Years of ropes and hopes

En 2013 j’ai changé de région, et me suis surpris à m’y sentir comme chez moi au bout de quelques mois à peine… J’ai aussi changé de travail avec l’impression plaisante de retrouver une voie pleine de sens qui peut mener quelque part… J’ai rencontré de belles personnes, des gens épatants, étonnants, séduisants, et détonants parfois, qui m’amènent à penser que dieu existe et que l’espoir subsiste… Seul bémol, j’ai souffert de l’éloignement de mes vieux amis… Il y a des liens qui ne se créent qu’avec le temps et j’espère continuer à les cultiver malgré la distance… Avec le recul j’ai l’impression d’avoir ouvert plus qu’un nouveau chapitre, un nouveau tome, dont la trame me reste largement obscure, mais chaque chose en son temps ;-)…

2013 restera également I’année où j’ai découvert que les cordes peuvent mener bien plus loin que tout ce que j’en imaginais… un peu comme si je les avais toujours utilisées pour faire du vélo avant de réaliser que c’est  également un vaisseau spatial permettant d’aller de planète en planète… Une grande découverte et un moyen de transport que j’ai d’ores et déjà commencé à explorer, avec toute ma gratitude à ceux et celles qui m’ont accompagné dans cette prise de conscience ;-)… C’est un apprentissage au long cours et une voie sans fin… Je ne crois pas à la perfection dans ce domaine, si ce n’est celle, éphémère, d’un instant de grâce suspendue… on peut toujours s’améliorer (surtout moi ;-)… mais elle demeure un bel idéal vers lequel tendre… et une quête des plus motivantes…

Il m’est arrivé quelque chose d’inattendu vers la fin de l’année… une rencontre qui a déclenché toutes sortes de changements intérieurs… C’est une histoire étonnante, qui ne ressemble à rien de connu… J’y suis tellement immergé que je serai bien en peine d’en décrire les tenants et aboutissants, et même de dire où tout cela pourrait mener… Mais curieusement ça n’a pas tellement d’importance… Je vis cette histoire au jour le jour, comme une oeuvre qui s’écrit petit à petit, et à quatre mains… l’important c’est le chemin, alors je vais avec pour bagage une plume et un flacon d’encre lustrale puisée aux yeux de soie d’une muse délicate et enchanteresse…

Il y eut d’autres étonnements au cours de l’année, dont celui de me découvrir un attrait pour la poésie… Ces jours ci j’ai une certaine tendresse pour ces mots de Paul Eluard : « L’art d’aimer, l’art libéral, l’art de bien mourir, l’art de penser, l’art incohérent, l’art de fumer, l’art de jouir, l’art du moyen âge, l’art decoratif, l’art de raisonner, l’art de bien raisonner, l’art poétique, l’art mécanique, l’art érotique, l’art d’être grand-père, l’art de la danse, l’art de voir, l’art d’agrément, l’art de caresser, l’art japonais, l’art de jouer, l’art de manger, l’art de torturer »

Il y a là des choses qui me donnent à penser… Certaines me fascinent et m’attirent, d’autres me semblent incongrues, et d’autres encore m’effraient… Je ne suis pas du tout pressé par exemple de découvrir l’art de bien mourir, ou alors uniquement de plaisir ;-)… Mais je trouve que ça fait un bel aréopage et un ensemble fort cohérent… Un peu comme une pléïade d’étoiles pour se guider… J’aime également beaucoup l’idée de cultiver les beaux arts en général, et de s’en inspirer pour ces autres arts si singuliers et fascinants que sont les cordes et la soumission, ma joie et ma félicité, mon miel et mon tourment, ma voie et ma croix… de Saint André of course ;-)…

Alors 2014 année des cordes et de la soumission ? Bien malin qui pourrait le dire, mais je trouve l’idée des plus séduisantes… C’est le temps qui dira ce qu’il en est… et laissons le faire son oeuvre, donc…

D’ici là je vous souhaite une très belle année, chers lecteurs connus ou inconnus qui honorez ce coin des prairies de silicium de votre passage, et de de vos mots parfois… qu’elle vous soit prospère et lumineuse, jouissive et sensuelle (et même cinglante si tel est votre plaisir ;-)… Epanouissante toujours :-)

