Monthly Archives: mai 2008

Phyllis et Aristote : ze enquête

Il y a quelques années, j’ai lu la nef des fous, un chef d’oeuvre de la littérature médiévale aux accents étonnamment contemporain, rédigé en 1494 par Sébastien Brant dans la plus pure tradition satirique rhénane. Et là je tombe sur un lai disant que le sage Aristote avait pour coutume de se faire harnacher et monter par sa maîtresse Phyllis.

Bon d’accord, Sébastien Brant a écrit pour caricaturer les folies et les vices qu’il voyait autour de lui, une relecture médiévale et commentée des 7 péchés capitaux en quelque sorte… Toutefois je vous laisse imaginer l’état de ravissement dans lequel ça m’a plongé… Quoi Aristote lui même ? Le sage d’entre les sages ne dédaignait pas d’aller se faire monter de temps à autre par une Dame… Si les plus grands philosophes de l’antiquité eux mêmes cautionnaient mes petites fantaisies… C’était un peu comme d’aller voir un film érotique avec la bénédiction du festival de Cannes…

Et puis un jour… j’ai voulu vérifier. Internet est parfait pour vérifier une anecdote, on peut accéder en quelques secondes à n’importe quelle information (bon faut faire gaffe quand même à ce qui est écrit, tant il est vrai que c’est aussi le média idéal pour réécrire le passé en propageant de fausses informations, et pas toujours de bonne foi d’ailleurs), mais globalement, quand vous avez plusieurs sources académiques qui disent toutes la même chose vous pouvez considérer qu’il s’agit d’une information un tant soi peu avérée et fiable…

Il m’a suffi de taper  » Aristote et Phyllis  » sur google (si si, essayez, vous verrez comme c’est simple…) et je suis tombé sur cette notice d’une oeuvre exposée au musée Dobrée, de Nantes :

 » Au Moyen Âge, alors que les théories d’Aristote sortent tout juste d’un long oubli, circule un roman relatant un curieux épisode de la vie d’Aristote : Aristote reprochait à son élève Alexandre de délaisser ses études pour l’amour d’une courtisane, Phyllis. Celle-ci se vengea en séduisant le philosophe et en se promettant à lui s’il se laissait chevaucher par elle. Il céda, et Phyllis prévint alors Alexandre en chantant un lai d’amour [petit poème narratif]. Ce dernier ne manqua pas de se moquer de son maître… « 

L’Alexandre en question était le fils d’un roitelet de Macédoine, et promis à un avenir assez glorieux… Mais c’était quand même assez curieux… Et puis on n’était plus du tout dans une histoire de plaisir partagé, mais dans quelque chose qui ressemblait fort à une vengeance.

Plus tard je tombe sur un livre scanné dans Google books , avec un petit encadré disant que ce sujet est emprunté au  » lai d’Aristote, lui même inspiré d’un conte oriental et dû au trouvère Henri d’Andely, actif à Paris vers 1220-1240 (…) « 

Allons donc, v’là t’y pas un conte oriental maintenant… Fichtre ! Et Aristote dans tout ça ?

Bon il est vrai que si vous prenez un jour le temps de lire les mille et une nuits, vous verrez que c’est loin d’être une bluette, et c’est même souvent carrément trash… Mais je digresse là… Revenons plutôt à notre philosophe et à sa Dame hippophile…

Je poursuis, et je tombe sur une page consacrée à Hans Baldung Grien… extrait…  » (…) Le thème du philosophe, réduit en esclavage par la femme, est au Moyen Age prétexte à fabliaux, représenté dans des miniatures et des ivoires. ( …) « 

Et encore plus tard, dans un autre document je trouve :

 » (…) Les nombreuses illustrations de cet épisode se nourrissent probablement d’autres textes sur le pouvoir des femmes et sur les dangers de l’amour. Ainsi, dans son fabliau érotique Le vilain de Bailluel, Jean Bodel déclare :
Mes li fabliaus dist en la fin
C’on doit por fol tenir celui
Qui mieus croit sa fame que lui ! (…)

Et plus tard encore… sur un autre site

 » Héritage de la misogynie traditionnelle des milieux cléricaux du Moyen Age (dont la querelle du Roman de la Rose, vers 1400, fut une manifestation), le thème du pouvoir des femmes se teinte probablement, à la fin du XVe siècle, d’une satire des codes courtois. Il s’oppose assez nettement à celui des neuf Preuses : certes les preuses sont puissantes, mais elles s’inscrivent dans un idéal chevaleresque que la fin du XVe siècle commence à railler… « 

Hmmm, ça commence à sentir franchement le roussi tout ça… ce que je prenais pour une anecdote croustillante ne serait il qu’une légende urbaine pour persifler l’influence néfaste des sentiments en général et des femmes en particulier ? Il est vrai que la renaissance marque le début d’une époque où la raison va prendre progressivement le dessus sur toute autre considération… 

Et alors Aristote dans tout ça ?
Est ce qu’il se faisait vraiment harnacher par Phyllis ?

