Monthly Archives: avril 2009

Trois couleurs – Bleu

Bleu est un de mes plus beaux souvenirs de cinéma… L’histoire d’une renaissance… et un monument du septième art qui valut à Juliette Binoche plusieurs prix d’interprétation féminine, ainsi que le lion d’or 1993 à  Krzysztof Kieslowsky, son réalisateur, qui disait de ce film… « Bleu, c’est la liberté, l’histoire du prix que nous payons pour elle. À quel point sommes-nous vraiment libres ? »

Je n’ai pas de réponses… Juste quelques idées… que pour être libre il faut déjà être autonome, que les moments d’inconfort qui peuvent en résulter constituent un prix assez léger pour peu qu’on soit bien entouré, et surtout que la liberté offre des possibilités qui valent amplement qu’on la cultive… et de plus en plus, hélas, qu’on la défende…

Quand à savoir jusqu’à quel point on est vraiment libre… Ma foi… Il me semble que la plus belle des libertés c’est celle de choisir ses chaînes… Mais ce n’est là qu’un modeste point de vue d’adepte d’amours vaches bien sûr ;-)

La musique a été composée, comme souvent chez Kieslowsky, par Zbigniew Preisner, sur un livret tiré de l’épitre aux Corinthiens de Saint Paul… un des plus beaux textes jamais écrit sur l’amour…

Je ne suis pas religieux… malgré un penchant avéré pour certaines déesses et le culte des coquelicots sacrés ;-), mais j’ai un p’tit côté mystique… et il me semble qu’il y a des sagesses qui recèlent d’authentiques trésors… d’amour notamment…

Pas un amour possessif qui emprisonne, mais quelque chose de plus grand et de plus beau, quelque chose d’universel qui fait qu’on commence par se demander ce qui ferait plaisir à l’autre, et par se réjouir de tout ce qui lui arrive de bien avant de penser à soi… Ce sentiment n’a rien de masochiste… Il se passe d’exclusivité, et même de raison d’être… Il est… parfois…

Rien à rajouter à ce stade… plus tard peut-être… quand je serais grand, tant il est vrai que ce sont des questions que je me pose et que ça fait longtemps que je veux faire un billet sur l’amour… ça viendra…

En attendant… se taire, écouter, comprendre peut-être… ressentir…

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La part du Colibri

Un immense incendie ravage la jungle. Affolés, les animaux fuient en tous sens.
Seul un colibri, sans relâche, fait l’aller-retour de la rivière au brasier, une minuscule goutte d’eau dans son bec, pour l’y déposer sur le feu.

Un toucan à l’énorme bec l’interpelle
– Tu es fou, colibri, tu vois bien que cela ne sert à rien.
– Oui, je sais, réponds le colibri, mais je fais ma part…

(Conte traditionnel amérindien)

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Juste une mise en bouche…

… histoire de se mettre en appétit ;-)

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Rendez vous

Mais…

 

Enfin…

 

Qu’est ce…

 

Aaaaaah…

 

Voilà…

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Reines, fées et déesses

Pour le peu que j’en vois il me semble qu’il y a trois grands types de dominatrices…

Il y a d’abord les reines… Maîtresses en leurs royaumes on leur doit allégeance et elles ont toute latitude pour édicter toutes les dispositions qui leur permettront d’amener leurs complices à se comporter en bons sujets loyaux et dévoués à leur cause.

Ensuite il y a les déesses… C’est en toute liberté qu’on leur offre sa
dévotion, tout simplement parce que l’on croit en elles, et
lorsqu’elles vous font la grâce d’accepter ce don du haut de leur
Olympe sensuel il peut se produire d’authentiques miracles.