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7 Responses to Years of ropes and hopes

  1. Raphaël says:

    Et pourquoi repousser l’art de bien mourir ? Si l’on tend vers un idéal, si l’important est le chemin sans se soucier d’atteindre réellement cet idéal, mais de s’en servir comme guide, espoir, exemple, boussole, n’est ce pas d’une façon ou d’une autre se préparer doucement à bien mourir. Parvenir un jour au seuil de sa vie et se dire, oui, j’ai fait tout cela, et encore bien plus que faire, je suis tout cela, je suis cet homme et je n’en rougis pas, n’est ce pas l’art de mourir. Est-ce cela qu’Eluard voulait dire ?

    J’ai pour ma part accepter de découvrir la poésie lorsque je me suis enfin décidé à faire prendre le chemin vers Compostelle. Un passage en librairie et je partais avec deux livres en poche. Des choix justes, sans connaître le contenu de ces deux courts recueils, ils étaient parfaitement en accord avec mon pas. Il s’agissait de deux contemporaines, Maram al-Masri et son lumineux et très sensuel « Par la fontaine de ma bouche » et Josée Tripodi pour « Le temps court plus vite que moi ».

    L’année suivante deux autres recueils m’ont accompagnés, « Rouge au bord du fleuve » de Corinne Hoex, et « Notre nom est une île » de Jeanne Benameur. Ces deux là m’ont moins porté, mais il faut dire que j’ai marché seul cette année là à plus de 35 km/jour, ce qui ne me laissait trop peu de temps pour m’envoler autrement que par l’accumulation annihilante des pas.

  2. Raphaël says:

    J’ai mis en ligne un poème extrait de chacun de ces recueils, si tu veux passer…
    Amicalement

  3. dita says:

    Je t’embrasse et te souhaite une belle poursuite de ton chemin même si ça te fait passer par des forêts inconnues et qui peuvent faire peur . Tu es un homme courageux, plus que tu ne crois!
    Et emporte tes cordes au cas où dans les bois ;)

  4. home says:

    … belle route Lieutenant ! ;-)))

    home

  5. Ambre says:

    Oui, c’est un long chemin qui fait rêver… les cordes, la vie et ce qu’elle nous réserve, et là où mènent les pas quand on survole le sol en belle compagnie !
    Belle année 2014, en tout cela… :)

  6. doigt de miel says:

    Raphaël…
    Oui c’est une belle façon de se préparer… Pour ma part je crois aussi que ça dépend du regard que l’on porte en arrière le moment venu… Il parait que la vie défile devant ses yeux, et j’espère pouvoir me dire que c’était un beau film, qui valait la peine d’être tourné… Il y a juste que je ne suis pas pressé de le voir, et peut être aussi que ça m’effraie un peu… bah oui ;-)…

    Important la littérature de voyage… Pour ma part mon dernier souvenir marquant dans ce domaine c’était les chemins de poussière rouge de Ma Jiang, le récit d’une Chine en transition au moment des 4 modernisations… c’était lors d’un voyage là bas bien sûr ;-)…

    Merci pour tes publications… Magnifique découverte que cet extrait de Maram Al Asri ! :-)…

    Dita…
    Merci :-)
    Bien sur que j’emmènerai les cordes… il faut toujours être équipé surtout en forêt, des fois qu’il y aurait une demoiselle et des branches accueillantes au bord du chemin ;-)…
    Et si d’aventure j’ai peur dans la forêt obscure je t’appellerai pour me tenir la main :-)

    Home..
    Belle route à toi aussi ma zoulie capitaine, en espérant que nos chemins se recroiseront en 2014 :-)))))

    Ambre…
    Oui c’est parfois très étonnant de voir tout ce qui peut se produire au fil d’un chemin… surtout lorsque l’on y est bien accompagné ;-)…
    Merci :-)

  7. Raphaël says:

    Le recueil de Maram al-Masri, « Par la fontaine de ma bouche », est en effet d’une délicatesse et d’une sensualité sublime. A se procurer sans attendre.