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Un trou de mémoire ?
Category Archives: Au pays de Heidi Silicium
Coup de chaleur (2)
(si vous avez raté le début le premier épisode est là)
J’avais chaud, très chaud… Il y avait des rires et des tambours tout autour de moi, et je pouvais discerner les crépitements d’un feu de bois… mais pourquoi faisait-il donc si noir ? Je réalisai que j’avais les yeux bandés, et les poignets attachées au dessus de ma tête. Des doigts vinrent effleurer mon torse nu et descendirent vers…
Je me suis réveillé pile à l’instant où ils allaient toucher ma queue… raide…
L’alpage était toujours désert, mais de grands nuages en forme de chou-fleur avaient éclos dans le ciel pendant ma sieste. Je n’ai pas vu tout de suite qu’il y avait une jeune femme qui m’observait. Etait ce moi qui étais trop troublé par ce rêve étrange, ou elle qui venait d’apparaître par magie sous mes yeux ?
Elle avait des cheveux blonds et plusieurs anneaux d’argent à chaque oreille. Des yeux de jais, comme des joyaux posés sur l’écrin de son visage, et une petite émeraude en mouche au coin de la bouche. J’ai fondu comme un sucre, et les premières paroles qu’elle prononça resteront à jamais gravées dans mon esprit.
– Les fleurs peuvent elles éclore sous la lune ?
– Hein ?… Mais je ne me suis jamais posé la question.
– C’est une question importante pourtant. Puis je savoir ce qui t’amène ici ?
Je lui expliquais. C’était bien elle. Heidi Silicium.
– Ainsi ce vieux Charles Ingalls s’est mis à la généalogie. Quand je pense qu’il s’était fait mormon juste pour décrocher le rôle… Quel âne ! Je l’avais prévenu pourtant.
Je lui remis l’enveloppe, qu’elle glissa dans sa besace sans même y jeter un oeil.
– Merci. Tu ferais bien de redescendre avant qu’il ne pleuve, et il me faut partir.
– Je peux rester avec vous ?
Je me demande encore aujourd’hui ce qui m’a pris. Les mots avaient fusé tous seuls, comme animés d’une vie propre. Elle me jaugea d’un regard qui me laissa curieusement désarmé
– Pourquoi je ferais ça ?
– Je vous en prie. J’aimerais tant vous connaître.
Elle esquissa un sourire, fit quelque pas et se retourna pour me faire signe de la suivre. Je ramassais mon sac et mon chapeau en toute hâte.
– Reste bien derrière moi surtout. Tu te perdrais à jamais si tu t’écartais du sentier.
Quelque chose dans sa voix me suggéra qu’elle ne plaisantait pas… Et tout semblait si étrange en ce lieu, à commencer par elle… Elle allait d’un pas sûr et gracile dans l’herbe de plus en plus rase, et je ne pus m’empêcher de reluquer ses fesses qui se balançaient sous la toile kaki de son pantalon. Une très jolie demoiselle. Assurément.
Bah oui… j’ai toujours eu un p’tit côté contemplatif…
Ma méditation fut perturbée par un météore qui fendit le ciel. Je m’arrêtais pour observer ce phénomène qui ne semblait nullement impressionner ma bienfaitrice.
– Ne t’en fais pas, il vient souvent ces derniers temps…
– Il !? Mais c’est qui il ?
Elle sourit tandis que « il » ralentissait à l’aplomb d’un bois situé en contrebas.
– Affaire de fées… Il ne fait pas bon pour les humains de s’en mêler.
– Des fées ? Mais…
– Shhht. Passe devant à présent… J’en ai assez de ton regard lubrique sur mes hanches.
Cette remarque me fit l’effet d’une gifle. J’ai rougi, et carrément viré à l’écrevisse en passant devant elle. Je voulus m’excuser mais je devais être fâché avec les mots car cette fois ci ils refusèrent obstinément de franchir mes lèvres… J’avais les joues en feu, et les jambes un peu… beaucoup… trop… flageolantes. Je titubais en marchant.
Le sentier grimpait vers une maison qui semblait se fondre dans un énorme rocher situé à la limite supérieure de la végétation. Elle était entourée d’une terrasse en bois surmontée de larges baies vitrées donnant sur la vallée. Des roues à aubes s’ébrouaient joyeusement dans les eaux du torrent… mais je les remarquais à peine. J’étais bien trop troublé par cette jeune femme. Le feu de mes joues s’était mué en une douce chaleur qui s’écoulait à travers mon corps, comme dans mon rêve.
Ce n’était pas désagréable comme sensation… ;-).