Enfin il y a les fées… Libres et fantasques elles traversent gracieusement les cieux étoilés du SM en délicates arabesques laissant dans leur sillage de jolies traînées scintillantes… généralement sous la forme de marques diverses et variées ;-)

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Bien sur la réalité est autrement plus riche et plus subtile que ces grandes familles sommairement esquissées… Et bien sûr elles ne sauraient en aucun cas être exclusives les unes des autres… Le BDSM est une terre propice au freestyle et rien ne doit venir empêcher une demoiselle un peu vache de piocher à sa guise dans ses vastes rayonnages…

Je ne me permettrais pas non plus de juger des qualités respectives de ces différentes catégories… Au fond ce n’est qu’une question de styles, de goûts, d’envies, de préférences… Bien sûr j’ai les miennes, mais l’important c’est de vibrer… et de faire vibrer…

… Et que la musique soit belle :-)

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Flash mob…

Vous savez ce sont ces mini happenings où des gens se donnent rendez vous pour faire un truc un peu loufoque en public… genre faire des bulles de savon dans un centre commercial et se disperser aussitôt avant que les vigiles ne rappliquent. J’aimais beaucoup cette idée d’attentat poétique qui a connu un certain engouement il y a quelques années avant de disparaître… Il est vrai qu’il y avait eu une récup massive par des agences de comm qui avait transformé le concept en caricature… C’était moyennement rock’n’roll d’aller à une flash mob organisée par une marque de lessive…

J’ai l’impression que ça revient un peu ces derniers temps… Celle ci a eu lieu à la gare d’Anvers le 23 mars dernier… C’était pour faire la promo d’une émission de télé mais je ne résiste pas au plaisir de montrer le film car… bel attentat poétique ;-)

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La source et la flèche

Au commencement était la source.

Celle ci coulait, dit on, au milieu d’une forêt de hêtres, sur un îlot cerné de cours d’eaux et de marécages… passent les lunes, passent les saisons, passent les nuages… Un jour un homme vêtu de peaux s’y arrêta et vint ériger un autel de pierre au bord de ses eaux chantantes. Il se murmure qu’il s’y pratiquait toutes sortes de sacrifices, mais ces temps anciens appartenaient déjà à la légende lorsque les romains vinrent installer un camp retranché sur l’île. L’histoire a retenu que cet autel servit un temps au culte de Lug, avant que les triboques ne viennent le consacrer à un géant sylvestre vénéré par les peuplades germaniques de l’époque.

Les romains consacrèrent l’autel à Mars, dieu de la guerre, tout comme l’était déjà le vieux Lug des celtes… Ils bâtirent un temple sur la source, et les années passèrent jusqu’au jour où une croix vint se dresser sur le faîte de la bâtisse… C’était après le règne de Constantin, et la source devint front baptismal juste avant que les barbares n’enfoncent le limes par une nuit de décembre 406, à la faveur d’un hiver tellement froid que même le fleuve qui servait de frontière naturelle avait gelé.

La légende dit que l’eau de la source servit à baptiser Clovis sur les décombres de l’antiquité… Puis le lieu fut abandonné et seules des ombres furtives vinrent parfois se glisser entre les ruines de ce qui avait été autrefois une cité prospère et animée dénommée Argentorate. Ce fut le grand hiver et, à l’instar de celui qui sépara la chute de Mycènes du printemps d’Homère, nul ne sait vraiment ce qui s’y noua.

On sait en revanche qu’il y avait une basilique en bois sur les ruines du temple vers l’époque où les fils de Charlemagne se disputaient la suzeraineté de l’îlot, et il est dit qu’elle s’embrasa lors d’un orage en 1007. Ce fut l’évêque Wernher, apparenté aux Etichonides et aux Habsbourg, qui entreprit d’amasser des fonds pour la rebâtir.

Les travaux démarrèrent en 1015 et il fallut d’abord planter des pieux de chêne en guise de fondations pour stabiliser le sol gorgé d’eau. L’édifice roman fut achevé vers 1170, mais un nouvel incendie et l’avènement d’un nouveau style architectural du côté de Chartres et de la Sainte Chapelle des rois capétiens firent que l’on entreprit aussitôt d’en rebâtir une nouvelle, plus grande, plus fine, plus lumineuse, plus représentative du génie de son époque. Les travaux durèrent jusqu’en 1439, et douze générations de maîtres artisans vinrent depuis toute l’Europe pour oeuvrer à un chantier dont ils ne virent pas la première pierre, pas plus qu’ils n’en virent la dernière…

L’édification d’une seconde flèche fut abandonnée lorsque l’on s’avisa que le sol
menaçait de s’affaisser sous le poids de l’ensemble, mais la première resta longtemps la plus haute d’Europe. L’aspect final de la façade, toute en fine dentelle de grès rose provenant des Vosges voisines, ainsi que son immense rosace en épis de blé doivent beaucoup au talent de maître Erwin von Steinbach dont les plans sur parchemins sont encore aujourd’hui pieusement conservés par l’Oeuvre Notre Dame qui n’a cessé de veiller sur la destinée de la cathédrale depuis ses origines.

