Monthly Archives: mai 2009

Coup de chaleur (2)

(si vous avez raté le début le premier épisode est )

J’avais chaud, très chaud… Il y avait des rires et des tambours tout autour de moi, et je pouvais discerner les crépitements d’un feu de bois… mais pourquoi faisait-il donc si noir ? Je réalisai que j’avais les yeux bandés, et les poignets attachées au dessus de ma tête. Des doigts vinrent effleurer mon torse nu et descendirent vers…

Je me suis réveillé pile à l’instant où ils allaient toucher ma queue… raide…
L’alpage était toujours désert, mais de grands nuages en forme de chou-fleur avaient éclos dans le ciel pendant ma sieste. Je n’ai pas vu tout de suite qu’il y avait une jeune femme qui m’observait. Etait ce moi qui étais trop troublé par ce rêve étrange, ou elle qui venait d’apparaître par magie sous mes yeux ?

Elle avait des cheveux blonds et plusieurs anneaux d’argent à chaque oreille. Des yeux de jais, comme des joyaux posés sur l’écrin de son visage, et une petite émeraude en mouche au coin de la bouche. J’ai fondu comme un sucre, et les premières paroles qu’elle prononça resteront à jamais gravées dans mon esprit.
– Les fleurs peuvent elles éclore sous la lune ?
– Hein ?… Mais je ne me suis jamais posé la question.
– C’est une question importante pourtant. Puis je savoir ce qui t’amène ici ?

Je lui expliquais. C’était bien elle. Heidi Silicium.
– Ainsi ce vieux Charles Ingalls s’est mis à la généalogie. Quand je pense qu’il s’était fait mormon juste pour décrocher le rôle… Quel âne ! Je l’avais prévenu pourtant.

Je lui remis l’enveloppe, qu’elle glissa dans sa besace sans même y jeter un oeil.
– Merci. Tu ferais bien de redescendre avant qu’il ne pleuve, et il me faut partir.
– Je peux rester avec vous ?

Je me demande encore aujourd’hui ce qui m’a pris. Les mots avaient fusé tous seuls, comme animés d’une vie propre. Elle me jaugea d’un regard qui me laissa curieusement désarmé
– Pourquoi je ferais ça ?
– Je vous en prie. J’aimerais tant vous connaître.

Elle esquissa un sourire, fit quelque pas et se retourna pour me faire signe de la suivre. Je ramassais mon sac et mon chapeau en toute hâte.
– Reste bien derrière moi surtout. Tu te perdrais à jamais si tu t’écartais du sentier.

Quelque chose dans sa voix me suggéra qu’elle ne plaisantait pas… Et tout semblait si étrange en ce lieu, à commencer par elle… Elle allait d’un pas sûr et gracile dans l’herbe de plus en plus rase, et je ne pus m’empêcher de reluquer ses fesses qui se balançaient sous la toile kaki de son pantalon. Une très jolie demoiselle. Assurément.
Bah oui… j’ai toujours eu un p’tit côté contemplatif…

Ma méditation fut perturbée par un météore qui fendit le ciel. Je m’arrêtais pour observer ce phénomène qui ne semblait nullement impressionner ma bienfaitrice.
– Ne t’en fais pas, il vient souvent ces derniers temps…
– Il !? Mais c’est qui il ?
Elle sourit tandis que « il » ralentissait à l’aplomb d’un bois situé en contrebas.
– Affaire de fées… Il ne fait pas bon pour les humains de s’en mêler.
– Des fées ? Mais…
– Shhht. Passe devant à présent… J’en ai assez de ton regard lubrique sur mes hanches.

Cette remarque me fit l’effet d’une gifle. J’ai rougi, et carrément viré à l’écrevisse en passant devant elle. Je voulus m’excuser mais je devais être fâché avec les mots car cette fois ci ils refusèrent obstinément de franchir mes lèvres… J’avais les joues en feu, et les jambes un peu… beaucoup… trop… flageolantes. Je titubais en marchant.

Le sentier grimpait vers une maison qui semblait se fondre dans un énorme rocher situé à la limite supérieure de la végétation. Elle était entourée d’une terrasse en bois surmontée de larges baies vitrées donnant sur la vallée. Des roues à aubes s’ébrouaient joyeusement dans les eaux du torrent… mais je les remarquais à peine. J’étais bien trop troublé par cette jeune femme. Le feu de mes joues s’était mué en une douce chaleur qui s’écoulait à travers mon corps, comme dans mon rêve.