(à suivre…)
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L’alpage (1)
Aujourd’hui ça fait pile un an que j’ai commencé ce blog, et pour l’occasion je vous offre… le récit authentique de ma rencontre avec celle qui en fut l’instigatrice, la surprenante, la troublante et l’envoutante Mademoiselle Heidi Silicium.
Tout a commencé il y a 5 ans, le jour où j’ai reçu un coup de fil d’un certain Charles I, un cousin éloigné issu d’une branche de la famille qui avait émigré en 1740 vers la côte est d’un immense territoire qui ne s’appelait pas encore les Etats-Unis d’Amérique.
Leurs descendants étaient devenus mormons, et vivaient dans une prairie. Sur le coup ça m’avait fait tout bizarre… et je m’étais demandé si je n’avais pas affaire à une méthode sophistiquée de prosélytisme… Mais ce monsieur cherchait simplement des informations généalogique, et j’ai fini par aller faire quelques recherches pour lui dans les registres d’état civil du coin… Mais c’est une autre histoire.
L’an dernier il m’a demandé si je pouvais délivrer en mains propres un message important à une de ses amies. Elle vivait dans les Alpes autrichiennes, loin de toute connexion internet, mais pas trop de la frontière helvétique… Ce n’était qu’à quelques heures de route et je m’étais dit que ça me ferait une bonne occasion pour aller prendre l’air. Bah oui, je kiffe bien la rando comme on dit ;-)
Et me voilà donc en train de crapahuter le long d’un torrent dans le Vorarlberg… Et de me demander dans quel drôle d’endroit étrange je me trouvais. Je suis sensible aux vibrations de certains lieux… et celui-ci en crépitait carrément. Il y avait aussi ces drôles de cairns régulièrement érigés sur les abords du chemin et même sur les rochers de la rivière. Tout avait l’air plus brillant qu’ailleurs, comme si l’air était plus transparent.
Le chemin zigzaguait entre des arbres tortueux qui firent rapidement place à des conifères dont l’écorce m’évoqua des carapaces de tortues. Les pentes tapissées de pelouse rase s’ornèrent peu à peu d’ilots de fougères, bientôt rejoints par des coulées de framboisiers sauvages s’étirant paresseusement sur de grands archipels de roche affleurante.
J’apercevais le bleu du ciel entre les fûts des arbres… De plus en plus proche. Un dernier lacet et la forêt s’ouvrit sur un alpage d’un beau vert éclatant. Là haut, à plus de 2000 mètres d’altitude le ciel semblait plus proche, peut être à cause de sa couleur tirant sur le bleu roi.
La prairie s’élevait en pente douce vers un grand arbre situé sur un épaulement joliment incurvé. Mon cousin d’Amérique m’avait dit qu’elle habitait près de la source du torrent, et j’espérais voir son habitation du haut de cette crête… Mais il n’y avait rien ni personne, si ce n’est une autre crête située un peu plus haut… comme souvent lorsque l’on fait de la rando d’ailleurs.
Il n’était pas encore midi, et j’avais tout mon temps pour la trouver. Je me suis installé contre le tronc et ai posé mon chapeau australien près de moi pour profiter des rayons du soleil à son zénith. La température était idéale, avec un doux zéphyr soufflant du sud, berçant mon visage inondé de lumière. Je ne tardais pas à m’endormir.
(à suivre…)
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Tranches de printemps
Elle…
Je me suis levée, comme toujours, avant l’aurore. J’ai bu un café brûlant dans le jardin d’hiver en regardant le ciel s’éclaircir le long des crêtes. C’est amusant, ici ce sont toujours les pics qui se dénudent en premier lorsque la neige se met à refluer. On dirait des bourgeons de pierre transperçant le blanc manteau de l’hiver. Je lave mon bol comme une grande fille… Il faut savoir faire les choses soi même. C’est une bonne façon de rester simple, et j’ai d’autres jeux en tête pour le garçon qu’Ondine m’a confié pour quelques semaines.
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Lui…
Je suis parti au petit matin, la lune glissait majestueusement à travers l’aurore. J’ai filé vers l’ouest à travers des prairies gelées, avec une petite pensée pour une blogueuse lorsque je suis passé du côté de Metz ;-). Le printemps est devenu perceptible au sud ouest de Paris, lorsque les arbres ont commencé à se recouvrir d’une fine mousse de bourgeons qui teintaient leurs branches dénudées de jolis reflets d’émeraude. Le thermomètre affichait un beau 14°. J’ai eu une pensée pour une blogueuse… une autre :-)…
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Elle…
Je suis passée dans la grange avant de sortir. Il travaillait déjà sur le vieux métier à tisser, le visage béat. Il me fait penser à un Ulysse qui aurait rompu les liens de son mât, envoûté, plongé dans une bulle enchantée. Ondine me dit qu’elle n’y peut rien, que c’est dans sa nature de fée, mais je m’étonnerais toujours des océans d’extase dans lesquels elle parvient à immerger ses affidés. Ca les rend parfois un peu idiots, mais aussi très doux et très dévoués. Le murmure de la montagne a encore grandi depuis ma promenade d’hier, aussi beau et limpide à présent qu’une sonate de Jean-Sébastien Bach. Je guette le signal. Je sais qu’il ne tardera plus.