En l’absence de traces de textes contemporains d’Aristote narrant cette histoire, je serais plutôt porté à croire qu’il s’agit d’un conte destiné à l’édification des masses, rédigé pour fustiger la quête de volupté en l’opposant à la vertu et à la sagesse.

Finalement cette histoire est très manichéenne : elle veut montrer qu’il y a incompatibilité entre la volupté et la sagesse. Elle invite l’homme a renoncer aux plaisirs de la sensualité pour se consacrer au seul culte de la raison… et s’il ne le fait pas on ne manquera pas de faire de lui la risée de ses pairs. C’est le début d’une époque très moralisatrice et très mysogyne, qui comme par hasard sera bientôt inaugurée par 150 ans de guerres de religions qui vont saigner l’Europe comme jamais elle ne l’a été… avant de déboucher sur d’autres horreurs.

C’est assez ironique je trouve que cette histoire ait pris Aristote pour cible… Sa logique, qui est d’ailleurs toujours un des fondements de notre mode de pensée occidental, nous invite a raisonner en termes d’exclusions : Si la raison est plus grande que la volupté c’est qu’il faut renoncer à la seconde, pour ne se consacrer qu’à la première.

C’est, me semble t il, ce qu’en ont retenu les penseurs de la renaissance.

C’est là aussi qu’ils se sont peut être trompés : pour ma part je vois pas pourquoi je devrais choisir entre la raison ou la volupté, renoncer à l’un pour l’autre… Pour ma part j’ai envie de les concilier, de les reconnaître comme deux pôles influents de ma nature d’homo sapiens. Pour ma part j’ai envie de m’appuyer à la fois sur la raison et sur la sensualité pour guider mes pas. J’ai envie de faire en sorte que chacune nourrisse l’autre, et que ça me permette de réconcilier ce qui relève en moi de la cérébralité de mon esprit et ce qui relève de la sensualité de mon corps

Pour en revenir à Aristote, j’ai longtemps eu une image très sérieuse des grands anciens, je me les représentais en hommes très sages, très graves, très austères, utilisant toujours des mots très compliqués… Un peu ch… pour tout dire ;-).

Puis j’ai découvert que les questions qu’ils se posaient étaient de bonnes questions, et que les réponses qu’ils avaient données expliquaient pour une bonne partie le monde actuel… Et surtout je me dis qu’ils ne devaient pas être aussi austères que ça, que ce n’est qu’une façade, une autre fable érigée par des générations de contempteurs… Je ne vois pas pourquoi la philosophie empêcherait d’être léger. Je ne serais pas étonné de découvrir un jour qu’ils aimaient aussi se laisser aller de temps en temps à de franches rigolades en se murgeant le groin à l’hydromel sur l’agora avant d’aller se lâcher un peu sur les autels de dyonisos.

Finalement j’aime bien me dire qu’Aristote prenait plaisir à se faire chevaucher de temps à autre par une Dame langoureuse qui n’avait pas froid aux yeux… :-).

Même si au fond la réalité c’est que je n’en sais rien.
Allez, une p’tite dernière pour finir, que je trouve très jolie… Lisez la notice qui figure au bas de l’image… Elle est amusante je trouve… :-).

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C’est le printemps dans les alpages

Tunng – Bullets… Un jolie ritournelle qui me trotte dans la tête

Providence de Mathias Pliessnig… hmmm… des tas d’applications détournées ;-).

Prada 1 de Jamesjean… rêves et enchantements sur une fresque toute en largeur

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Mais où peut bien mener cette voie ?

Vers d’autres voies…

Au coeur d’un bois…

Profond…

Très profond…

Les photos viennent de unknown pleasures sur flickr

Un club de photographes inpirés par l’esthétique de,
The Cure, Siouxsie et ses banshees, les voix de 4AD…
Ca me rappelle quelques souvenirs d’adolescence :-).

J’adore ce porte folio. Je le trouve magnifique
Sombre et mélancolique, mais aussi très sensuel
Je crois que c’était l’époque qui voulait ça.

Les débuts d’une ère consciente de sa fragilité,
Réfugiée dans la musique et les caves obscures
Avant de renaître… ailleurs… et en couleurs…

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Kitsch-indus coin coin

Il y a un coin de mon appart qui est consacré à… je ne saurais trop vous dire ce que c’est…
Un assemblage de pièces hétéroclites placées là au fil des années, sans aucun but, et qui ont fini par constituer une sorte de cabinet de curiosités.

