté le scénario a partir des éléments qui précèdent pour voir ce que ça pouvait donner

Le dragon arrive bourré pendant que la princesse viole le chevalier (oui mais en finesse) après qu’il l’ait lookée entourée d’amis flutistes et violonistes.

Il crie quelque chose de parfaitement incompréhensible en faisant des gestes obscènes et repart dans la forêt draguer lourdement la chanteuse gothic metal, laquelle se tord de rire à sa vue et lui dit « fuck you » avant d’aller charmer la princesse par son chant.

Elles violent à nouveau le chevalier, le jettent dans les douves en porte jarretelles, et baisent sur le balcon. L’air souffle doucement dans les arbres.

Le dragon explique au chevalier qu’il n’a rien compris et qu’il est pas « evil ». Le chevalier refuse de faire partie du système et peint les murs du château de sa princesse en rose pour se consoler. (en rose ?!)

La chanteuse s’endort sur le balcon. La princesse retourne dans la forêt, viole le dragon, envoie un bisou au chevalier, et s’en va trouver le batteur sur la Harley de la chanteuse. Les éclats de ses cheveux reflètent la lumière de la Lune.

Le chevalier se masturbe en jetant un regard mélancolique au loin. Le dragon se casse dégoûté.

Je ne sais pas trop comment on pourrait baptiser cette version… du Heidi métal peut être… Après tout pourquoi les princesses n’auraient elles pas le droit de s’amuser un peu aussi au lieu de jouer bêtement les crucruches ?
Et vous ? Vous l’aimez comment le métal ?

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Mystérieuse Heidi

Heidi m’a envoyé une jolie sélection cette semaine… assez inhabituelle

Elle m’étonnera toujours… je ne lui connaissais pas ce côté midinette

Là c’est bien dans ses cordes mais shht… Il vaut mieux se taire, et admirer

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Séquence nostalgie… pour dire quelque chose du monde actuel

J’ai grandi entouré de femmes. D’abord à la maison, où nous étions trois générations sous le même toit, et plus tard, tout au long du fil qui court de la maternelle à la fin de cette seconde gestation que constituent les études… Les femmes m’ont construit dans tous les sens du terme…

C’était chouette de grandir à la campagne dans les années 70. C’était une époque charnière. On venait d’avoir le téléphone, la télé était en noir et blanc et on commençait à avoir des nouvelles du monde extérieur. Il n’y avait pas encore de lotissements. Tout le monde se connaissait et fallait pas faire trop de bêtises sinon… je me demande d’ailleurs parfois si ça n’a pas un rapport avec… enfin…

A un moment les poitrines des filles se sont mises à enfler et leurs hanches ont commencé à s’arrondir. Ce fut le début d’une période fabuleuse. On avait tous nos petits flirts dont on n’osait pas en parler aux copains pour ne pas avoir l’air bêtes.

Bien sûr nous étions rebelles et vauriens… On avait besoin de chatouiller nos limites pour se sentir exister. Et puis il se murmurait que ça plaisait aux filles, mais on n’en savait trop rien en fait. On se mélangeait, à l’école, après l’école, et même la nuit quand on faisait le mur après que nos parents se soient endormis. Il y en avait toujours une ou deux qui se joignaient à nous pour aller refaire le monde sous la lune. C’étaient avant tout des copines. Bien sûr on espérait qu’elles nous remarqueraient… On se parlait beaucoup…  Elles étaient fascinantes, déjà. Bien sûr on était tous un peu amoureux d’elles, on se demandait comment elles réagiraient si on essayait de les embrasser… parfois on essayait… et on se faisait souvent jeter ;o)…

On avait besoin de ces échanges je crois, pour apprendre à se connaître et à se respecter. Ca nous aidait à trouver nos limites… collège, lycée, mobylette, bac, premier vrai départ de la maison direction la fac (un choc !), études, la sphère s’élargit, mais toujours plein de jolies étudiantes pour parler, boire des coups, s’émerveiller… et pleins d’échanges passionnants, de coups de coeur, de transports amoureux…

Bien sûr ça n’a pas été parfait, il y eut des erreurs, des malentendus, des prises de bec, des déceptions sentimentales parfois douloureuses, mais globalement ce fut une bonne époque, une excellente époque même. Elle m’a façonné avant que j’entre dans la vie active, et que je réalise que toute l’existence peut finalement être considérée comme une longue période d’études.