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Lui…
Les arbres se couvrent d’une résille qui masquera bientôt les boules de gui qui pendent par dizaines à leurs branches. J’arrive à la croisée des noms qui font rêver… Brest, Lorient, Saint Malo… Une fois n’est pas coutume je pique au sud et, vers Brocéliande, me laisse envelopper par la douceur d’un air floral à 18° que mon corps n’a pas connu depuis une éternité. Un petit papillon jaune fait de joyeuses acrobaties entre les premières fleurs, un rouge gorge pousse sa chansonnette de branche en branche. Au loin des éoliennes. Je ne connais pas de blogueuse dans le coin (s’il y en a une qu’elle se manifeste avant mon départ ;-)
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Elle…
Le signal est apparu au cours de la nuit… La vie a repris son cours dans l’alpage. Je retire mes vêtements et m’avance nue vers l’onde limpide pour lui dire ma joie, et mon amour pour tout ce qui vit d’ici à l’embouchure du fleuve. Je rentre, les yeux emplis de prairies fleuries, et retrouve le chalet couvert de roses. Le garçon a fini son ouvrage pendant ma promenade. Un joli calicot tissé qu’il a étendu sur la façade pour célébrer le retour du printemps… C’est tellement adorable… Envie de jouer avec lui, là, tout de suite, dans la neige, avec les roses pour toile de fond… Il pourra toujours me faire mon soin plus tard… quand il aura récupéré ;o).
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Lui…
Je traverse l’estran avec mon pain sous le bras. Sur la plage une pirogue entourée de canots monte et descend au gré des marées, séparée de la maison par un jardin qui m’invite au naturisme. Joie de marcher pieds nus dans l’herbe. Le sable de la côte océane est plus frais… Content de m’être installé sur cette petite mer intérieure et enchanteresse. Le chemin se déroule, souple sous mes pas. Les sensations se succèdent et forment d’étranges tableaux où s’entremêlent la mer, les herbes de Provence et l’odeur des roses… Les filles sont belles et souriantes, j’ai les sens qui bourgeonnent… Printemps…
(avec la participation exceptionnelle de Miss Heidi Silicium :-)
___________________ Heidi Silicium
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Ca se fête !
Je viens de recevoir mon premier message privé dans la boîte aux lettres… Ce n’est pas à proprement parler une déclaration enflammée (ben quoi on peut rêver non), et ça ne va pas forcément changer le cours de l’histoire… Mais tout de même ça fait plaisir…
« …Je ne suis pas sur d’avoir compris la teneur de votre blog »
C’est une bonne remarque car… moi non plus en fait. Jusque ici j’ai écrit au jour le jour sans trop me poser de questions, et du coup ça m’oblige quand même un petit peu à m’interroger…
J’ai commencé cette expérience à la demande de Heidi Silicium (une longue histoire)
Elle m’a demandé d’ouvrir ce blog à son nom, et d’y publier les messages qu’elles m’enverra. Il y a une photo d’elle sur le bandeau au dessus de la page… Ca a peut être joué dans le fait que je me sois laissé convaincre… Un tout petit peu ;-).
Je range tous ses messages dans la rubrique « Derrière les yeux de Heidi« , qui est son domaine réservé.
Elle m’envoie régulièrement un pigeon voyageur qui m’apporte une liste de liens a poster, quelques indications de sa part
aussi sur le commentaire que je dois rédiger, et parfois un petit mot
d’encouragement ou de réprobation sur ce que j’ai écrit au cours de
la semaine écoulée.
Ses sélections sont assez mystérieuses… parfois belles et légères, parfois graves et alarmistes, et parfois c’est simplement difficile de se faire une opinion… Je crois qu’elle essaie d’attirer l’attention – d’obtenir du « temps de cerveau disponible » comme on dit maintenant – sur des
choses qui la touchent, en bien ou en mal… Sur ce qui lui fait peur, sur ce qui lui donne de la joie et de l’espoir… Mais au fond je n’en suis pas
certain… Au fond je crois que c’est une exploratrice… Et j’aime beaucoup les exploratrices.