Il y a là des superpositions, des bricolages improbables, des objets de récupération, des cadeaux, des souvenirs de voyage, des emplettes de puces… une plante qui n’en finit pas de convalescer depuis la canicule de 2003 et semble avoir décidé une fois pour toute de ne plus pousser à la verticale… ce qui me la rend d’ailleurs très sympathique ;o).

J’aime bien ce coin, il fait partie du décor de mon petit chez moi, et d’une certaine manière on peut dire que je le cultive… Mais comment l’appeler ? Bidibule-land peut être ?

                        

Le chapeau ci dessous me fait penser à une tête de samouraï… peut être à cause des grilles… une spirale d’encens en fait… que j’allumerais un jour, en l’honneur d’une Dame peut être :-)

                              

Un vieux rêve aussi : greffer des cartes informatiques sur le tronc d’arbre pour en faire un ordinateur fonctionnel… ce serait rigolo je trouve, d’aller surfer sur internet à bord d’un tronc de hêtre… très Heidi Silicium… Le mieux c’est que c’est parfaitement faisable, et que je le ferais peut être un jour… si je trouve le temps :-).

Je crois que je suis prêt a y rajouter de nouvelles choses… on verra bien ce que ça donnera… Le rêve serait de trouver un planisphère en relief de mars… une rareté que j’ai vue une seule fois jusqu’à présent, dans la bibliothèque d’une université… Ou encore cette chose que je cherche depuis des années : une gravure d’une cathédrale en construction… celle de Strasbourg bien sûr ;-).

Je ne cherche pas vraiment en fait… sinon j’aurais trouvé depuis longtemps ;-)… Mais ce ne serait pas drôle dans ce monde d’immédiateté… Je préfère laisser le temps au temps… attendre de tomber dessus par hasard… Il faut laisser venir les choses.

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Premiers émois

Elle se remet doucement de sa récente jouissance
S’étire comme une chatte dans les rayons du soleil
Qui ruissellent par l’embrasure de la fenêtre ouverte
Prend son air de Joconde lubrique. Une petite fessée ?

Je m’étonne. Elle s’y est toujours refusée. Maintenant ?
Elle hoche la tête, son sourire est déjà plus explicite
Et cette lueur dans l’oeil… Que je connais bien… A force
Que voulez vous ? j’ai toujours été d’un naturel conciliant

Elle me demande un disque… Death in Vegas
Je choisis… Massive attack vs Mad Professor
Que voulez vous ? Il m’arrive aussi d’être contrariant
Et j’aime bien la taquiner, la petite ingénue… Parfois

Elle boude un peu
Je la charrie
Fausse soumise va
Ca la fait rire

Je m’installe et lui fais signe d’approcher en tapotant mes cuisses
Elle comprend le message, vient s’allonger en travers de mes jambes
Et enfouit sa tête entre ses bras, croise ses chevilles
Je me cale contre le mur. Ses fesses sont juste à la bonne hauteur

Je lui caresse les jambes. Que ressent elle en ce moment ?
Quelques papouilles dans son dos pour réveiller le désir
Au creux de ses reins. Je tente de me glisser entre ses cuisses
Elle reste obstinément close. Son plaisir est encore trop récent.

C’est bête, car moi je ne m’en lasse jamais. Dure dure est ma vie de libertin
Il n’y a pas que ma vie qui soit dure d’ailleurs… Mais c’est une autre histoire
J’explore le fond de sa vallée profonde. Ca la crispe. Elle est parfois si pudique
J’échauffe ma main, la pulpe de mes doigts sur ses lobes tendres et charnus.

Au début je me cale sur la musique, puis c’est l’instinct, qui m’inspire
Piano, allegro. A plat, en biais, avec la paume, du bout des doigts…
Et des caresses en interlude. Beaucoup de caresses, des tas de caresses
Avant de recommencer. Une main, deux mains. Je m’enhardis. J’alterne, je combine

Son premier gémissement. Je m’offre une pause pour lui donner le temps de s’habituer
J’apaise sa chair. Pas d’incursions déplacées. Ce serait dommage qu’elle se braque.
Elle est prête, je crois, pour la suite. Mes doigts trépignent déjà sur sa peau
Sévices ou caresses ? Bien malin qui saurait le dire… Parfois… Ma main se lève.