Je n’ai pas la nostalgie du bon vieux temps, je préfère m’intéresser à l’avenir et surtout au présent… que l’on nomme ainsi car chaque instant est un cadeau que la vie nous fait ;-). Mais je ne peux m’empêcher, parfois, de noter les différences entre le monde présent et celui qui m’a vu grandir. Il en est une qui me dérange un peu, c’est qu’il me semble que les garçons et les filles se côtoient beaucoup moins qu’avant dans les jeunes générations, et carrément plus du tout dans certains milieux.

J’ai par bonheur échappé au service militaire, mais je n’ai pas réussi à échapper à une expérience désagréable : deux ans dans un cycle de formation où il n’y avait que des garçons, c’était vers la fin de mes études. On s’entendait bien entre nous, on s’amusait bien, il y avait beaucoup de solidarité. C’était comme l’adolescence mais sans les filles. Avec le temps nous avons commencé à fonctionner en vase clos et à nous refermer sur nous mêmes et même… pour tout dire… à bien nous faire ch… Il manquait quelque chose pour nous faire aller de l’avant. Il y avait toujours plein de filles autour de nous, mais on n’avait plus de contact avec elles. On s’est mis à les regarder bizarrement. On les suivait toujours du regard mais plus comme avant. C’était un regard lourd, voilé de frustration. Nous sommes passés de la camaraderie légère et insouciante aux plaisanteries de plus en plus pesantes…

J’avais 25 ans à l’époque et j’avais déjà découvert mon goût pour la soumission. Je sentais bien que quelque chose n’allait pas dans la dynamique du groupe mais j’étais incapable de dire quoi. J’ai vécu la fin de cette période comme un enfermement. Et j’ai été vraiment content de passer à autre chose. C’est dommage, je pense que s’il y avait eu ne serait ce qu’une seule fille dans la promo ça ne se serait pas passé comme ça. Le fait est que je crois qu’un homme devient stupide et agressif quand il n’y a pas de femmes autour de lui. Le coeur se dessèche, l’esprit se pervertit.

Parfois je côtoie des groupes exclusivement constitués de filles. J’y vois des non dits et une agressivité latente qui explose parfois, alors je me dis que l’inverse ne vaut probablement guère mieux, et que juste des filles entre elles ce n’est pas bon non plus.

Au fond je suis convaincu que c’est une erreur de vouloir séparer les filles et les garçons à l’école…il y a eu un décret tout récemment autorisant les classes séparées, et ça m’insupporte profondément.

Je crois qu’on est plus intelligent, plus tolérant, plus ouvert, et finalement plus heureux quand on se mélange dès l’enfance et qu’on apprend très tôt à se connaître et à s’apprécier, et ça ne concerne d’ailleurs pas que les hommes et les femmes, loin de là… Mais ce sont les femmes qui me fascinent par dessus tout… Alors… :-).

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Au pied du dragon de jade

Dans le Yunnan se dresse une montagne que l’on nomme
Yulong Xue Shan, « la montagne enneigée du dragon de jade ».
Son pied alangui baigne dans les eaux chantantes du Yang Tse
En ce lieu où il est encore jeune et insouciant, déjà majestueux.

C’est le plus austral des glaciers de l’hémisphère septentrional
J’espère que ses neiges seront toujours éternelles dans un siècle
Il n’aurait été gravi qu’une seule fois… Certains disent jamais.
Etre à la fois vaincu et invincible… voilà une ambiguïté plaisante.

Au pied du dragon de jade s’étire le pont du dragon noir
Ses courbes élégantes m’émeuvent d’une façon indescriptible
J’apprécie l’harmonie profonde qui se dégage de ce paysage
J’aimerais m’y retirer un temps, dormir dans une cellule de bonze…

Méditer, étudier, travailler…
Regarder le monde qui s’agite
Contempler le temps qui passe
Une lune, une saison, une année…

Rêver :-)

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Heidi décide de se serrer la ceinture

Vous en reprendrez bien un peu ?… Au début j’ai cru à un canular… Mais… :-(

Art contemporain dans les alpages… avec un petit film hallucinant sur cette page

Nuits de satin… Une touche de raffinement pour conclure ce spécial tailles fines…

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Il était une fois dans l’est

Un lieu où se mêlaient la nature…

Ce bel art que l’on disait autrefois nouveau…

Et un zeste de modernité…

S’approcher sur la pointe des pieds…
(même si ce n’est pas pratique pour prendre les photos ;-)