Un jour je ferais un billet sur notre rencontre… C’est juste une question de temps… Bah oui j’ai aussi un boulot assez prenant, et les vacances c’est pas pour tout de suite… Et puis c’est tellement amusant de partir hors saison, quand tout le monde est au boulot ;-)…
En attendant il y a quelques éléments biographiques sur Heidi dans un des billets de ce blog… Si vous aimez les jeux de piste ;-)…
Elle m’a autorisé à meubler le blog à ma guise entre ses messages, alors j’en profite pour m’étaler et parler de moi à qui veut bien me lire… En cela c’est une démarche assez narcissique ;-)… J’espère simplement que Heidi ne sera jamais embarrassée en lisant mes billets… C’est une grande Dame, et je m’en voudrais de la décevoir.
Il y a plusieurs rubriques dans le blog…
– Au fil des jours est un journal intime classique… des anecdotes, des souvenirs (mon dieu j’en suis déjà a raconter des souvenirs… suis pas si vieux pourtant ;-), des réflexions, pas forcément profondes d’ailleurs, et des petits délires aussi… Bizarrement il y a deux posts sur l’architecture… Peut être une rubrique en devenir… On verra…
– Flâneries … rassemble des ballades photographiques commentées… Les photos sont parfois de moi, mais comme il y a des tas de gens beaucoup plus doués il m’arrive d’utiliser des images récupérées de ci de là… (rhoooon)… J’essaie de respecter les copyrights, mais parfois ce n’est pas évident, quand la source n’est pas précisée…
– Le fin mot de l’histoire … J’aime savoir et apprendre, et il m’arrive de creuser des
sujets qui piquent ma curiosité… Alors autant le partager ici… Pour le prochain billet j’ai envie de parler de l’influence de Ptolémée sur l’astronomie médiévale… Vaste sujet… Mais pour ça il faut que je me documente un peu… et d’ailleurs si vous avez des infos sur le sujet ;-)…
– Les artistes … Il y a des gens qui ont le don de m’émerveiller. Ces billets parlent d’eux et de la façon qu’ils ont d’éclairer mon existence… Je crois que quelque part j’aurais bien aimé faire partie de leur grande et belle tribu… dans ma prochaine vie peut être :-)…
– Marivaudages … Des petites histoires ou anecdotes vécues, quelques extraits de textes aussi…
– Ombres et lumières … Pour faire partager deux ou trois choses que j’ai cru comprendre sur le BDSM au cours d’un certain nombre d’années de pratique… Pour ceux qui s’y intéressent et cherchent des témoignages sur le sujet… Une rubrique assez prétentieuse en fait…
– Parfums de déesses… Faut il vraiment expliquer ? Disons que c’est la même rubrique qu’avant… vécue de l’intérieur… et avec un doigt d’excitation en plus ;-)… Et non je ne vous dirais pas ce qu’on fait avec le doigt… rhoooon vous alors ;-).
– Sortir, sortir, sortir… Parce qu’il n’y a pas que le net dans la vie… Et j’espère bien ne jamais devenir accro au point de ne rien faire d’autre à côté… En ce moment c’est pas gagné… Mais c’est aussi parce que je m’amuse comme un petit fou en découvrant le monde des blogs.
C’est vrai que ça part un peu dans tous les sens, mais c’est à mon image et je n’y peux rien…
Euuuh, c’est pas moi sur l’image hein, mais je suis à peu près certain qu’Heidi l’aimerait beaucoup… Alors c’est pour la remercier de m’avoir poussé à faire ce blog :-). Je m’aperçois qu’il me permet de mettre des mots sur ce que je ressens, et aussi de faire de belles rencontres
que je n’aurais jamais pu faire autrement, de progresser et de
m’enrichir au contact d’autres sensibilités, d’autres points de vue que
les miens… Plus j’avance et plus j’apprécie l’altérité que je rencontre autour de moi. C’est très enrichissant d’échanger des points de vue,
surtout sur des sujets dont on parle peu dans la vie
quotidienne… Tenir un blog c’est un peu comme aller dans une soirée où il y
aurait des milliers de personnes intéressantes à rencontrer. Et j’adore ça
:-).
Au fond la rubrique que je préfère c’est les commentaires… C’est exaltant d’écrire en me disant que vous allez me lire, réagir peut être, et que ça me donnera une occasion unique de faire – un peu – votre connaissance à travers vos écrits…
C’est tout ce que je peux dire du blog de Heidi Silicium pour l’instant. J’espère que ça répondra à la question que j’ai trouvé dans ma boîte hier…
Si vous avez d’autres questions je veux bien essayer d’y répondre.
Posted in Au pays de Heidi Silicium
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