L’antique baptistère fut clos lorsque la ville fut gagnée par les idées réformistes de Luther. Et il est dit qu’il fut définitivement muré après qu’un soldat s’y soit noyé. C’était peu après le retour des français, et ils furent salués en sauveurs après 150 ans de guerres insensées qui avaient laissé toute l’Europe exsangue et devaient donner naissance à ces temps que l’on dit parfois modernes…

La cathédrale veillait sur la ville et les plaines avoisinantes du haut de sa flèche altière. Ce fut Viollet Le Duc qui lui apporta sa dernière modification d’envergure sous la forme d’une petite tour octogonale venant coiffer la croisée du transept… Il me plaît d’y voir une petite sœur de la flèche, et un hommage à la chapelle palatine de celui qui fut le premier à porter le grand rêve européen…

C’était à chaque fois juste avant que l’histoire ne s’affole en l’un de ces emballements périodiques dont elle semble coutumière… Mais la cathédrale demeure, témoin de ce qui fut, de ce qui est, et je l’espère de ce qui sera.

Et la source me direz vous ?
Elle est toujours là et coule à 11 mètres sous une dalle un peu plus grande que les autres située dans la nef sud… Cherchez vous la trouverez.

Et peut être trouverez vous aussi ce lac souterrain dont la légende prétend que l’on y accède – à condition d’avoir un cœur pur – par un escalier partant d’une maison contigüe à la plus ancienne pharmacie de la ville… située juste en face du portail, de l’autre côté du parvis… Mais ce n’est là qu’une des innombrables histoires qui circulent sur le compte de cet édifice vénérable et fabuleux, où se brassent et se mêlent depuis bientôt mille ans les vents de l’histoire et les rêves des hommes…

… Quelque part entre source et flèche…


Illustration Tomi Ungerer
(dont le papa fut maître de l’horloge astronomique)

(spécialement dédié aux tisseuses de songes et aux fées qui les inspirent :-)

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Mémoires d’Alsace

Du solltest die Geschichte deines Grossvaters schreiben…
Tu devrais écrire l’histoire de ton grand père…

« Il a changé cinq fois de nationalité. Il est né sous Napoléon III, il a grandi sous Bismarck, il a souffert sous Guillaume II. En novembre 1918 il a reçu l’accolade de Clémenceau. Il a perdu ses illusions sous Poincaré, Herriot, Tardieu, et autres phenix de la 3ème république. Il a été crucifié sous Hitler. Il a repris espoir et aussitôt déchanté sous Queuille, Ramadier, et autres prodiges de la 4ème.   

La guerre de 1870 lui a pris son père, celle de 1914 plusieurs de ses fils, celle de 39 deux de ses petits fils. Il a trop vécu. Il a connu des joies sans nombre et des souffrances démesurées. Tout cela parce que deux peuples qui ne désiraient que la paix se sont laissé imposer des siècles de guerre, et que nous autres, alsaciens, qui devons tant au génie de l’un et de l’autre avons été coincés par la connerie des deux. »

Jean Egen, le partage du sang, 1983

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Pour une lettre en plus

Je suis fondamentalement pour l’égalité hommes femmes…
Toutefois d’égal à égale je ne puis m’empêcher de songer qu’il y en aura toujours de plus égales que d’autres ;-)

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Ballade(s) en sous bois

Je ne sais pas pourquoi, mais ce panneau m’avait fait sourire

les cavalières n’étant pas citées il me semble qu’elles peuvent passer quand même
CQ mais FD (fallait le dire!) et bonne promenade donc ;-)

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