Pour ne pas effaroucher l’homme girafe…

Qui regarde la lune…

Il semble absorbé dans une douce rêverie…
A qui, à quoi pouvait il bien songer ainsi ?
Ou peut être simplement que la lune
Etait particulièrement belle hier soir :-)

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Oschterputz… (prononcer ochteurpoutss)

… C’est l’expression alsacienne pour signifier « ménage de printemps »… Pourquoi me direz vous utiliser un idiome barbare et méconnu alors qu’il serait tellement simple d’employer l’expression française correspondante. A cela je répondrais simplement que peut être mais là n’est pas la question…

Il m’a fallu guère plus d’une trentaine d’années pour prendre conscience de mes carences dans certains domaines de la vie quotidienne et, ayant peu de goût à occuper mon temps libre à passer l’aspirateur j’ai décidé un beau jour de recourir aux services d’une femme de ménage. Le coût est très raisonnable, je peux me dire avec une touche d’orgueil que j’apporte une contribution décisive au bon fonctionnement de l’économie, et surtout quel bonheur de rentrer chez soi et de retrouver son appart nickel, et son linge repassé plié rangé.

Ca fait quatre ans qu’elle vient tous les mardis accomplir son miracle hebdomadaire… mais il y a quand même des limites, et je ne peux pas décemment lui demander de classer mon courrier… alors j’empile les factures, les courriers de rappel et autres joyeusetés administratives sur le meuble de l’entrée en me disant que je trierais tout ça un de ces jours (ça fait deux ans que je me dis ça ;-)… et ma femme de ménage y ajoute régulièrement les journaux, revues, bouquins que je dissémine gaiement dans l’appart… et au bout d’un moment ça finit par donner quelque chose de ce genre…

Bon faut dire que là j’avais un peu forcé la dose et que ça devenait critique… Une réaction énergique s’imposait. C’était le moment de sortir l’oschterputz de son clapier, expression qui signifie ittéralement, comme chacun le sait, « nettoyage de Pâques »… Pourquoi me direz vous parler de Pâques alors que nous sommes mi-juin, à cela je répondrais simplement peut être, mais décidément vous n’aimez pas les langues…

Ceci étant posé, j’ai donc passé ma soirée de samedi dernier à trier mes vieux papiers tandis que d’autres se la coulaient douce au choix dans des soirées, des bars, des expos diverses et variées, voire, comme je le leur souhaite ;-) dans les bras d’un(e) complice attentionné(e).

Et au bout de quelques heures de tri intensif ça a fini par donner quelque chose de ce genre là…

Bon la pile de papier c’est le courrier non trié des deux dernières années, mais je verrais ça plus tard… l’an prochain peut être… si j’ai le temps :-).

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La fleur de châtaignier

« On prétend, je ne l’assurerais pas, mais quelques savants nous persuadent que la fleur de châtaignier a positivement la même odeur que cette semence prolifique qu’il plut à la nature de placer dans les reins de l’homme pour la reproduction de ses semblables.

Une jeune demoiselle d’environ quinze ans, qui n’était jamais sortie de la maison paternelle, se promenait un jour avec sa mère et un abbé coquet dans une allée de châtaigniers dont l’exhalaison de fleurs parfumait l’air dans le sens suspect que nous venons de prendre la liberté d’énoncer.
– Oh mon Dieu, maman, la singulière odeur, dit la jeune personne à sa mère, ne s’apercevant pas d’où elle venait… mais sentez-vous, maman… c’est une odeur que je connais.
– Taisez-vous donc, mademoiselle, ne dites pas de ces choses-là, je vous en prie.
– Eh pourquoi donc, maman, je ne vois pas qu’il y ait de mal à vous dire que cette odeur ne m’est point étrangère, et très assurément elle ne me l’est pas.
– Mais, mademoiselle…
– Mais, maman, je la connais, vous dis-je ; monsieur l’abbé, dites-moi donc, je vous prie, quel mal je fais d’assurer maman que je connais cette odeur-là.
– Mademoiselle, dit l’abbé en pinçant son jabot et flûtant le son de sa voix, il est bien certain que le mal en lui-même est peu de chose ; mais c’est que nous sommes ici sous des châtaigniers, et que nous autres naturalistes, nous admettons en botanique que la fleur de châtaignier…
– Eh bien, la fleur de châtaignier ?
– Eh bien, mademoiselle, c’est que ça sent le f… »

Sade – la fleur de chataigner (spécial clin d’oeil ;-)

Moralité : si un jour vous construisez une maison biologique… évitez d’utiliser des chataîgniers ;-)…

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