Ce n’était pas désagréable comme sensation… ;-).

(à suivre…)

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L’alpage (1)

Aujourd’hui ça fait pile un an que j’ai commencé ce blog, et pour l’occasion je vous offre… le récit authentique de ma rencontre avec celle qui en fut l’instigatrice, la surprenante, la troublante et l’envoutante Mademoiselle Heidi Silicium.

Tout a commencé il y a 5 ans, le jour où j’ai reçu un coup de fil d’un certain Charles I, un cousin éloigné issu d’une branche de la famille qui avait émigré en 1740 vers la côte est d’un immense territoire qui ne s’appelait pas encore les Etats-Unis d’Amérique.

Leurs descendants étaient devenus mormons, et vivaient dans une prairie. Sur le coup ça m’avait fait tout bizarre… et je m’étais demandé si je n’avais pas affaire à une méthode sophistiquée de prosélytisme… Mais ce monsieur cherchait simplement des informations généalogique, et j’ai fini par aller faire quelques recherches pour lui dans les registres d’état civil du coin… Mais c’est une autre histoire.

L’an dernier il m’a demandé si je pouvais délivrer en mains propres un message important à une de ses amies. Elle vivait dans les Alpes autrichiennes, loin de toute connexion internet, mais pas trop de la frontière helvétique… Ce n’était qu’à quelques heures de route et je m’étais dit que ça me ferait une bonne occasion pour aller prendre l’air. Bah oui, je kiffe bien la rando comme on dit ;-)

Et me voilà donc en train de crapahuter le long d’un torrent dans le Vorarlberg… Et de me demander dans quel drôle d’endroit étrange je me trouvais. Je suis sensible aux vibrations de certains lieux… et celui-ci en crépitait carrément. Il y avait aussi ces drôles de cairns régulièrement érigés sur les abords du chemin et même sur les rochers de la rivière. Tout avait l’air plus brillant qu’ailleurs, comme si l’air était plus transparent.

Le chemin zigzaguait entre des arbres tortueux qui firent rapidement place à des conifères dont l’écorce m’évoqua des carapaces de tortues. Les pentes tapissées de pelouse rase s’ornèrent peu à peu d’ilots de fougères, bientôt rejoints par des coulées de framboisiers sauvages s’étirant paresseusement sur de grands archipels de roche affleurante.

J’apercevais le bleu du ciel entre les fûts des arbres… De plus en plus proche. Un dernier lacet et la forêt s’ouvrit sur un alpage d’un beau vert éclatant. Là haut, à plus de 2000 mètres d’altitude le ciel semblait plus proche, peut être à cause de sa couleur tirant sur le bleu roi.

La prairie s’élevait en pente douce vers un grand arbre situé sur un épaulement joliment incurvé. Mon cousin d’Amérique m’avait dit qu’elle habitait près de la source du torrent, et j’espérais voir son habitation du haut de cette crête… Mais il n’y avait rien ni personne, si ce n’est une autre crête située un peu plus haut… comme souvent lorsque l’on fait de la rando d’ailleurs.

Il n’était pas encore midi, et j’avais tout mon temps pour la trouver. Je me suis installé contre le tronc et ai posé mon chapeau australien près de moi pour profiter des rayons du soleil à son zénith. La température était idéale, avec un doux zéphyr soufflant du sud, berçant mon visage inondé de lumière. Je ne tardais pas à m’endormir.

(à suivre…)

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Heidi fait son come back

Valentina Glez… beau, amusant, confortable… et utilisable en porte manteaux ;-)

Pratiques sexuelles… une carte sur fluctuat… tant de possibilités… question de goûts

Costa Verde resort… un bel endroit pour décoller après le p’tit déj (ou avant)

Humeur… joueuse ( + penser à passer le prochain hiver au Costa Rica ;-)
Couleurs… émeraude et azur… comme le retour des beaux jours en altitude

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Vibrato

Je suis parfois émerveillé de voir comment certaines demoiselles un peu vaches et mélomanes parviennent, d’un simple coup d’archet, à tirer de leur instrument un profond vibrato qui part de l’âme et monte en s’amplifiant jusqu’à former une note belle et émouvante…

J’en connais qui sont passées maîtresses dans cet art, et un tel résultat pour une telle économie de moyens me laisse tout rêveur…

Et puis… c’est si beau les cordes ;-)…

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