Elle émet un soupir sonore… ses cordes vocales soudain animées d’une vie propre
Des ondes concentriques fleurissent sur sa peau au rythme de mes impulsions.
J’ai l’impression de jouer du djembé. Je la pousse, un peu, vers ses retranchements…
Puis calme le jeu, je tapote, je taquine, j’agace. J’espère qu’elle apprécie ce répit

Elle se tait, parfaitement immobile… Marrant, ce n’est pas son genre d’être stoïque.
Sa peau de princesse commence a présenter d’intenses variations chromatiques
Des petites boursouflures naissent sous mes doigts. J’élargis mon rayon d’action
Piano sur le haut des cuisses… si fragiles… Allegro ma non troppo sur les hanches.

Elle gémit, jappe, ahane au rythme que je lui impose. Je l’empêche de toucher terre
Je veux la maintenir à feu moyen, la faire glisser sur un flot de sensations pures
A mi chemin des berges du plaisir et de la douleur, vers les rapides de la jouissance
Je me plais a imaginer les secrètes luisances d’une fleur momentanément inaccessible

Mais peut être que je m’avance un peu. C’est sa première fois.
Je ne veux rien lui demander, ça risquerait de rompre le charme.
Alors je lui annonce la fin prochaine de la séance. Encore cinq tapes.
Et lui demande de choisir… piano ou allegro… Mais elle ne veut pas choisir

Puisque c’est comme ça j’opte pour le feu d’artifice, le final Wagnérien
1, 2, 3, 4… Prête pour la der des der ? Elle hoche la tête, se contracte
J’hésite entre une pichenette et quelque chose de vraiment mordant
Je suis parfois retors… et puis il faut en garder pour la prochaine fois…

Elle ne dit rien. Pas un mot. Je lui demande si elle veut bien que je me lève.
J’ai repéré un tube de crème dans sa salle de bains. A la fleur d’oranger.
J’en mets trop. Un peu anxieux d’avoir quelque chose à me faire pardonner
Je la masse de la tête aux pieds. Elle a les fesses brûlantes, ou ce sont mes mains

Je m’assieds devant les barreaux du lit, juste en face de son visage
Je nous allume deux cigarettes. Elle n’est pas certaine d’avoir aimé.
Elle fume en silence. Veut se lever. Vacille. Me dit qu’elle a le tournis
Qu’elle se sent vannée, vidée de toute son énergie, rit de son état. .

Elle revient s’allonger sous mes yeux. Je me dis qu’elle va s’assoupir
Elle m’observe derrière ses paupières mi closes, et commence a parler.
Elle est détendue, souriante, volubile. Je ne l’ai jamais vue aussi joyeuse.
Elle éclate de rire en m’avouant qu’elle aurait été très frustrée…

… Si j’avais conclu sa première fessée par une simple pichenette…

Il faut que je parte. Je lui dis qu’on m’attend, loin de chez elle.
Elle m’ouvre sa porte, me présente sa fleur gorgée de rosée
Et me demande si je ne peux vraiment pas rester encore un peu.
Que voulez vous ? J’ai toujours été d’un naturel conciliant…

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Le troubadour

Ca commence par une rumeur vers la rue des orfèvres,
Un ruisseau de cristal qui flotte entre les façades
Le barde en noir est de retour, installé sur le parvis
C’est toujours là qu’il finit par revenir… à la source
Avec sa curule, ses grelots et son drôle de bouzouki

Son chant s’enroule autour des dentelles de grès
Comme le frisson qui s’élève dans mon échine
Il y a des jours où j’aimerais être gargouille !

La voix du troubadour est au chant médiéval ce que
La cathédrale de Strasbourg est au gothique rhénan
Un joyau et un couronnement

Elle témoigne de ce qui fut, ce qui est, et sera
Il en est émanation, incarnation et prolongement
Ils se complètent bien je trouve

Luc Arbogast est sur youtube… et aussi sur myspace
Et sur les chemins… qui mènent aux pierres vénérables…

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Les fétichistes ont aussi leur zapping

Le fetish ciné club remet le couvert avec une nouvelle soirée dans la lignée des soirées Pervarty… toujours au sous sol de la cantada…
Dress code apprécié mais non obligatoire

Il y a des jours comme ça où on regretterait presque d’habiter en province… snif
http://www.fetishcineclub.com/

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Heidi se fâche et se lâche

La beauté en équations… grrr, science sans conscience n’est que ruine de l’âme… Et pourquoi ce serait plus facile avec les femmes d’abord ? Phallocrates !

150 expériences de psychologie des médias… pour comprendre comment on rend votre cervau disponible… salutaire

Whaow ! Quand un autrichien va chercher l’inspiration en Thailande…

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When night is falling

Les gens se mélangent

Les styles se superposent

Les lumières se réfléchissent

Et il y a toujours une rose quelque part

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Un samedi sur la terre

Parfois il est bon de faire une pause
Allumer un bâton d’encens
Et avoir une pensée spéciale pour les grands artistes

Kyoto cherry blossom / encens du monde

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